Baignade sécurisée : quels sont les meilleurs équipements et consignes pour cet été ?
Ahhhh l'été, le soleil, les odeurs de monoï ou de crème à bronzer, les clapotis de l'eau, la carafe de citronnade ou de sirop bien fais à portée de main... L'été et les vacances à côté de la piscine ou sur la plage, avec ce petit vent agréable qui vient nous caresser la peau juste ce qu'il faut pour adoucir la chaleur du soleil, le bruissement de ce plaisant courant d'air entre les feuilles des arbres alentour, et les cris de joie des enfants, entre 2 grands « Plouf » et quelques décilitres d'éclaboussure d'eau qui viennent souiller la page immaculée de notre roman du moment ou de notre magazine de mots-croisés…
Qui n'a pas déjà passé du temps, hors saison, à l'heure de la pause au travail, ou même sur son poste, à anticiper de la sorte, dans ses pensées, ce que seraient ses vacances d'été ?… Qui n'a jamais rêvé, par avance, d'un grand bassin rempli d'une belle eau claire dans lequel batifoler, ou d'une mer avenante, enfilant ses vagues de plaisir, comme on enfilerait des perles de culture sur un collier de bonheur ? Nous sommes tous pareils et nous le faisons tous, mais ce qui nous préoccupe sans doute encore plus que le plaisir à prendre dans ce genre de contexte estival et balnéaire, c'est la sécurité, et voilà très exactement ce sur quoi nous allons exposer ci-après.
Chez la plupart des gens, qui passent le plus clair de leur temps entre le lieu de travail, les transports pour s'y rendre ou pour aller chercher les enfants à l'école, et s'occuper de leur petite famille (entre les tâches ménagères, la cuisine, les tâches administratives et toute la contingence que l'on peut imaginer…), l'idée même de partir en vacances, au cours de l'année, est parfois une échappatoire qui donne de la force et permet de relativiser.
Il faut bien reconnaître que la vie active n'est pas de tout repos, et si l'on considère en plus que ces 5-7 dernières années ont été particulièrement pénibles d'un point de vue social, économique et sociétal, alors on comprend mieux pourquoi le Français moyen a plus que jamais besoin de lâcher un peu la pression et de s'offrir un peu de bon temps, en famille ou entre amis.
En France, l'avantage, c'est que tous les tourismes existent et peuvent être pratiqués sur le territoire national. Nous avons des plages et un littoral absolument somptueux, des montagnes vertigineuses dotées d'infrastructures remarquables et de lacs de haute altitude féeriques, nous avons une campagne profonde et des forêts qui recèlent une foultitude de trésors régionaux typiques : des espèces endémiques, des spécialités locales, des pratiques culturelles et folkloriques spectaculaires, etc.
Quel que soit l'âge du public que l'on veut bien considérer, il apparaît que l'une des activités les plus appréciées par la population française, est la baignade. Au gré de notre article, nous allons donc spécifiquement revenir sur ce passe-temps si prisé, qu'il soit pratiqué dans un environnement sauvage (à l'océan, à la mer ou dans un lac…), ou bien qu'il soit pratiqué dans un contexte artificiel (en piscine principalement…).
Avant de vous donner tous les conseils possibles et imaginables afin de vous sécuriser au maximum votre séance de baignade, nous allons commencer par revenir sur ce que dit la Loi Française, car on la méconnaît souvent et c'est aussi cela qui cause des drames chaque année.
Le cadre de Loi autour de la baignade et des piscines.
Pour commencer, et quand bien même cela pourra paraître « Enfoncer des portes ouvertes » pour certains, nous souhaitons rappeler que la baignade en piscine ou autres DOIT impérativement se faire sous la surveillance constante d'adultes aptes à intervenir rapidement en cas de danger. Notez qu'il est également impératif de condamner l'accès à la piscine après la baignade. Cette règle est primordiale, car chaque année, en France, se produisent des cas de noyade dramatiques impliquant des enfants plus ou moins jeunes.
