
Le point sur les impacts de la fast fashion en 2025 / iStock.com - Annaspoka
La pollution de l’air, de la terre, de la mer, des rivières...
L’industrie textile, par essence, est polluante : selon Oxfam France, les émissions de CO2 qu’elle génère pourraient atteindre, d'ici 2030 près de 2,7 milliards de tonnes par an, soit l'équivalent des émissions annuelles de 550 millions de voitures ! La fast fashion - ce modèle économique basé sur la production de vêtements, rapide et à moindre coût - est particulièrement pointée du doigt. Elle amplifie en effet largement le phénomène de pollution pour diverses raisons... Tout d’abord parce que sa production repose pour beaucoup, sur des fibres synthétiques (le polyester, par exemple) dérivées du pétrole, qui génèrent donc d’importantes émissions de gaz à effet de serre. Ce type de matière libère aussi, lors des lavages, des microplastiques sous forme de particules que l’on retrouve dans les océans, où elles nuisent à la faune marine. Par ailleurs, ces vêtements, conçus pour être éphémères, sont souvent fabriqués dans des pays éloignés de ses principaux marchés de consommation. Ceci entraîne des transports intensifs ; et donc, là encore, des émissions massives de CO2. La fast fashion est également très gourmande en eau, notamment pour teindre les vêtements. Cette eau chargée de produits chimiques toxiques, n’est malheureusement pas traitée de manière adéquate, et est rejetée dans les mers et rivières, détruisant ainsi les faunes et flores aquatiques.
Des conditions de fabrication qui bafouent les droits de l’Homme
Conçus pour être fabriqués rapidement, à bas coûts, et vendus à des prix défiant toute concurrence, les produits de la fast fashion sont issus de chaînes de production aux conditions de travail plus que douteuses...Installées dans des pays en voie de développement (Bangladesh, Inde, Vietnam...), les usines proposent à leurs ouvriers - évidemment rarement syndiqués - des salaires souvent très bas, ne leur permettant pas de subvenir à leurs besoins essentiels. Pire encore, le recours au « travail forcé », notoire dans la région du Xinjiang, en Chine, où, selon différents rapports et enquêtes, les minorités Ouïghours sont surexploitées. Partout dans le monde, des usines recrutent également leur main-d'œuvre chez les enfants, les privant de leurs droits à l'éducation. En termes de sécurité, les normes et précautions élémentaires sont aussi souvent bafouées. Le tragique accident du Rana Plaza, qui a coûté la vie, en 2013, à plus de 1 100 ouvriers indiens reste tristement dans les mémoires....