Les Bretons ont de plus en plus de mal à se loger. (illustration) (Pixabay / christels)
Alors que la Bretagne est confrontée à une grave crise immobilière, les résidences secondaires sont vues d'un mauvais œil. Comme le rapporte BFMTV , une pétition a même été lancée afin de demander la fermeture du site madeuxièmemaison.fr . Mis en ligne en 2021 par la Caisse d'épargne Bretagne Pays de Loire, ce dernier accompagne, comme son nom l'indique, les clients qui le souhaitent dans l'acquisition d'une deuxième propriété. Le 18 septembre, la requête avait déjà reçu plus de 7 000 signatures.
Le parti Union démocratique bretonne, à l'initiative de cette pétition, estime que les résidences secondaires contribuent fortement à la crise immobilière et à la pénurie de logements. « La vérité, c’est que des centaines de milliers d’entre eux sont vides neuf mois sur douze ! » , dénoncent les rédacteurs, estimant que « les résidences secondaires et les locations de meublés touristiques vident la Bretagne de ses habitants à l’année » . « On finit par accepter des logements trop petits, insalubres, mal isolés, trop chers, pour avoir un toit sur la tête » , déplorent-ils.
Jusqu'à 71 % de résidences secondaires
En Bretagne, environ 12 % des logements sont des résidences secondaires, contre 9 % à l'échelle nationale. Ce taux explose dans certaines communes du littoral, avec par exemple 60 % de résidences secondaires à Saint-Briac-sur-Mer (Ille-et-Vilaine) et même 71 % à Carnac (Morbihan). Un phénomène qui complique la vie des habitants à l'année, car elle entraîne mathématiquement une forte hausse des prix au mètre carré.
Face à la bronca générée par son site, la Caisse d'épargne cherche à en minimiser la portée. « On accompagne 60 000 projets de financement, parmi eux 12 000 sont des projets immobiliers et en 2023, seuls 200 concernaient des résidences secondaires, soit 1,6% » , tient à rappeler Christophe Pinault, président du directoire de la Caisse d'épargne Bretagne Pays de Loire.
Un impact durable pour les plus démunis
Les signataires de la pétition ne semblent pas de cet avis, nombre d'entre eux s'affolant dans les commentaires des « prix délirants » des logements des villes côtières et estimant que « le droit d’avoir un logement passe avant celui d’en avoir deux » .
Le 14 septembre, à l'occasion du Forum économique breton, le directeur de la Banque des territoires, Olivier Sichel, a reconnu la gravité de la situation, rapporte Le Télégramme . « La Bretagne est une région où la crise est plus aiguë que dans d’autres territoires » , a-t-il affirmé, en précisant que cette impasse engendre un embouteillage au sein des demandes de logement social.
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