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0-Trois Kurdes abattus en plein Paris, un acte de nature raciste suspecté
information fournie par Reuters 23/12/2022 à 19:30

        * 
      La fusillade a fait trois morts, une personne en urgence
absolue
    

        * 
      Un centre communautaire kurde visé
    

        * 
      Le tireur a voulu s'en prendre à des étrangers-Darmanin
    

        * 
      Violentes échauffourées près du lieu de la fusillade
    

  
 (Actualisé avec conférence de presse de la communauté kurde,
précisions)
    par Juliette Jabkhiro
       PARIS, 23 décembre (Reuters) - Trois personnes ont été
tuées et trois autres blessées, dont une est en urgence absolue,
après une fusillade qui a éclaté en fin de matinée vendredi
devant un centre culturel kurde situé dans le 10ème
arrondissement de Paris.
    Le mobile de l'auteur présumé, un homme de nationalité
française âgé de 69 ans, déjà condamné à deux reprises pour
détention prohibée d'armes et pour violence avec armes, et mis
en examen dans une autre affaire d'agression, n'a pas encore été
clairement établi même si le caractère raciste de son geste ne
semble guère faire de doute.
        Ses trois victimes - une femme et deux hommes -,
abattues avec une arme de poing, sont d'origine kurde, ont
indiqué les autorités et un responsable communautaire kurde.
  
        "Le tireur a manifestement voulu s'en prendre à des
étrangers", a déclaré le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin
qui s'est rendu sur place, rue d'Enghien, dans l'après-midi.
  
        L'homme, qui a "manifestement agi seul", "n'était pas
fiché comme étant quelqu'un d'ultra-droite ou extrémiste qui
participerait à des organisations illicites", a ajouté le
ministre.
  
        Cet ancien conducteur de train à la retraite est en
revanche bien connu de la justice, après avoir été condamné en
2017 à six mois de prison avec sursis pour détention d'arme
prohibée, et en juin dernier à un an de prison "pour des faits
de violences avec arme commis en 2016", a indiqué la procureure
de la République dans un communiqué.
  
        Il est en outre mis en examen depuis le 13 décembre 2021
pour des chefs de "violences avec arme, avec préméditation et à
caractère raciste" après avoir blessé à l'arme blanche deux
réfugiés soudanais dans un camp de migrants à Paris. Placé en
détention provisoire dans cette affaire, il avait été remis en
liberté sous contrôle judiciaire le 12 décembre, a précisé le
parquet.
  
        COLÈRE DE LA COMMUNAUTÉ KURDE
  
        Gérald Darmanin a demandé aux forces de l'ordre de
"protéger particulièrement (...) les lieux où se réunissent la
communauté kurde", qui s'apprêtait à commémorer le triple
meurtre de trois dirigeantes kurdes il y a dix ans à Paris.
  
        Le président Emmanuel Macron et la Première ministre
Elisabeth Borne ont dénoncé sur Twitter une "odieuse attaque"
contre les "Kurdes de France". 
  
        Peu après l'intervention de Gérald Darmanin devant la
presse, des échauffourées ont éclaté à proximité des lieux de la
fusillade. Selon un journaliste de Reuters présent sur place,
des membres de la communauté kurde ont lancé des projectiles
vers les forces de l'ordre qui ont répliqué avec des tirs de gaz
lacrymogène.
  
        Cinq policiers ont été blessés et une personne
interpellée, ont indiqué les autorités.
  
        La tension était toujours vive en fin de journée dans le
quartier, où des centaines de Kurdes étaient rassemblés,
certains lançant des slogans contre le président turc Recep
Tayyip Erdogan, dont les services de sécurité avaient été
pointés du doigt après l'attentat contre le centre culturel
kurde de Paris en janvier 2013.
  
        "Il est inadmissible que le caractère terroriste de
cette attaque ne soit pas retenu", a déclaré Agit Polat,
porte-parole du Conseil démocratique des Kurdes de France
(CDKF), pendant une conférence de presse.
  
        Rejetant la thèse d'un acte isolé d'un militant
d'extrême droite, le responsable kurde a appelé les autorités
françaises à mettre fin à leur "coopération" et à leur
"complaisance" envers leurs homologues turques.
  
        "Jusqu'ici, la communauté kurde n'a jamais été ciblée
par l'extrême droite, qu'est ce qui a changé?", a-t-il demandé
en exigeant que "la lumière soit faite".
  
        "IL A DIT 'JE SUIS RACISTE'"
  
        Selon des témoins et des sources policières,
l'assaillant a expliqué son geste par sa haine des étrangers.
  
        "Je l'ai vu (...) Il a dit 'je suis raciste, j'aime pas
les étrangers'", a déclaré à Reuters Mehmet Dilek, 67 ans.
  
        Selon lui, le suspect a été désarmé par des employés
d'un salon de coiffure situé en face du centre culturel kurde,
qui ont profité du moment où il rechargeait son arme.     
  
        Les motifs racistes de l'attaque vont "évidemment faire
partie des investigations qui viennent de débuter", a déclaré
peu après la procureure de Paris, Laure Beccuau, qui s'est
rendue sur place.
        L'enquête a été confiée à la brigade criminelle sous les
qualifications d'assassinats, tentative d'assassinats, violences
volontaires avec arme et infraction à la législation sur les
armes, a indiqué la procureure de Paris.
    Plusieurs responsables politiques de gauche ont dénoncé sur
Twitter une attaque "terroriste" et "raciste". 
    "La communauté kurde et, à travers elle tous les Parisiens,
a été visée par ces assassinats commis par un militant
d'extrême-droite", a écrit sur Twitter la maire de Paris, Anne
Hidalgo.  
    "L'extrême-droite tue…", a accusé pour sa part le sénateur
socialiste de Paris Rachid Temal.
    La présidente du groupe RN à l'Assemblée nationale, Marine
Le Pen, a déploré de son côté, toujours sur Twitter, un
"terrible drame".      
 (avec la contribution de Caroline Pailliez et Myriam Rivet,
rédigé par Blandine Hénault et Tangi Salaün, édité par Kate
Entringer et Camille Raynaud)
 

4 commentaires

  • 25 décembre 23:18

    M716 : ah bon ?


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