Taxe Zucman : le patron de la start-up française Mistral demande "plus de justice fiscale", tout en préservant la compétitivité de la France
information fournie par Boursorama avec Media Services 17/09/2025 à 09:09

La taxe Zucman, demandée par la gauche, prévoit une taxation de 2% par an des patrimoines de plus de 100 millions d'euros.

Arthur Mensch à Londres, au Royaume-Uni, le 9 juillet 2025. ( POOL / LUDOVIC MARIN )

Arthur Mensch, patron de la start-up française d'intelligence artificielle (IA) Mistral, s'est prononcé contre l'instauration de la taxe Zucman , réclamée par la gauche, tout en pronant "plus de justice sociale". Mais en appelant à ce que les mesures prises permettent à "la France de rester aussi compétitive qu'elle l'est aujourd'hui dans l'entrepreneuriat".

"Je ne pourrais évidemment pas payer" cette taxe réclamée par les socialistes, qui prévoit une taxation de 2% par an des patrimoines de plus de 100 millions d'euros, a déclaré le chef d'entreprise sur France 2 . Champion européen de l'IA, Mistral a levé 1,7 milliard d'euros début septembre et a quasiment doublé sa valorisation à 11,7 milliards d'euros. Mais cet argent est destiné à financer des investissements et ne tombe pas dans la poche des dirigeants de l'entreprise, a argumenté Arthur Mensch pour justifier son incapacité à payer. "On fait des levées de fonds, ça valorise l'entreprise, ça ne correspond pas nécessairement à une liquidité" , a-t-il souligné.

"Penser ce débat de manière modérée"

Pour autant, "au risque de décevoir les polémistes, je suis plutôt convaincu qu'il faut plus de justice fiscale en France", a nuancé le chef d'entreprise. "Au-delà de la taxe Zucman (...), ce qui est important, c'est d'avoir ce débat en regardant les deux côtés", a-t-il estimé, en assurant qu'il fallait "penser ce débat de manière modérée" .

"On peut trouver des solutions qui répondent aux besoins de justice fiscale (...) et qui permettent néanmoins à la France de rester aussi compétitive qu'elle l'est aujourd'hui dans l'entrepreneuriat ", a développé Arthur Mensch.

La taxe Zucman, du nom de l'économiste Gabriel Zucman, concernerait 1.800 foyers fiscaux selon son promoteur. Soutenue par la gauche, elle suscite de vives oppositions à droite et dans le monde patronal, qui redoute qu'elle ne touche à l'outil professionnel.