Y a-t-il une manière française de raconter Hitler ? L'oeil de l'un des nôtres se porte-t-il sur le même détail que celui d'un Anglais ou même celui d'un Allemand ? Que remarquerions-nous d'abord, nous Français, forts de nos imprégnations politiques, historiques et philosophiques, si nous avions le Führer devant nous ? Eh bien, nous le savons. Nous le savons depuis André François-Poncet, ambassadeur de France à Berlin, dont le journal* n'avait pas reparu depuis 1946. Hommage, donc, aux éditions Perrin, qui ont eu l'heureuse idée de redonner vie à ce témoignage unique sur la réalité du nazisme d'avant-guerre.
André François-Poncet, ancien député de la Seine, fut en poste à Berlin de 1931 à 1938. Ce titre lui vaut de côtoyer Hitler comme personne ? côté Français, donc côté ennemi ? durant cette période décisive. Dans son journal, l'ambassadeur reconnaît avoir joué pour son pays le rôle d'« informateur » et de « facteur » et regrette de ne pas avoir toujours été entendu. Mais il était aussi un formidable écrivain, comme savait naguère les enfanter le Quai d'Orsay. Il sera élu à l'Académie française en 1952 au fauteuil du maréchal Pétain ? dans son discours de réception, il défend la thèse d'un Pétain « bouclier » et charge Laval.
Les trois visages du Führer
De Berlin, François-Poncet, journaliste à ses débuts, devinait ce qui se tramait. Au plus près des nazis, il...
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