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«Le Pays basque n’est pas à vendre»: la colère des locaux contre l’envolée des prix immobiliers
information fournie par Le Figaro 31/05/2021 à 06:00

(Crédits photo : Unsplash - Dani Fuentes Ortiz  )

(Crédits photo : Unsplash - Dani Fuentes Ortiz )

Les agences immobilières, les Parisiens et Airbnb sont les principales cibles de la colère de militants qui n'hésitent pas à tagger les résidences des nouveaux arrivants.

«Euskal Herria ez da salgai» ou «Le Pays basque n'est pas à vendre»: ces inscriptions fleurissent sur les devantures des agences immobilières et les façades des maisons à vendre de la côte basque où les prix au m² s'envolent, poussés par le marché des résidences secondaires et des nouveaux arrivants. « Ca se crispe énormément, on le sait tous, la mèche est allumée », souffle le membre, anonyme, d'un collectif de militants de la côte basque qui lutte pour que l'immobilier reste accessible.

Si 59% des habitants du Pays basque sont encore propriétaires de leur logement, « il y a des jeunes qui rentrent dans la vie active et qui sont désespérés. Et le désespoir, quand il est mobilisateur, il peut devenir dangereux », ajoute le militant de ce groupe pacifique baptisé BAM (Baiona Angelu Miarritze - Bayonne Anglet Biarritz), le triangle urbain où l'immobilier explose.

Les agences immobilières sont les premières cibles de cette colère (voir le tweet ci-dessous). Les tags qui les recouvrent de plus en plus régulièrement font revivre le souvenir des années 2007/2008, lors desquelles le mouvement Irrintzi avait revendiqué plusieurs sabotages et plastiquages d'enseignes immobilières ou de résidences secondaires. « Ce n'est pas la première fois que nos agences immobilières ou des maisons sont ciblées », acquiesce Marie-Pierre Burre-Cassou, maire de Guéthary, village de 1300 habitants, « avec plus de 50% de résidences secondaires » et un prix moyen de vente à 7400 euros le m². « Ici, on n'a plus aucun cadre, il n'y a même plus de prix du marché », souffle l'édile, s'avouant «démunie face à cette crise».

Les logements vacants ont doublé en 10 ans.

Son homologue à Biarritz, Maider Arosteguy, se dit « particulièrement pessimiste sur ce qui peut arriver ». « Le risque, c'est que toute une partie de la jeunesse du Pays basque va se radicaliser ». Mi-mai, à Biarritz, des voitures immatriculées hors du département étaient vandalisées. Un peu plus tôt, en mars à Urrugne, une banderole arborant le message « Parisiens, rentrez chez vous, vous êtes le virus du Pays basque » avait enflammé l'opinion (voir le tweet ci-dessous). « On en vient à lire des commentaires, sur les réseaux sociaux, où on regrette “la bonne époque d'ETA” », l'organisation séparatiste basque qui a multiplié les actions violentes des deux côtés de la frontière pendant plus d'un demi-siècle avant de se dissoudre en 2018.

Selon la Communauté d'agglomération du Pays basque, composée de 158 communes, il existe aujourd'hui 54.000 logements vides, soit 12.000 logements vacants et 42.000 résidences secondaires, au Pays basque. Entre 2007 et 2017, une augmentation de plus de 19% du parc de résidences secondaires a été observée. Pendant ce temps, le nombre de logements vacants a quasiment doublé. Le tout, essentiellement sur « un basculement d'usage de la résidence principale », souligne Denis Caniaux, président de l'agence d'urbanisme Atlantique et Pyrénées (Audap).

Face à un gain démographique annuel d'environ 3000 personnes, « le marché est insuffisant », tout comme la construction immobilière neuve, analyse Denis Caniaux. D'autant que les modes de vie ont évolué, avec davantage de personnes seules. «Quand en 1968 il fallait 300 logements pour 1000 habitants, aujourd'hui il en faut 500.» La colère vise aussi le marché locatif, rongé par la saisonnalité. Les baux de septembre à juin, pour profiter de la haute fréquentation touristique estivale, sont pléthore. La plateforme Airbnb est plus particulièrement dans le viseur des militants. La pression immobilière, jusque-là concentrée sur la Côte basque, a ces dernières années gagné la bande rétro littorale voire l'intérieur des terres.

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