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Kamala Harris: le retour du rêve américain
information fournie par Le Particulier pour Conso 15/03/2021 à 08:30

En devenant la première femme vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris fait une entrée remarquée dans l’histoire de ce pays. crédit photo : Shutterstock

En devenant la première femme vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris fait une entrée remarquée dans l’histoire de ce pays. crédit photo : Shutterstock

En devenant la première femme métisse vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris incarne le symbole d’une Amérique progressiste et ouverte sur le monde. Démocrate, elle est tour à tour procureur de Californie puis sénatrice avant de se rallier à Joe Biden en 2020 qui en fait sa colistière. Une femme puissante au parcours politique marqué par des engagements forts.

Kamala Harris: la pionnière

A 56 ans, Kamala Harris est déjà une figure historique. Première femme à la fois noire et asiatique procureure de la Californie et désormais première vice-présidente de l’histoire des Etats-Unis. Beaucoup lui prédisent un destin encore plus grand dans les années à venir. Après tout, Joe Biden du haut de ses 78 ans n’a-t-il pas d’ores et déjà annoncé qu’il ne fera qu’un seul mandat? Il faudra bien, en temps voulu, quelqu’un pour défendre son bilan et ce quelqu’un pourrait bien être Kamala Harris. Elle a déjà tenté de briguer la présidence en essayant d’obtenir l’investiture démocrate avant de se ranger derrière Biden. Elle incarne par son métissage - son père est d’origine jamaïquaine et sa mère indienne - une certaine idée de l’Amérique, à contre-courant de Donald Trump (ce dernier laisse déjà entendre qu’il pourrait faire son retour en 2024).

L’élite noire américaine

Née en 1964 à Oakland, Kamala Harris grandit avec sa sœur dans une famille bourgeoise. Si elle est métisse, elle confie dans sa biographie The Truths We Hold avoir été élevée comme une jeune fille noire: «Ma mère a très bien compris qu’elle élevait deux filles noires. Elle savait que son pays d’adoption nous verrait Maya et moi comme des filles noires et elle était déterminée à faire en sorte que nous grandissions comme des femmes noires sûres de nous et fières». Le mouvement pour les droits civiques touche à sa fin, mais Kamala Harris se destine déjà à de hautes fonctions. Elle en a le talent et s’engage sur la voie des sciences politiques à l’université de Howard, la faculté des élites noires américaines de Washington avant d’obtenir un diplôme de Juris Doctor à l‘École de droit Hastings de l’université de Californie à San Francisco.

Kamala Harris: un bilan contrasté

En 1990, elle intègre le barreau de Californie et devient procureure de district du comté d’Alameda. Sa carrière politique débute en 1994 à la suite d’une rencontre avec Willie Brown, président de l’Assemblée de l’Etat de Californie, avec lequel elle entretient une relation amoureuse. Le couple fait scandale, l’homme étant de 30 ans son aînée. Il la nomme à deux commissions rémunérées et joue de ses contacts pour lui mettre le pied à l’étrier sur le plan politique. Toutefois, Kamala Harris se défend d’être une pistonnée et prouve très vite qu’elle est une femme de caractère.

Après deux mandats de procureure à San Francisco, elle est élue en 2011 procureure de la Californie. Elle conservera ce poste jusqu’en 2017 avant de devenir sénatrice pour le parti démocrate. De son passage en qualité de procureure de Californie, beaucoup retiennent sa sévérité et sa participation active aux politiques ultra répressives contre la criminalité en Californie. Ces lois conduisent de nombreux Afro-Américains derrière les barreaux, multipliant par 5 le nombre de noirs en prison avec de lourdes peines pas toujours justifiées. Durant la campagne présidentielle de 2020, les partisans les plus à gauche du parti démocrate ne manqueront pas de lui rappeler. En effet malgré son progressisme affiché, son «indulgence» à l’égard de policiers ayant tués des civils noirs, en faisant le choix de ne pas les poursuivre en justice du temps où elle était procureure, a fait polémique.

Kamala Harris: des avancées majeures

Ces polémiques n’empêchent pas la femme politique d’avoir mené quelques combats importants. Elle fait intégrer la Californie au programme abandonnant les poursuites pour les primo-délinquants en échange d‘une formation professionnelle. Sous sa mandature les agents des forces de l’ordre sont formés contre les arrestations «au faciès». Un portail internet dédié aux données judiciaires chiffrées, notamment en termes de violences policières, est également créé. Une fois au Sénat, en 2018, elle s’illustre par sa grande pugnacité au moment de questionner Breet Kavanaugh. Ce juge, accusé alors d’agression sexuelle, sera tout de même confirmé à la Cour suprême.

Toutes ces victoires et ces combats la placent à la gauche de l’échiquier politique. La femme sait d’ailleurs manier les symboles. Le soir de l’élection elle apparait vêtue de blanc en hommage au mouvement des suffragettes avant de prononcer un vibrant discours en hommage à sa mère décédée et à toutes ces femmes ayant ouvert la voie de son élection. Son objectif, comme celui de Joe Biden, est de parvenir à réparer l’Amérique meurtrie par 4 ans de présidence Trump. Cette mission elle la résume en un tweet le 7 novembre 2020: «Dans cette élection, il s‘agit de beaucoup plus que de Joe Biden ou moi-même. Il s’agit de l’âme de l’Amérique et de notre détermination à nous battre pour elle. Nous avons beaucoup de travail devant nous. Mettons-nous au travail».

De Nancy Pelosi à Alexandria Ocasio-Cortez… ces femmes américaines qui émergent sur la scène politique.

C’est l’un des paradoxes des 4 années de règne de Donald Trump. Il fut probablement l’un des présidents des Etats-Unis les plus sexistes de l’histoire du pays mais il a fait, malgré lui, émerger dans la sphère médiatique de nombreuses femmes, bien décidées à ne pas se laisser faire par les trumpistes. Outre Kamala Harris, on peut citer Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants des Etats-Unis. Elle n’hésitera pas à lancer deux procédures de destitution contre Donald Trump. La rivalité entre les deux est féroce est beaucoup se souviennent encore, en février 2020, de l’image d’une Nancy Pelosi déchirant le discours que Donald Trump vient de livrer au Congrès. Autre opposante de poids à laquelle beaucoup prédisent un grand avenir, Alexandria Ocasio-Cortez. AOC comme on l’appelle est représentante du 14ème district de la New York. Elle incarne la frange la plus à gauche du parti démocrate et est, à 29 ans, la plus jeune élue de la chambre des représentants en 2018. Née dans une famille pauvre, elle milite pour une assurance-maladie pour tous et pour la création d’un collège universitaire public sans frais de scolarité et la fin de la privatisation des prisons. Donald Trump lâchera à de nombreuses reprises des diatribes racistes contre l’élue qui n’hésitera jamais à prendre à partie le président par média interposé ou sur les réseaux sociaux. De Sharice Davids à Ilhan Omar en passant par Amy McGrath, c’est toute une nouvelle génération de femmes combatives, élues à la Chambre des Congrès lors de la vague de 2018, qui aujourd’hui font parler d’elles et risquent de marquer les années à venir.

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