* La concurrence pèse sur les marges en France
* Hausse de 1,3% du principal résultat opérationnel en T4
* Le titre enregistre l'une des plus fortes hausses du CAC
40
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(Actualisé avec conférence téléphonique, précisions)
par Mathieu Rosemain
PARIS, 13 février (Reuters) - Orange ORAN.PA s'est déclaré
jeudi optimiste concernant ses perspectives de croissance sur un
marché domestique toujours très concurrentiel, après un solide
4e trimestre en France qui a permis de compenser la faiblesse de
l'Espagne.
Orange est confronté depuis de nombreuses années à une
féroce guerre des prix dans l'Hexagone, qui pèse sur ses marges
et celles de ses concurrents SFR (groupe Altice Europe
ATCA.AS ), Bouygues Telecom BOUY.PA et Iliad ILD.PA .
A 11h40, le titre gagnait 1,75% à 13,07 euros, affichant
ainsi l'une des plus fortes progressions de l'indice CAC 40
.FCHI , lui-même en repli (-0,92%).
L'opérateur historique a annoncé pour le 4e trimestre une
progression de 1,3% de son résultat opérationnel (EBITDAaL) à
3,29 milliards d'euros, bénéficiant du retour à la croissance en
France et de l'accélération de l'activité en Afrique et
Moyen-Orient.
Le chiffre d'affaires trimestriel du groupe s'est accru de
1,1% à 11,1 milliards. L'activité a reculé en revanche de 2,3%
en Espagne, deuxième marché du groupe derrière la France, avec
l'apparition d'offres concurrentes très agressives.
Les bonnes performances en France soutiendront le niveau de
cash flow des activités télécoms en 2020, a déclaré à la presse
le directeur financier, Ramon Fernandez, alors que les
opérateurs ont été en mesure de relever leurs prix.
"Le marché français soutient cette perspective, dans la
mesure où on a vu une amélioration progressive, lente, mais elle
est quand même là.", a-t-il ajouté, faisant référence à
l'objectif de cash flow organique des activités télécoms
supérieur à 2,3 milliards d'euros cette année, en amélioration
par rapport à l’objectif annoncé en décembre.
Le groupe a accru l'an dernier ses investissements en
équipements, ce qui avait conduit des analystes à s'interroger
sur sa capacité à contenir sa dette.
Ramon Fernandez a souligné que les investissements dans la
fibre étaient vitaux pour se démarquer des concurrents.
Orange, qui a précisé jeudi qu'il maintiendrait son ratio
d'endettement à un niveau équivalent à deux fois son EBITDAaL,
avait indiqué l'an dernier qu'il ne réduirait pas ses
investissements avant 2022, après avoir initialement prévu de
les réduire à partir de 2019.
Le groupe n'a pas donné de détails sur son projet, annoncé
l'an dernier, de placer ses réseaux fixes et mobiles dans des
entités distinctes, se bornant à indiquer que le processus était
en cours.
Le projet d'une cession partielle des tours de téléphonie
mobile en Europe, en particulier en France et en Espagne, est
toujours à l'étude, a également indiqué le directeur financier.
La cession d'une partie des tours, dont la valeur est
évaluée à quelque 10 milliards d'euros par plusieurs analystes,
permettrait de financer les investissements.
Ramon Fernandez a par ailleurs déclaré qu'un processus avait
été officiellement engagé pour trouver un partenaire financier à
Orange Concessions, un véhicule dédié qui regroupe notamment
certains actifs dans la fibre en France.
(Mathieu Rosemain, version française Jean-Michel Bélot, édité
par Nicolas Delame)