
Michèle dite "Mimi" Marchand, soupçonnée de chantage à l'encontre de Karine Le Marchand, arrive au palais de justice de Paris le 26 mai 2025 pour son procès ( AFP / LEO VIGNAL )
Le procès de la papesse de la presse people Mimi Marchand, soupçonnée d'avoir fait chanter l'animatrice Karine Le Marchand, s'est ouvert lundi devant le tribunal de Paris sur un volet annexe, avec un coup d'éclat de l'artiste russe Piotr Pavlenski aussitôt expulsé de la salle d'audience.
Piotr Pavlenski, concerné par cet autre volet, était arrivé en short et imperméable noirs, claquettes en plastique, bracelet électronique bien apparent à la cheville.
Quand la présidente déclare l'audience ouverte, il se lève, au milieu du public.
"Mesdames et Monsieur, je dois vous dire une chose", lance d'une voix forte l'homme au crâne rasé et visage émacié. "Mimi Marchand doit être complétement relaxée, il n'y a pas de préjudice, pas d'infraction dans cette affaire qui concerne du porno politique", poursuit-il pendant que le tribunal et plusieurs policiers lui ordonnent de se taire.
En vain: ils finissent par l'attraper par les bras et le traînent hors de la salle. A l'extérieur, il est plaqué au sol par quatre policiers, puis embarqué. Aucune procédure n'a été ouverte à son encontre, a précisé le parquet sollicité par l'AFP.
Une scène qui ressemble étrangement à celle qui vaut sa venue ici: dans le volet annexe du procès, des policiers sont jugés notamment pour violation du secret professionnel pour avoir donné en 2020 "l'info" de la possible interpellation "du Russe" au célèbre paparazzo Sébastien Valiela.
Les photos de Piotr Pavlenski, plaqué au sol en pleine rue, menotté dans le dos, avaient été vendues 15.000 euros à Paris Match via Michèle - dite Mimi - Marchand et son agence Bestimage, et s'étaient retrouvées en Une du magazine.

Karine Le Marchand au palais de justice de Paris le 26 mai 2025 pour le procès de Michèle dite "Mimi" Marchand ( AFP / THIBAUD MORITZ )
Dans ce volet, contrairement à ce que semble penser Piotr Pavlenski, Mimi Marchand a bénéficié d'un non-lieu. Pas concernées, Mimi Marchand et Karine Le Marchand ont rapidement quitté le tribunal et reviendront mardi.
Piotr Pavlenski, 41 ans, connu pour des performances extrêmes en Russie et réfugié en France depuis 2017, avait été arrêté par les policiers deux jours après la diffusion sur son site "Pornopolitique" de vidéos à caractère sexuel de Benjamin Griveaux, qui avaient précipité la chute du candidat LREM à la mairie de Paris.
- "Rien de mal" -

L'artiste russe Piotr Pavlenski, un bracelet électronique à la cheville, arrive au palais de justice de Paris le 26 mai 2025 pour le procès de "Mimi" Marchand ( AFP / LEO VIGNAL )
L'artiste et activiste avait été condamné à six mois de prison sous bracelet électronique et n'avait pas fait appel, expliquant que son "oeuvre d'art +Pornopolitique+ se terminait avec la condamnation du juge" - pas tout à fait visiblement, vu la séquence du jour.
Il n'avait pas souhaité porter plainte pour la diffusion des images de lui menotté - pourtant interdites en France -, se disant "content" que "Mimi Marchand ait organisé et coordonné les journalistes et policiers" pour filmer son interpellation.
Le paparazzo Sébastien Valiela, 54 ans, comparait pour recel de violation du secret professionnel. La présidente s'indigne qu'il ne soit pas "choqué" qu'un policier donne des informations sur une affaire en cours à des journalistes - une pratique courante dans les faits.
"Je fais rien de mal, je fais mon travail", se défend-t-il. "J'ai Mimi Marchand qui me dit être dans le bureau de Laurent Nunez" (à l'époque bras droit du ministre de l'Intérieur Christophe Castaner, aujourd'hui préfet de police de Paris, ndlr), et "on m'explique qu'au ministère ils trouvent ça très bien".
La présidente veut connaître l'organisation de son travail, à l'époque principalement pour la presse people via Bestimage.
"C'est familial, Mimi est un peu la mère de tout le monde", décrit le paparazzo connu pour avoir photographié Mazarine Pingeot avec François Mitterrand en 1994 et qui a réalisé les clichés volés de François Hollande et Julie Gayet en 2014.
Il détaille les "commandes" des magazines ou les "trucs arrangeants" pour les nombreux amis célèbres de Mimi Marchand : "il y en a qui ont besoin pour une raison X ou Y d'être dans la presse, de passer un message ou de faire croire quelque chose, et on fait des photos qui ont l'air volées", explique-t-il. Des "fausses paparazzades" qu'"on appelle dans le jargon l'actualité heureuse".
"Et les tromperies ?", demande la présidente en référence à la "fameuse photo" de M. Hollande. "Votre fait d'armes... c'est pas une commande rassurez-moi ?".
"Le scooter ? Ah non, c'est pas eux qui m'ont appelé".
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