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ECLAIRAGE-Total lance une vaste offensive dans l'exploration
information fournie par Reuters 29/01/2019 à 16:40

    * Total va forer 23 puits d'exploration en 2019
    * Les opérations ciblent des zones à fort potentiel
    * Les découvertes pourraient consacrer la nouvelle stratégie
    * Total cible les champs en eaux profondes et ultra
profondes  

    par Bate Felix et Wendell Roelf
    PARIS/LE CAP, 29 janvier (Reuters) - Total  TOTF.PA  a lancé
cette année sa plus importante offensive en termes d'exploration
depuis des années dans le cadre d'une nouvelle stratégie
semblant tourner le dos au principe d'un "risque élevé pour une
récompense élevée" au profit d'une exploration de zones connues
pour abriter du pétrole et du gaz.
    Le groupe français s'est fixé pour objectif de forer 23
puits cette année au large des côtes mauritanienne, sénégalaise,
namibienne, sud-africaine, guyanaise et brésilienne, a déclaré à
Reuters son directeur de l'exploration Kevin McLachlan, ajoutant
qu'il s'agit du programme le plus important de Total depuis des
années. 
    Les 23 puits représentent un niveau trois fois supérieur à
celui de 2017 et 2016 et dépassent les 20 forés en 2013, avant
la chute des cours du brut. Total n'a pas indiqué le nombre de
puits qu'il a forés en 2018. 
    La nouvelle stratégie du groupe consiste à concentrer ses
efforts sur les bassins émergents et matures, qui offrent plus
de chance de réussite en termes d'exploration. Elle s'éloigne de
la stratégie suivie jusqu'ici par Total consistant à prendre
davantage de risques dans l'espoir d'obtenir de meilleurs
rendements en ciblant des zones inexploitées commercialement.
Cette dernière approche a donné de piètres résultats et amené
Total à prendre du retard sur ses concurrents.
    La part des ressources consacrées par Total aux zones dites
"frontières", c'est-à-dire des zones peu explorées où le risque,
mais aussi le rendement en cas de succès est élevé, est ainsi
tombée à 15%, contre 40% il y a cinq ans.
    "Nous avons dépensé beaucoup d'argent dans les frontières",
a déclaré Kevin McLachlan, un géophysicien canadien qui a
rejoint Total en 2015 pour refonder la stratégie d'exploration
du groupe. "A présent, nous cherchons un équilibre."
    La plupart des puits visés par Total cette année sont situés
dans des champs géants connus, a-t-il ajouté.
    Selon Kevin McLachlan, le budget d'exploration de Total
cette année sera globalement identique à celui des deux années
précédentes, mais il représentera toujours un niveau deux fois
inférieur à celui de 2014. En 2018 et 2017, ce budget était
respectivement de 1,2 milliard et 1,1 milliard de dollars.
    
