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L'UE inquiète de la puissance des gérants d'actifs et du "clearing"
information fournie par Reuters 03/04/2019 à 13:52

    * Des documents montrent une inquiétude croissante de
l'Union
    * Des sociétés comme BlackRock ou LCH sont devenues
systémiques
    * Les ministres des Finances de l'UE devraient poser le
problème
au G20

    par Francesco Guarascio
    BRUXELLES, 3 avril (Reuters) - Si le Brexit et les tensions
commerciales dominent l'actualité, des dirigeants de l'Union
européenne mettent en garde contre un autre risque potentiel
pour la région et l'économie mondiale dans son ensemble:
l'importance croissante de nouveaux acteurs financiers
systémiques encore peu encadrés.
    L'évolution des règles de fonctionnement des marchés
financiers et celle des stratégies d'investissement ont favorisé
l'émergence de nouveaux géants financiers ces dernières années,
parmi lesquels figurent la chambre de compensation LCH, basée à
Londres, et des gestionnaires d'actifs tels que l'américain
BlackRock  BLK.N .
    Pour certains dirigeants de l'UE, leur montée en puissance
n'a pas été accompagnée par un resserrement progressif de leur
supervision, d'où des risques accrus pour la stabilité
financière.
    Dans trois documents distincts que Reuters a pu consulter,
l'UE évoque donc la nécessité de nouvelles règles pour réduire
ces risques.
    L'un d'eux, rédigé par la présidence roumaine de l'UE en vue
de la réunion des ministres des Finances qui doit avoir lieu en
fin de semaine à Bucarest, propose d'étudier des mesures
permettant de prévenir une éventuelle remise en cause de la
stabilité financière par le secteur de la gestion d'actifs et
des chambres de compensation.
    
    LE "SHADOW BANKING" TOUJOURS MAL RÉGULÉ
    Ces dangers sont aussi évoqués dans un document du Conseil
européen du risque systémique (CERS), que préside Mario Draghi,
le président de la Banque centrale européenne (BCE). 
    Le document confidentiel qui doit être présenté à Bucarest
énumère les risques pesant sur la stabilité financière, dont le
"shadow banking", ou finance de l'ombre, une appellation qui
englobe les gestionnaires d'actifs et les fonds
d'investissement. 
    Les tensions commerciales et le Brexit figurent en tête de
cette liste et celle-ci inclut aussi les risques liés au
financement des banques et à la dette.
    Les principaux motifs d'inquiétude liés au "shadow banking"
sont la taille et la complexité de ces activités peu régulées,
le niveau élevé d'effet de levier de certains fonds, la
faiblesse de la surveillance des risques et le manque de
transparence.
    BlackRock, le numéro un mondial de la gestion de fonds, gère
quelque 6.000 milliards de dollars (5.330 milliards d'euros), ce
qui en fait un acteur plus gros que certaines grandes banques
internationales. Malgré sa taille, il est soumis à des
contraintes réglementaires et à une supervision moins sévères
que celles en vigueur dans le secteur bancaire.
    Les pays de l'UE devraient exprimer leur préoccupation à ce
sujet lors de la réunion des ministres des Finances du G20 à
Washington les 11 et 12 avril en appelant leurs partenaires à
répondre, si nécessaire, aux "vulnérabilités financières
émergentes" liées à ces acteurs financiers.
    
    DES PROGRÈS À FAIRE
    Les chambres de compensation suscitent pour leur part une
inquiétude accrue depuis que de nouvelles règles centralisant la
compensation de transactions jusqu'alors réalisées de gré à gré
ont amplifié leur importance systémique.
    Les banques présentes en Europe sont certes obligées de
contribuer à un nouveau mécanisme de sauvetage et à constituer
de nouvelles réserves sous le contrôle du Conseil de résolution
unique (CRU), créé pour piloter la liquidation d'éventuels
établissements de crédit en faillite.
    Mais ce mécanisme de résolution ne couvre pas les chambres
de compensation telles que LCH, filiale de London Stock Exchange
Group  LSE.L  (LSE) et numéro un de la compensation de produits
financiers dérivés, un marché qui se chiffre en milliers de
milliards d'euros. 
    A l'approche du Brexit, l'UE a modifié ses règles de telle
manière que LCH pourrait être contraint de relocaliser certaines
de ses activités dans l'Union une fois que le Royaume-Uni sera
sorti de celle-ci. Cela pourrait renforcer les pouvoirs de
supervision de l'UE sur les chambres de compensation systémiques
mais pas sa capacité à limiter les dégâts en cas de faillite de
l'une d'entre elles.
    Les risques liés à la compensation concernent aussi de
grandes banques d'investissement comme JPMorgan Chase  JPM.N  et
Goldman Sachs  GS.N , qui traitent d'importants volumes de
transactions, a déclaré mardi au Parlement européen Elke König,
la présidente du CRU.
    "Nous n'avons pas fait tous les progrès que nous aurions dû
faire sur la reprise et la résolution", a-t-elle dit, en
soulignant que le problème devait être traité au niveau mondial.
    Les chambres de compensation sont devenues des "points de
convergence" du système financier, ce qui signifie qu'une
faillite pourrait provoquer de graves perturbations, a-t-elle
expliqué en jugeant que l'UE était mal préparée à une telle
éventualité.
    

 (Marc Angrand pour le service français, édité par Wilfrid
Exbrayat)
 

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