Après avoir fait ce rappel, nous allons à présent entrer dans le vif du sujet et voir le cadre législatif, et pour cela, il faut bien faire la différence en fonction du type d'équipement dont il est question.
Les piscines privées à usage familial qui sont installées chez des particuliers
Le Code de la construction et de l'habitation est très clair : toute piscine enterrée non close privative à usage individuel, doit être pourvue d'au moins un des quatre dispositifs de sécurité normalisés visant à prévenir le risque de noyade : soit un abri, soit une alarme, soit une barrière, soit une couverture. Ne vous y trompez pas, ces dispositifs ne remplacent en rien une surveillance active et permanente du bassin par un adulte, lorsqu'un enfant se baigne.
(Barrière de protection : norme NF P90-306 ; couverture type bâche : norme NF P90-308 ; abri de piscine type véranda : norme NF P90-309 ; alarme de piscine : norme NF P90-307).
Pour information, sachez que les propriétaires qui ne satisfont pas à cette obligation encourent des sanctions pénales, et notamment une
amende de 45 000 €
.
Les piscines privatives à usage collectif, dans les campings, hôtels, résidences de vacances, etc.
Constituant le plus souvent une activité ou une prestation annexe à l'activité principale de l'établissement qui l'abrite, ces piscines ne sont pas soumises à l'obligation de surveillance à laquelle doivent satisfaire les piscines ouvertes au public d'accès payant, sauf dans le cadre d'un cours d'activités aquatiques (l'apprentissage de la natation, les cours d'aquagym, etc.).
Au demeurant, à l'instar des piscines privées à usage familial, elles doivent être équipées d'au moins un des quatre dispositifs de sécurité normalisés visant à prévenir le risque de noyade : soit un abri, soit une alarme, soit une barrière, soit une couverture.
(Barrière de protection : norme NF P90-306 ; couverture type bâche : norme NF P90-308 ; abri de piscine type véranda : norme NF P90-309 ; alarme de piscine : norme NF P90-307).
Mais ce n'est pas tout, car ce type de piscines devra également respecter certaines exigences de sécurité spécifiques :
- Le matériel mis à disposition doit présenter un affichage expliquant ses caractéristiques, les précautions d'emploi et son fonctionnement.
- Les sols ou les murs (y compris du bassin) ne doivent pas être dangereux : ils ne doivent pas non plus être glissants, ni abrasifs.
- Les profondeurs minimales et maximales du basson doivent être clairement affichées et lisibles depuis les plages ET le bassin.
- Le fond d'un bassin doit toujours être visible, sinon il doit être immédiatement évacué puis analysé et traité en fonction des besoins ou du problème.
- Toutes les installations hydrauliques (les bouches de reprise des eaux, les goulottes, générateurs de vagues artificielles, etc.) doivent être pourvues d'un dispositif d'arrêt d'urgence du type « coup de poing », facilement accessible et visible.
- Les écumeurs de surface et les bouches de reprise des eaux doivent être suffisamment nombreuses, et conçus de manière à ne pas pouvoir aspirer tout ou partie du corps des utilisateurs (c'est surtout critique pour les enfants, dont les membres sont plus petits et plus menus...). Pour éviter cela, les bouches de reprise des eaux sont munies de grilles et ne peuvent pas être ouvertes par les usagers.
- Enfin, les plongeoirs, les toboggans aquatiques, les machines à vagues, les bassins à remous et à courants d'eau artificiels font également l'objet de prescriptions de sécurité spécifiques normées.
Les piscines hors-sol
Il n'y a pas de réglementation spécifique à proprement parler, de ce fait, elles sont soumises à l'obligation générale de sécurité, selon laquelle « les produits et les services doivent présenter, dans des conditions normales d'utilisation ou dans d'autres conditions raisonnablement prévisibles par le professionnel, la sécurité à laquelle on peut légitimement s'attendre et ne pas porter atteinte à la santé des personnes » (soit l'article L. 421-3 du Code de la consommation).
