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La Chine regarde au-delà des Treasuries pour ses investissements en dollars
information fournie par Reuters 05/06/2019 à 07:24

    par Abhinav Ramnarayan et Virginia Furness
    LONDRES, 5 juin (Reuters) - La Chine semble avoir entrepris
d'étendre ses investissements au-delà du seul marché des
emprunts d'Etat américains et s'intéresser aux dettes en dollars
d'émetteurs européens très bien notés, ce qui lui permettrait de
poursuivre ses placements en dollars tout en bénéficiant de
rendements supérieurs à ceux des Treasuries, a-t-on appris de
plusieurs sources bancaires.
    Au moins quatre responsables de banques d'investissement
présentes sur le marché de la dette du secteur public ont fait
état d'un intérêt accru de la Chine pour les émetteurs
quasi-souverains, qui peuvent constituer une alternative aux
bons du Trésor américain. 
    Parmi ces émetteurs figurent en bonne place la Banque
européenne d'investissement (BEI), la banque publique allemande
KfW et l'AIIB, banque de développement asiatique basée à Pékin
qui a émis sa première obligation le mois dernier.   
    "On constate un certain intérêt de la Chine pour les
émissions en dollars du type de celles de la BEI ou de l'AIIB,
qui se reflète dans un niveau de souscription élevé en Asie", a
dit un banquier qui place des obligations d'émetteurs
institutionnels en euros et en dollars. Il a requis l'anonymat
car il n'est pas autorisé à parler de ses clients.
    "On observe aussi un resserrement de leur spread par rapport
aux Treasuries, qui résulte de cet intérêt", a-t-il ajouté.
    La Chine est le premier créancier étranger des Etats-Unis
puisqu'elle détient quelque 1.120 milliards de dollars de bons
du Trésor via sa banque centrale et diverses institutions
étatiques.
    Mais avec la montée des tensions commerciales entre Pékin et
Washington, bon nombre d'intervenants de marché estiment que la
Chine pourrait faire des Treasuries un argument des négociations
entre les deux pays; des statistiques récentes ont déjà montré
qu'elle avait ramené en mars ses avoirs en obligations d'Etat
américaines à leur plus bas niveau depuis deux ans.
    D'autres observateurs pensent simplement que la Chine, comme
beaucoup d'autres investisseurs, étudie des alternatives au vu
de la baisse récente des rendements américains. Depuis le début
de l'année, le rendement des titres américains à dix ans a en
effet chuté de quelque 60 points de base.
    Et même si certains signes montrent qu'elle achète plus de
dette libellée en euros qu'il y a un an, la Chine pourrait avoir
du mal à diversifier ses avoirs en raison de la rareté des
obligations notées "triple A" sur le marché de la zone euro.
    Les investisseurs chinois semblent donc favoriser les achats
de dettes en dollars d'émetteurs souverains, supranationaux ou
d'agences publiques ("sovereigns, supranationals and agencies",
SSA), un secteur dont font partie la BEI et la KfW, explique un
banquier spécialiste des marchés de capitaux.
    "[L'Etat chinois] est devenu un acheteur sélectif de papier
très bien noté allemand et européen de la KfW et de la BEI", a
dit à Reuters un autre professionnel qui traite avec des banques
chinoises.
    La demande provient aussi des banques chinoises qui achètent
du papier "SSA" en dollars, en euros et en livres sterling afin
de respecter leurs obligations en matière de détention d'actifs
liquides de très bonne qualité, a précisé ce banquier.
    Tout effort de la Chine pour diversifier ses investissements
pourrait être source de problèmes pour les Etats-Unis, dont plus
de 3.000 milliards de dollars de dettes arriveront à échéance
cette année, puis 1.900 milliards en 2020.
    
    
    
    La réticence des banquiers à divulguer des informations sur
les transactions impliquant la Chine rend difficile toute
évaluation des montants investis par Pékin lors de récentes
émissions de titres de SSA. 
    Mais le 8 mai, des acheteurs asiatiques ont souscrit 51%
d'une émission obligataire de trois milliards de dollars de la
BEI, contre 35% pour les investisseurs européens et 14% pour les
américains, selon les données fournies par l'une des banques
chefs de file.
    Les chiffres de l'International Financing Review montrent
que ce pourcentage est le plus élevé enregistré depuis le début
de l'année; l'an dernier, les acheteurs asiatiques n'avaient
souscrit que 30% à 38% des titres en dollars émis par la BEI.
    La tendance est comparable pour les émissions de la KfW,
avec environ 32,2% de souscriptions asiatiques en moyenne cette
année pour ses émissions en dollars, contre 25,1% en 2018, selon
les calculs de Reuters sur la base des chiffres fournis par
l'institution financière allemande elle-même.
    En général, ces obligations quasi-souveraines affichent des
rendements bien supérieurs à ceux des Treasuries en raison d'une
liquidité nettement plus faible. Mais cet écart de rendements
s'est réduit ces derniers temps, signe d'un intérêt accru des
investisseurs pour ces émetteurs.
    L'obligation en dollar d'échéance octobre 2024 de la BEI
 298785GQ3= , par exemple, a vu son "spread" par rapport aux
Treasuries à cinq ans passer de 50 points de base il y a deux
ans à 13 points aujourd'hui. 
    

    Si la Chine et d'autres gestionnaires de réserves sont
susceptibles d'augmenter leurs achats en euros, les arguments ne
manquent pas pour continuer de favoriser les émissions en
dollars.
    "Si vous vous écartez du dollar, vous prenez un risque de
change. Les Etats-Unis seront toujours un très gros marché et un
très gros partenaire commercial de la Chine, et il est difficile
pour cette dernière de travailler sans actifs en dollars",
explique Salman Ahmed, stratège de Lombard Odier Investment
Managers.

    <^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^
EIB dollar bonds converge with USTs    https://tmsnrt.rs/2QRFemt
Wall of maturities looms for U.S. png    https://tmsnrt.rs/2WHsF2j
    ^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^^>
 (Infographies de Ritvik Carvalho, Marc Angrand pour le service
français, édité par Juliette Rouillon)
 

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