Argent : quelles seraient les conséquences d'une augmentation de la TVA sur le portefeuille des Français ? information fournie par Moneyvox 23/12/2025 à 10:10
Faut-il augmenter la TVA pour renflouer les caisses de l'Etat ? Régulièrement soulevée, cette question vient de refaire surface avec la publication du rapport "Comptes publics : en finir avec le n'importe quoi (qu'il en coûte)" du think tank Terra Nova.
En juillet dernier, François Bayrou, alors Premier ministre, évoquait l'idée d'augmenter la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) afin d'engranger des recettes fiscales supplémentaires. Une mesure également jugée nécessaire par le think tank Terra Nova qui, dans son dernier rapport, chiffre l'impact d'une hausse d'un ou plusieurs taux de TVA. Qui paie la TVA ? Que rapporte cet impôt à l'Etat ? Quelles seraient les conséquences d'une hausse de la TVA sur le pouvoir d'achat des Français ? Les réponses.
Une Taxe sur la valeur ajoutée payée par monsieur et madame tout le monde
Dans son dernier rapport intitulé "Comptes publics : en finir avec le n'importe quoi (qu'il en coûte)", le centre de réflexion Terra Nova met en avant une proposition sensible : augmenter le niveau de la Taxe sur la valeur ajoutée, plus couramment abrégée TVA. "Il faudra augmenter un des impôts que tout le monde paie, avec une base large et un taux modéré" souligne Guillaume Hannezo, le professeur associé à l'Ecole normale supérieure ayant signé le document en question.
L'objectif d'une telle mesure ? Redresser la situation budgétaire de l'Etat. De quoi raviver le débat et les tensions autour d'une mesure qui ne fait pas consensus. Et pour cause : la TVA est un impôt payé par les consommateurs sur les biens consommés et les services utilisés. Tous les Français paient donc déjà de la TVA. L'augmentation de la Taxe sur la valeur ajoutée, si elle était décidée, concernerait donc monsieur et madame tout le monde, sans distinction de revenu.
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La TVA première recette fiscale de la DGFiP devant l'impôt sur le revenu
La TVA est la première recette fiscale de l'Etat. En 2024, cet impôt a ainsi permis de collecter 210,7 milliards d'euros. Un chiffre nettement supérieur à celui associé à l'impôt sur le revenu qui, pour comparaison, a rapporté 88 milliards d'euros à l'Etat, toujours en 2024. Par rapport à l'ensemble des recettes fiscales collectées par la Direction générale des finances publiques (DGFiP), la TVA représente environ 38 % des sommes collectées.
Mais la TVA, ce n'est pas un seul et unique taux. Si son taux normal est de 20 %, d'autres taux s'appliquent pour certaines catégories de produits ou de services. Le bois de chauffage ou les médicaments non remboursés, par exemple, sont concernés par un taux de TVA intermédiaire à 10 %. Les protections hygiéniques féminines ou les billets de cinéma, quant à eux, sont soumis à un taux réduit à 5,5 %. Enfin, un taux particulier à 2,1 % concerne certains biens ou services, à l'image de la vente de médicaments remboursables.
Une augmentation de la TVA qui impacterait davantage les plus modestes
Si les taux de TVA sont identiques pour tout le monde, les Français les plus modestes seraient tout de même davantage impactés en cas de hausse de cet impôt. En septembre dernier, la Direction générale du Trésor expliquait ainsi que le rendement de la TVA "pèse principalement sur les ménages les plus aisés [ceux-ci consommant davantage, NDLR], mais elle représente une part légèrement plus importante du revenu des ménages modestes".
La publication de la Direction générale du Trésor soulignait qu'une hausse d'un point de TVA "entraînerait une perte de pouvoir d'achat de 0,7 %, en moyenne, pour le cinquième de ménages ayant le niveau de vie le plus faible", contre 0,4 % pour le cinquième des ménages les plus aisés. "En finir avec le n'importe quoi (qu'il en coûte)", pour reprendre l'intitulé de l'étude publiée par Terra Nova, aurait donc un plus grand impact sur le portefeuille des Français les plus modestes.