Tout ce qu'il faut savoir pour être en sécurité optimale au moment de la baignade
Maintenant que nous avons fait le tour du cadre législatif opérant sur l'activité de la baignade, et plus spécifiquement de la piscine, nous allons élargir un peu le cadre pour aborder tous les petits conseils, toutes les bonnes pratiques qu'il est bon de connaître et qui vous rassureront, vous et vos proches, lorsque vous déciderez de partir batifoler dans les eaux de tel ou tel endroit.
Pour commencer, sachez qu'en France, on distingue 3 catégories de baignade :
- Il y a tout d'abord les zones de baignade aménagées et surveillées : à la mer, dans les piscines municipales, les piscines privées, etc.
- Il y a ensuite des zones dans lesquelles le public a le droit de se baigner, mais à ses risques et périls. Parmi ces dernières, on retrouve notamment les rivières, les lacs ou encore la zone dépassant les 300 mètres du littoral.
- Et enfin il existe les zones dites dangereuses dans lesquelles il est strictement interdit de se baigner, pour diverses raisons (à cause de rochers, de courants violents ou de tourbillons).
Lorsque vous arrivez sur le lieu de baignade, commencez par jeter un œil autour de vous. Des pancartes distinctes signalent aux touristes les différents emplacements ainsi que la dangerosité.
Sur les zones de baignade surveillées (des plages le plus souvent, mais aussi des lacs et des plans d'eau...), il faut respecter les conditions de baignade signalées par le code couleur des drapeaux : un drapeau vert signifie que la baignade est surveillée et qu'il n'y a pas de danger, orange que celle-ci est dangereuse mais surveillée, et rouge qu'elle est interdite.
S'agissant des zones non aménagées et sans interdiction de baignade explicitement signalée, le droit français accorde « un principe général de liberté de se baigner ». La baignade est donc possible, autorisée, mais elle se fait aux risques et périls des usagers !
Le mieux est de demander aux gens de la région quels endroits sont sans risques. Enfin, avant de décider de vous baigner dans un lac de montagne, ou dans une rivière, faites attention aux conditions atmosphériques. Un orage en amont peut faire gonfler le flux d'une rivière en quelques minutes et mettre en danger les adeptes des bains en eau fluviale.
Attention à la baignade des bébés et des très jeunes enfants
Quoi de plus sympa que de se baigner en famille et de profiter de ses enfants en leur apprenant à jouer dans l'eau ? Le tout premier conseil que nous aimerions vous donner afin que tout se passe à merveille, ce sera tout simplement de toujours vous baigner avec votre enfant. Même s'il sait nager correctement, même si la baignade est surveillée par un professionnel, et même si l'enfant possède tout l'équipement adapté (bouée ventrale, brassards, frite), jamais il ne doit se retrouver seul dans l'eau ou à proximité.
Choisissez la bonne heure pour vos baignades, car s'il est alléchant de profiter du grand soleil pour faire trempette, ce n'est pas recommandé, et encore moins avec un jeune enfant. Évitez donc la baignade ou les jeux en plein air entre 11 heures et 16 heures, pour faire simple, et par ailleurs, il est également déconseillé de faire faire la sieste à son bébé sur la plage.
Les équipements nautiques spécifiques sont absolument nécessaires:
Côté équipement pour la baignade, des brassards ou un maillot de bain flotteur sont utiles bien évidemment, mais rappelez-vous que vos bras et votre vigilance sont nécessaires.
Pensez aussi bien entendu à la protection contre les UV, et pour cela, la crème bien entendu, sera obligatoire, mais une casquette aussi, un T-shirt, et une paire de lunettes de soleil !
La combinaison est idéale pour les enfants à partir de 6 mois et elle sert à protéger non seulement du froid, mais aussi du soleil, car elle est anti-UV même mouillée. Certains utiliseront des brassards ou une ceinture flottante, à vous de voir si vous trouvez un modèle confortable et bien adapté. Pour les enfants qui se sentent déjà à l'aise dans l'eau, et qui ont des premières sensations de nage, vous pouvez essayer le gilet de natation. Ce dernier enveloppe le torse, sans trop contraindre les bras et les épaules, ce qui permet de se mouvoir facilement. Le gilet va donc aider l'enfant à flotter, tout en le laissant libre de ses déplacements : c'est un très bon outil d'apprentissage de la nage. Les chaussures aquatiques sont pratiques pour les plages de galets ou pour ne pas se brûler les pieds sur le sable ; faciles à enfiler et séchant rapidement, c'est un atout sécurité que l'on n'abandonne plus une fois adopté.
