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Consommation : plus d'un Français sur trois souhaite acheter plus de produits locaux
information fournie par Le Figaro 30/06/2021 à 19:57
Temps de lecture: 3 min

(Crédits photo : Unsplash - Markus Spiske )

(Crédits photo : Unsplash - Markus Spiske )

Protectionnisme économique, gage de qualité, offre en croissance... Les Français sont de plus en plus convaincus par l'achat local.

Assignés à résidence pendant plusieurs mois depuis mars 2020, les Français se sont tournés vers la consommation locale. D'après une nouvelle étude de l'IRI, institut spécialisé dans l'analyse des données de produits de grande consommation, les ventes de produits locaux ont augmenté de 6% entre juin 2020 et mai 2021 alors que les ventes de l'ensemble des articles de grande consommation n'ont augmenté que de 2,3%.

Face à la crise sanitaire et économique, les Français souhaitent donner la priorité aux producteurs de leur région ou de leur pays. « En temps de crise, on cherche à protéger son économie et à défendre son écosystème local », souligne Emily Mayer, directrice Business Insight (perspectives commerciales) au sein de l'Iri.

Les marques locales pèsent 1,8 milliard d'euros en France, soit une part de marché de 2,2% sur l'ensemble des produits de consommation présents en hypermarché et en supermarché. Cette part de marché a de fortes chances de continuer à croître car les Français comptent acheter de plus en plus de références locales. D'après l'étude de l'Iri, 39% des consommateurs veulent acheter plus de produits locaux alors qu'ils sont 26% à souhaiter acheter plus de produits bios. Le label Agriculture Biologique reste un élément différenciant d'achat mais qui n'est en effet plus suffisant pour les consommateurs. « Nous préférons acheter des produits issus des producteurs locaux plutôt que du bio, surtout si le produit bio provient de l'étranger », confirme Audrey, 35 ans et mère de deux filles en bas âge.

Les enseignes de distribution se mobilisent autour des produits locaux

Les articles locaux bénéficient également d'une réputation de qualité. « Ces produits sont immédiatement perçus comme étant de qualités sans avoir besoin d'être bio ou sain », met en avant Emily Mayer. Les ventes ont augmenté également en raison de la hausse de l'offre présente en magasin. « La grande distribution développe son offre de produits locaux. Il y a de plus en plus de rayons qui y sont dédiés », explique la directrice Business Insight de l'Iri.

Une tendance suivie effectivement par de nombreuses enseignes de la grande distribution qui ne veulent pas manquer ce coche en termes de demande. Monoprix a notamment pour ambition de proposer des produits locaux et même ultra-locaux dans 100% de ses magasins d'ici un an. « Pour cela, nous avons simplifié la démarche de référencement. Les directeurs de magasins peuvent eux-mêmes sourcer des producteurs locaux et les proposer en rayon en 48 heures », met en avant Diane Coliche, directrice générale exécutive de Monoprix. Au-delà des choix réalisés par les enseignes, certaines catégories de produits n'ont pour le moment toujours pas de marque locale comme les articles d'hygiène ou de beauté. La catégorie « crémerie » comprenant les yaourts et le beurre comprend quant à elle le plus de d'articles locaux, avec 4,6% des références.

Les consommateurs placent beaucoup d'attentes envers le comportement des enseignes de distribution. Selon une étude réalisée par Opinion Way pour Apollo Plus, 39% des consommateurs attendent une plus grande collaboration des sites commerçant avec les producteurs locaux. Cette attente se retrouve plus fortement chez les hommes (41%) que chez les femmes (37%).

Les Français aux revenus mensuels élevés, gagnant plus de 3500 euros par mois, y sont également plus attentifs (47%). Alors que seulement 32% de ceux gagnant moins de 2000 euros y sont attentifs. Les produits locaux sont en effet 10% à 15% plus chers que le prix moyen, ce qui peut être un frein à l'achat. « Je fais attention à acheter du local mais je suis consciente que c'est une démarche majoritairement réservée aux personnes qui peuvent se le permettre financièrement », reconnaît Capucine, parisienne de 26 ans.