Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Plus de 40 000 produits accessibles à 0€ de frais de courtage
Découvrir Boursomarkets
Fermer

La ville du quart d’heure: un nouveau concept?
information fournie par Le Particulier pour Conso 07/01/2021 à 08:30

Un village dans la ville: on pourrait résumer ainsi le concept de ville du quart d’heure. crédit photo : Keitma/Shutterstock / Keitma

Un village dans la ville: on pourrait résumer ainsi le concept de ville du quart d’heure. crédit photo : Keitma/Shutterstock / Keitma

Toutes les commodités à moins de 15 minutes à pied. C’est la promesse formulée par la ville du quart d’heure. Ce nouveau concept urbanistique a le vent en poupe partout dans le monde et devrait poursuivre son déploiement. Car cette organisation de la vie en communauté, fondée sur la concentration des services dans un petit périmètre, s’adapte particulièrement bien au contexte sanitaire.

Le futur visage de Paris

La transformation de Paris est en marche. Annoncé dans la cadre de son programme pour les élections municipales de 2020, la maire de Paris, Anne Hidalgo, entend bien faire de la capitale une «ville du quart d’heure». Pour preuve, deux de ses adjoints, Carine Rolland et Patrick Bloche, se chargent déjà de faire du concept une réalité.

L’objectif? Passer d’un espace urbain monofonctionnel (un quartier avec uniquement des résidences, un autre doté uniquement de commerce, un autre ne regroupant que des écoles…) à des espaces polycentriques où, en moins d’un quart d’heure à pied ou cinq minutes à vélo, l’ensemble des habitants auraient accès aux six fonctions sociales urbaines essentielles de la ville: la maison, le travail, le lieu d’approvisionnement, l’école, le lieu de soin et le lieu pour se divertir.

Pour ce faire, Paris entend opérer une réorientation totale de son organisation en plaçant l’école au centre de tout. Elle deviendrait «la capitale du quartier», affirme la municipalité. Ces dernières seront ainsi, dans les prochaines années, rénovées, végétalisées, et dotées de «cours oasis», ouvertes sur le quartier pour que le voisinage puisse y trouver des activités ludiques, sportives ou culturelles, en dehors des heures de cours. Des «kiosques citoyens» sont également en cours de développement, sortes de lieux de rencontres où les personnes pourront discuter, s’entraider et s’organiser à l’échelle du quartier.

Transformer la ville

Le concept de ville du quart d’heure est issu d’un concept de Carlos Moreno, un scientifique franco-colombien, penseur de la smart city. Sur son site, il décrit ce territoire comme permettant de «rapprocher la demande de l’habitant de l’offre qui lui est proposée, d’assurer une mixité fonctionnelle en développant les interactions sociales, économiques et culturelles, d’assurer une densification non négligeable, tout en augmentant les espaces de rencontres et de brassage publics, d’optimiser la palette de services grâce au numérique et aux modèles collaboratifs et de partage, de faire devenir les rues des espaces de mobilités décarbonés par la découverte à pied ou en vélo , de réinventer les nouvelles hyper-proximités, de redécouvrir la biodiversité dans son lieu de vie en encourageant des circuits courts ».

La flexibilité des usages ou encore l’omniprésence du végétal, fixant aussi bien «le carbone» que «l’humain», selon les mots du scientifique, sont également des axes importants au bon développement de la ville du quart d’heure. Car l’objectif n’est pas de construire davantage ou d’opérer des dépenses importantes en infrastructures, mais plutôt de s’appuyer sur l’existant en repensant les usages.

Un mouvement international

Paris n’est pas la seule à réfléchir et à mettre en application le concept. Le 15 juillet 2020, le C40 Cities Climate Leadership Group, une organisation internationale visant à lutter contre le dérèglement climatique et réunissant 94 des plus grandes villes du monde , dont Paris, met à son agenda la création de "villes du quart d’heure".

Aux États-Unis, le plan d'action de Portland pour le climat vise à repenser et créer des quartiers dans la ville au sein desquels 90% des habitants pourront accéder à l’ensemble des besoins de base à pied ou à vélo d’ici 2030. La ville d’Ottawa approuve, dans son PLU, la réorganisation de ses quartiers selon le principe de «ville du quart d’heure». New-York permet depuis peu à des petits commerçants d’installer des petits marchés sur les parkings et cours d’écoles. Los Angeles, dans le cadre de son Green New Deal, veut que d’ici 2035, les habitants les plus pauvres aient accès à des commerces de fruits frais à moins de 2,4 km de chez eux.

De l’Asie à l’Afrique, l’ensemble des grandes métropoles agissent. Mais ce nouveau concept ne séduit pas tout le monde et bon nombre d’experts dénoncent la boboïsation grimpante des villes. Car en fermant de plus en plus de voies routières, ce sont des travailleurs, résidants souvent en deuxième voire troisième couronne des villes, que l’on marginalise un peu plus. De plus, la ville du quart d’heure ne peut pas s’appliquer dans les petites villes où les infrastructures sont en nombre insuffisant.

Ville du quart d’heure: un concept pas si neuf en France

Paris n’est pas la seule ville de France à être gagnée par le concept de ville du quart d’heure. A Pantin, la municipalité opère elle aussi des réflexions en ce sens. A Nantes, le quartier de la Prairie-au-Duc, teste déjà cette nouvelle manière de penser la ville et devrait l’étendre prochainement à deux autres quartier. Une prise de décision, appuyée par la crise sanitaire et ses conséquences. Avant elle, c’est Dijon et Mulhouse qui organisaient déjà leur urbanité en ce sens.

0 commentaire

Signaler le commentaire

Fermer