PEA / compte-titres : quelles différences ?
Dernière mise à jour le : 21/08/2025

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Le Plan d'épargne en actions (PEA) et le compte-titres ordinaire permettent de se constituer un portefeuille de titres financiers. Toutefois, ces deux enveloppes sont différentes à bien des égards. Fiscalement, le PEA prend l'avantage sur le compte-titres, au prix de certaines restrictions en termes de possibilité d'investissements.

Les conditions pour ouvrir un PEA

Pour ouvrir un PEA, vous devez être majeur et ne pas être rattaché au foyer fiscal de vos parents.

A l'ouverture du PEA, vous devez effectuer un premier versement. En effet, celui-ci constitue l'acte d'ouverture de votre PEA. L'ancienneté de votre PEA se calcule à partir de cette date. Le montant du premier versement dépend de l'établissement où votre PEA est ouvert. Le minimum est de l'ordre de 80 €.

Les conditions pour ouvrir un comptes-titres

Pour ouvrir un compte-titres, l'obligation de majorité n'existe pas. Toutefois, si vous êtes mineur, vous devez obtenir l'accord de vos parents pour en ouvrir un. Il ne vous sera demandé aucun versement minimum.

Pièces justificatives et questionnaire «MIF»

Pour ouvrir un PEA et/ou un compte-titres, vous devez fournir à l'établissement financier une copie de votre pièce d'identité, un justificatif de domicile de moins de trois mois et un Relevé d'Identité Bancaire (RIB).

A savoir

Certains intermédiaires vous permettent d'ouvrir un PEA et/ou un compte-titres directement par Internet. Vous téléchargez les copies numériques de vos documents par le biais de la plate-forme sécurisée de votre établissement financier.

Par la suite, vous devez remplir une demande d'ouverture de votre compte, PEA et/ou compte-titres (choix du type de compte et de la tarification applicable, données personnelles). A cette étape, vous devez remplir un autre questionnaire dit «MIF» (Marchés d'Instruments Financiers). Un contrat, que vous devez signer, est édité. Après quelques jours, votre compte est officiellement ouvert et vous pouvez commencer à passer des ordres sur les marchés.

Ce questionnaire est une disposition règlementaire applicable depuis le 1er novembre 2007 (articles 314-43 et 314-54 du Règlement général de l'Autorité des Marchés Financiers). Les questions posées portent sur vos compétences financières et votre expérience en matière de placements. Vous devez obligatoirement répondre à ce questionnaire. En fonction de vos réponses, l'établissement financier peut limiter vos possibilités d'interventions sur les marchés. Toutefois, vous pouvez passer outre ces préconisations.

Les possibilités d'investissement du PEA et du compte-titres

Ne sont pas éligibles au PEA :

  • Les titres de sociétés dont le siège social est situé hors de l'Union européenne (ce qui exclut les actions des entreprises américaines et suisses). Toutefois, sont éligibles les titres de sociétés dont le siège social est situé dans l'Espace économique européen (EEE), qui regroupe les 27 pays membres de l'Union européenne ainsi que l'Islande, le Liechtenstein et la Norvège.
  • Les titres de foncières de statut SIIC (Société d'investissement immobilier cotée).
  • Les warrants.
  • Les options.
  • Les parts de SCI (Société civile immobilière).

Malgré ces restrictions, certains ETF (fonds indiciels cotés) permettant une exposition indirecte aux marchés américains ou mondiaux sont éligibles au PEA. Par exemple, des ETF répliquant l'indice MSCI World ou MSCI ACWI, bien que composés majoritairement de sociétés américaines. Cela permet aux investisseurs de diversifier leur portefeuille à l'international tout en bénéficiant du cadre fiscal avantageux du PEA.

Tous les titres et instruments financiers sont éligibles au compte-titres ordinaire, sauf restrictions liées à certaines places de cotation (marchés émergents, par exemple).

Les limites de versements

Dans le cadre d'un PEA, vos versements sont limités à 150.000 € pendant toute la durée de vie de votre plan. Pour autant, le montant de vos avoirs inscrits sur votre PEA peut dépasser ce plafond (plus-values réalisées, dividendes perçus…). A l'inverse, il n'existe aucune limite de versements pour le compte-titres.

La fiscalité sur les plus-values et les dividendes

En l'absence de retrait de votre PEA, les plus-values et les dividendes ne sont soumis à aucune taxation au titre de l'Impôt sur le Revenu ( IR ) et des prélèvements sociaux. Vous réalisez vos opérations boursières sans avoir à faire de déclaration auprès de l'administration fiscale.

C'est le retrait ou la fermeture de votre PEA qui déclenche la taxation. Son niveau dépend de l'âge de votre PEA, c'est-à-dire de la date de votre premier versement. Elle va de 22,5% + 17,2% de prélèvements sociaux dans le cas d'un retrait ou d'une fermeture effectué sur un PEA de moins de deux ans à 17,2% de prélèvements sociaux pour un PEA de plus de cinq ans.

La fiscalité du compte-titres a été considérablement allégée par la mise en place du Prélèvement forfaitaire unique (PFU). Les plus-values sur les titres acquis après le 1er janvier 2018 sont soumises à une taxation de 30% (prélèvement fiscal de 12,8% et prélèvements sociaux de 17,2%). Il en est de même pour les dividendes. Pour ces derniers, la taxation est opérée à la source.

A savoir

Avant le 1er janvier 2018, les plus-values réalisées dans le cadre du PEA étaient soumises aux prélèvements sociaux selon le taux en vigueur au moment de leur réalisation, même si le retrait ou la clôture du plan intervenait plusieurs années plus tard. Ce mécanisme, appelé "taux historique", permettait aux épargnants de bénéficier de taux plus faibles appliqués dans le passé (par exemple, 11% en 2009 contre 17,2% aujourd'hui).

Depuis la réforme entrée en vigueur au 1er janvier 2018, ce mécanisme a été supprimé. Désormais, le taux des prélèvements sociaux applicable est celui en vigueur à la date du retrait ou de la clôture du PEA, quel que soit le moment où les gains ont été réalisés. Cela signifie que les plus-values accumulées sur plusieurs années sont désormais soumises au taux actuel, ce qui peut entraîner une fiscalité plus élevée pour les plans anciens.

Ce changement simplifie le calcul pour l'administration fiscale, mais peut pénaliser les épargnants ayant réalisé des gains importants à une époque où les taux étaient plus faibles.

Les variantes du PEA

Au delà du PEA classique, il existe deux déclinaisons de ce produit, adaptées à différents profils d'investisseurs :

Le PEA-PME : complémentaire au PEA classique, il est dédié à l'investissement dans les petites et moyennes entreprises ainsi que les ETI (entreprises de taille intermédiaire) européennes. Le plafond de versement est distinct, fixé à 225.000 €, et peut être cumulé avec celui du PEA classique.

Le PEA Jeunes : réservé aux personnes âgées de 18 à 25 ans rattachées au foyer fiscal de leurs parents. Son plafond est limité à 20.000 €, mais il permet aux jeunes adultes de commencer à investir tout en bénéficiant du cadre fiscal du PEA.

Ces variantes offrent une plus grande souplesse pour adapter son épargne à ses objectifs et à son profil d'investisseur.

Le PEA et le compte-titres ordinaire sont différents sur bien des points. A l'ouverture, lors de vos investissements et en cas de plus-values, les différences apparaissent alors entre ces deux enveloppes d'investissement boursier.