    À LA TRAÎNE DANS LES DÉCOUVERTES
    La validation de récentes découvertes de Total pourrait 
confirmer que son revirement stratégique commence à payer.
    L'an dernier, le groupe a fait une découverte de gaz
significative sur le prospect de Glendronach, situé au large du
Royaume-Uni à l'ouest des îles Shetland, avec un volume de
ressources récupérables estimé à environ mille milliards de
pieds cubes.
    Total a aussi effectué une autre découverte en partenariat
avec Chevron  CVX.N  à Ballymore, un gisement situé en eaux
profondes dans la partie Est du Golfe du Mexique américain et
estimé entre 500 millions et un milliard de barils équivalent
pétrole (bep) dont l'approbation est en cours. 
    Le groupe attend aussi l'approbation de Calypso, au large de
Chypre, réalisé avec Eni  ENI.MI . Une autre série de
découvertes ont également eu lieu au large de la Birmanie.
    Total a enfin annoncé mardi une découverte significative
d'hybrocarbures en mer du Nord, au large du Royaume-Uni, dont
les ressources récupérables sont estimées à près de 250 millions
de barils équivalent pétrole.  
    Le groupe français détient une participation de 25% dans
cette découverte de Glengorm, aux côtés de CNOOC Petroleum
Europe Limited, filiale du chinois CNOOC Limited (50%,
opérateur)  0883.HK , et d'Euroil, filiale de l'italien Edison
E&P SpA (25%)  EDNn.MI .
    Une nouvelle découverte pourrait encore consolider son
revirement stratégique après des années de vaches maigres entre
2009 et 2014 où le groupe a dépensé en vain des milliards de
dollars dans l'exploration alors que ses concurrents à l'image
d'Eni, Exxon Mobil  XOM.N  et BP  BP.L  accumulaient des succès.
    Il reste cependant encore beaucoup du chemin à accomplir
avant de transformer les investissements dans l'epxloration en
succès commercial.
    Selon le cabinet de conseil en énergie Wood Mackenzie, Total
a pris en 2017 et 2018 la tête du classement des explorations de
blocs avec plus de 189.000 km2 explorés depuis 2015, soit
environ 70.000 de plus que son plus proche poursuivant. 
    Total est cependant toujours à la traîne de certains de ses
concurrents en termes de découvertes depuis 2015, a déclaré
Andrew Latham, analyste chez Wood Mackenzie.
    "Il est clairement derrière Exxon Mobil. Le succès d'Exxon
en Guyane fait de lui le leader du secteur", a-t-il dit,
ajoutant que la découverte de gaz d'Eni à Zohr, en Égypte, était
la nouvelle grande trouvaille.
    Dans le cadre de son plan de redressement, Total a créé cinq
pôles d'exploration régionaux avec un regroupement de
géoscientifiques, au lieu d'équipes réparties dans 38 pays.
    Une nouvelle équipe de direction centrale composée de 10
personnes examine et choisit les projets, par rapport aux
décisions prises au niveau local. Des personnes expérimentées
dans l'exploration ont aussi été placées dans des postes de
direction pour la première fois. 
    
    LE CHAMP SUD-AFRICAIN 
    Comme certains concurrents, dont Exxon et BP, Total a décidé
de se tourner de nouveau vers l'exploration en eaux profondes à
la faveur des avancées technologiques, notamment dans l'imagerie
sismique numérique en 3D, qui ont rendu de nouveau ce secteur
attrayant. 
    Le groupe français, qui avait arrêté ses forages sur le
champ en eaux profondes sud-africain de Brulpadda en 2014 après
de difficultés sur sa plate-forme liées à de forts courants
marins, a fait son retour sur ce même champ en décembre dernier.
 
    Selon deux sources proches du secteur, le potentiel de
découvertes y est aujourd'hui élevé et pourrait changer la donne
non seulement pour Total, mais aussi pour l'Afrique du Sud.
    "Nous attendons les résultats dans les jours qui viennent",
a indiqué le PDG de Total Patrick Pouyanné. "J'espère que ce
sera une découverte."
    Alors que le groupe français a indiqué que le champ de
Brulpadda pourrait receler entre 500 millions et un milliard de
barils équivalent pétrole (bep), l'un de ses partenaires sur ce
projet s'est montré encore plus optimiste.
    "Les chances de trouver des hydrocarbures sont extrêmement
élevées. La question est de savoir s'il s'agit de gaz ou de
pétrole et si c'est un réservoir de bonne qualité", a déclaré à
Reuters Keith Hill, directeur général du groupe Africa Oil Corp
 AOI.TO  - détenteur d'une part minoritaire du champ -, ajoutant
que Brulpadda pourrait contenir de 1,5 à trois milliards de
barils.
    "Une éventuelle découverte aura pour effet d'attirer
d'autres sociétés pétrolières et de développer l'industrie
pétrolière, l'exploration et la production en Afrique du Sud", a
déclaré Viljoen Storm, directeur général par intérim de l'agence
publique Petroleum Agency.

 (Benjamin Mallet et Claude Chendjou pour le service francais,
édité par Marc Joanny)
 

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