Afin de protéger votre peau des rayons UV ainsi que celle, plus délicate encore, il est important de leur appliquer de la crème solaire et ce, sur une base régulière (une seule application pour la demi-journée ne suffit pas !). Le mieux est d'opter pour une crème solaire qui présente un indice 50, sa protection est non seulement forte, mais en plus, elle durera plus longtemps que celles avec un indice inférieur.
Pour vous protéger des rayons du soleil sur la plage, ainsi que du vent et des grains de sable, vous pouvez choisir d'acheter un parasol de plage, même si ce dispositif ne dispense pas du port d'un chapeau, de lunettes de soleil, de crème solaire et d'une hydratation régulière.
Pour en finir avec les équipements adéquats, outre les combinaisons aquatiques dont nous avons parlé un peu plus tôt, privilégiez les habits de couleurs claires, car les vêtements sombres absorbent les rayons du soleil et font grimper en flèche la température corporelle.
Une fois la baignade terminée, que faire ?
Après avoir barboté avec votre bébé ou votre enfant, n'oubliez pas de faire prendre une douche chaude à votre enfant. Faites en, sorte qu'il insiste (ou faites-le vous-même…) bien entre les plis de sa peau pour enlever les grains de sable et le sel qu s'y sont logés. De même lavez-lui bien les cheveux et séchez-le ensuite, car c'est souvent par la tête qu'on attrape un petit coup de froid. Enfin et pour finir, pensez aussi à manger, et donnez à votre enfant sa petite collation bien méritée !
Quelques petites astuces pratiques :
- Il faut savoir, que ce ne sont pas les jeunes enfants qui sont les victimes de drames de noyade en lacs et en rivières, mais les jeunes hommes âgés de 15 à 24 ans (proportionnellement, leur risque est 2 fois supérieur). On estime que ce qui leur vaut ce chiffre catastrophique, c'est le fait qu'ils ont tendance à surestimer leurs moyens physiques, à se mettre dans des situations difficiles, et prendre des risques disproportionnés. En outre, il s'avère que cette population a aussi une plus grande propension à faire la fête, ce qui peut avoir également un impact.
- La baignade en rivière implique d'avoir une bonne capacité de nage, de ne pas se précipiter dans l'eau juste après un orage, ou lorsque l'eau est trouble.
- Si vous vous apprêtez à vous baigner dans une eau relativement fraîche alors qu'il fait très chaud dehors, alors il est recommandé de se mouiller la nuque ainsi que la zone stomacale avant de vous immerger, pour éviter tout risque d'hydrocution.
La technologie a beau faire des bonds en avant spectaculaires dans certains domaines, pour ce qui est de la natation et de la baignade, il faut bien reconnaître que les outils les plus efficaces existent depuis déjà longtemps et ne changent guère… Outre les équipements (bouées, brassards, vestes flottantes, lunettes, crèmes anti-UV etc.), nous avons tenu à insister sur le fait que la condition sine qua non pour se baigner en toute sécurité, c'est de faire attention, tout simplement, d'être en alerte… Que ce soit pour vous, vis-à-vis d'un danger qui pourrait être une vague traître, un rocher à fleur d'eau, un trou d'eau invisible ou un siphon, ou bien que ce soit pour votre enfant, le plus important c'est de rester toujours conscient que le milieu aquatique présente des dangers latents et pouvant se matérialiser de façon dramatique à chaque instant… Il n'est pas question de ne se baigner avec une psychose et d'être obnubilé au point de ne plus prendre de plaisir, un peu comme lorsque l'on vient de voir les Dents de la Mer pour la première fois, néanmoins, il faut toujours garder à l'esprit que tout peut arriver... très vite !
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