Crédits à la consommation: des règles plus strictes dès l’automne 2026 information fournie par Le Particulier 26/12/2025 à 08:00
Sommaire:
- Crédit à la consommation: Un marché porteur, toutefois risqué
- Un meilleur accompagnement des ménages fragiles sur les crédits à la consommation
- Une étude des dossiers plus rigoureuse pour lutter contre le surendettement
- Mini-crédits, paiements fractionnés, offres en ligne: l’encadrement se renforce
Crédit à la consommation: Un marché porteur, toutefois risqué
Mini-crédits, paiements fractionnés, offres en ligne, location avec option d’achat (leasing)… Le marché du crédit à la consommation s’est largement diversifié. À la télévision, à la radio ou sur Internet, difficile d’échapper à une publicité vantant la rapidité ou la simplicité de ces solutions de financement. En effet, la demande est en hausse de 3,9% sur un an au premier trimestre 2025: l’encours total des crédits à la consommation atteignait 213 milliards d’euros en France[i].
Près d’un dossier de surendettement sur deux (43%) comporte au moins un crédit à la consommation. L’essor de ces formules a souvent eu pour revers une perte de lisibilité pour les emprunteurs: conditions parfois floues, taux difficiles à comparer, manque d’information sur le coût réel du crédit.
Pour y remédier, l’ordonnance 2025-880 sera en vigueur à partir du 20 novembre 2026. Son objectif est d’introduire un cadre plus exigeant pour les établissements prêteurs et un contrôle renforcé des pratiques commerciales.
Un meilleur accompagnement des ménages fragiles sur les crédits à la consommation
Dès 2026, les organismes de crédit devront vérifier plus rigoureusement la solvabilité de chaque emprunteur, y compris pour les petits montants. Les publicités devront être plus transparentes, mentionner le coût total du crédit et ne plus se limiter à la mise en avant d’un taux attractif ou d’une obtention rapide.
Toute communication commerciale devra également comporter la mention: «Attention! Un crédit coûte de l’argent et doit être remboursé ». Un message simple, mais essentiel, pour rappeler que même un petit emprunt engage et doit être envisagé avec prudence.
L’objectif est de mieux communiquer sur les implications de votre engagement avant la signature. C’est une avancée importante face à la multiplication des offres de type «Buy Now Pay Later». Il s’agit de paiements fractionnés en quelques clics, répandus sur les sites de e-commerce.
Une étude des dossiers plus rigoureuse pour lutter contre le surendettement
Autre changement majeur: chaque société de crédit devra désormais mener une analyse plus approfondie de la solvabilité de l’emprunteur avant d’accorder un prêt. La directive incite également les créanciers à consulter le Fichier recensant les Incidents de Remboursement des crédits aux Particuliers (FICP).
Par ailleurs, plusieurs mesures viennent renforcer la protection des emprunteurs:
- Un accès facilité à des services de conseil et d’accompagnement pour les personnes en situation d’endettement,
- Un délai de rétractation allongé, notamment si le prêteur ne respecte pas ses obligations d’information contractuelle ,
- Des conditions plus favorables en cas de remboursement anticipé, pour encourager les emprunteurs à solder leur crédit sans pénalités excessives,
- Des plafonds stricts sur les pénalités de retard sans dépassement des limites fixées par la réglementation.
Mini-crédits, paiements fractionnés, offres en ligne: l’encadrement se renforce
Dans 57%(2) des cas, les situations de surendettement concernent des personnes séparées, célibataires ou veuves. Le crédit à la consommation est majoritairement contracté par choix, mais il peut aussi être subi. Pour de nombreux ménages aux revenus modestes, il constitue souvent la dernière solution pour faire face à une difficulté financière ponctuelle .
Cette réponse de court terme peut cependant se transformer en piège, car elle ajoute une charge supplémentaire à un budget déjà contraint. La nouvelle directive européenne vise justement à freiner la facilité avec laquelle ces crédits sont aujourd’hui accordés à des foyers fragiles, parfois sans réelle évaluation de leur capacité de remboursement.
De plus, l’ordonnance élargit considérablement le champ d’application du droit du crédit à la consommation. Jusqu’ici, seules les opérations comprises entre 200 euros et 75.000 euros étaient encadrées par une législation spécifique. Désormais, les règles s’appliquent dès le premier euro emprunté et jusqu’à 100.000 euros.
Mentions:
(1) Banque de France - Crédits aux particulier - Lien source
(2) Banque de France - Enquête typologique sur le surendettement des ménages en 2024 - Lien source