Emmanuel Macron et Olaf Scholz ont douché les espoirs ukrainiens d'une adhésion rapide à l'UE. Le président français a même évoqué un processus de plusieurs décennies.

Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky à Kiev, en Ukraine, le 8 février 2022. ( AFP / SERGEI SUPINSKY )
Le ministre des Affaires étrangères ukrainien, Dmytro Kouleba, a dénoncé jeudi 19 mai un "traitement de seconde zone" de la part de "certaines capitales" au sujet de la candidature ukrainienne pour adhérer à l'Union européenne.
"L'ambiguïté stratégique sur la perspective européenne de l'Ukraine pratiquée par certaines capitales de l'UE au cours des dernières années a échoué et doit cesser", a-t-il affirmé sur Twitter, évoquant un "traitement de seconde zone" qui "blesse les Ukrainiens".
Le chancelier allemand Olaf Scholz avait affirmé quelques minutes plus tôt qu'il n'était pas favorable à l'octroi à l'Ukraine d'un "raccourci" en vue d'une adhésion à l'UE. "Le fait qu'il n'y ait pas de raccourci sur la voie de l'adhésion à l'UE (de l'Ukraine) est un impératif d'équité envers les six pays des Balkans occidentaux " qui souhaitent de longue date rejoindre le bloc européen, a souligné Olaf Scholz lors d'un discours devant les députés du Bundestag.
Macron et Scholz réticents à une adhésion rapide
Le président français "Emmanuel Macron a raison de souligner que le processus d'adhésion n'est pas une affaire de quelques mois ou de quelques années", a-t-il ajouté.
Dans son intervention à l'occasion du jour de l'Europe, le 9 mai, le président français avait souligné que l'Ukraine, envahie par la Russie, était déjà "membre de cœur de notre union". Mais le processus d'adhésion à l'UE, à laquelle aspire Kiev, "prendrait plusieurs années, en vérité plusieurs décennies" , avait-il estimé, tout en proposant, en parallèle, la création d'une "organisation européenne nouvelle".
Un point de vue qui avait surpris Kiev, le président ukrainien Volodymyr Zelensky rappelant dans un échange avec des étudiants français mercredi dernier qu'"on ne peut nous garder à distance".
"C'est comme une table où toute la famille est réunie, et on t'a invité, mais on ne t'a pas mis de chaise. Je pense que c'est injuste", avait-il lancé.
"Il est très important pour nous de réserver cette place (dans l'UE) à l'Ukraine", a renchéri le lendemain Dmytro Kouleba.
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