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A Vittel, "colère" et "écœurement" face à Nestlé Waters
information fournie par Boursorama avec AFP 01/02/2024 à 08:24

( AFP / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN )

( AFP / JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN )

Associations environnementales et syndicats de l'entreprise ne cachent pas leur colère après les révélations cette semaine sur les pratiques de Nestlé Waters dans son usine de Vittel (Vosges), qui a produit des eaux minérales en leur appliquant des traitements interdits.

Le parquet d'Epinal a confirmé mercredi l'ouverture d'une enquête préliminaire à l'encontre de la filiale du groupe suisse pour tromperie.

"Quand je vais faire mes courses, j'en parle avec des voisins, les gens sont écœurés", témoigne auprès de l'AFP Bernard Schmitt, médecin vittelois, responsable du collectif Eau 88. "Et puis il y a une vraie crainte que toute l'industrie de l'eau se casse la gueule."

A l'usine, les salariés ont du mal à digérer d'avoir appris dans la presse les pratiques de leur employeur. "On a été mis devant le fait accompli, je ne vous cache pas que nous sommes tous abasourdis", confie Yannick Duffner, délégué CFDT, qui regrette qu'une réunion tenue mardi avec la direction n'ait pas apporté de réponses à ses questions.

Une autre réunion doit se tenir le 8 février, pour toute l'entité Nestlé Waters, mais d'ici là bon nombre d'interrogations demeurent sur la manière dont ont été mis en place ces filtres à charbon, contre les résidus de métaux ou de pesticides, et de filtre UV, contre les bactéries.

"Je suppose que ces filtres ont été montés par des sous-traitants, puisque nous n'avons pas vocation à en monter sur nos réseaux d'eau. Je ne pense même pas qu'on ait la compétence en interne", poursuit le syndicaliste. "Je ne sais pas où ils les ont planqués, et c'est pour cela que nous sommes très remontés."

Chez les salariés, la colère est d'autant plus vive que ces informations sont diffusées seulement quelques mois après l'annonce d'un plan de suppression de 170 emplois. Le groupe avait mis alors en avant des difficultés liées aux "conditions climatiques", sans jamais évoquer l'existence de ces traitements non règlementaires, ni les négociations menées avec les autorités pour les faire approuver.

"Les élus ont demandé à de nombreuses reprises s'il y avait eu des changements ces dernières années dans nos installations, ce que la direction locale a toujours nié en bloc", a déploré la CGT dans un communiqué.

- "200 fois plus cher" -

Nadine Orivelle de Bortoli, responsable locale de l'association de consommateurs UFC Que Choisir, s'agace de ces "pratiques déloyales". "Vendre de l'eau 200 fois plus cher que l'eau du robinet alors qu'elle subit elle aussi des traitements, c'est complètement illégal", proteste-t-elle.

Mais elle n'est "pas surprise" de ces révélations face au manque de dialogue au sein de la Commission locale de l'eau (CLE). "Les intérêts économiques dominent tous les échanges, c'est une instance de langue de bois", juge-t-elle, et pendant ce temps-là, "les nappes phréatiques se vident et la qualité des eaux se dégrade".

Pour Christian Villaume, qui siège également au sein de la CLE en tant que président de l'Association de sauvegarde des vallées et de prévention des pollutions (ASVPP), le "vrai scandale" réside dans la position de l'Etat, qui, mis au courant des pratiques, "a protégé l'industriel". "Il n'y a pas de raison qu'on ferme les yeux sur tout. A un moment donné, il faut que ça s'arrête."

Sollicitée au sujet d'une éventuelle mesure de suspension des autorisations d'exploitation délivrées à Nestlé Waters, la préfecture des Vosges n'a pas donné suite.

Selon Vosges Nature Environnement, d'autres irrégularités tardent à être corrigées: le "traitement de l'arsenic" dans l'eau Vittel Bonne Source, autorisé par un arrêté préfectoral du 30 novembre 2012, ne serait pas mentionné sur les étiquettes des bouteilles, contrairement à ce qu'impose la règlementation européenne. Sollicité sur ce point, l'industriel n'a pas répondu.

Les répercussions de cette affaire sont guettées avec appréhension par les élus locaux. "On est évidemment très attentifs à l'évolution de la situation par rapport aux salariés", reconnaît auprès de l'AFP le maire de Vittel, Franck Perry, qui s'interroge sur les prochains résultats des procédures judiciaires et administratives en cours.

2 commentaires

  • 01 février 08:54

    Ce n'est ni plus ni moins que la réponse de (Danone ) qui a été roulé dans la farine, à la bergère (Nestlé ) par notre pseudo-mozart de la finance lors du rachat, contre toutes logiques industrielle, du département " aliments pour enfants de Pfizer pour 12 milliards § en 2012 .


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