* Baisse de 62% des fusions et acquisitions au Royaume-Uni
* $475,91 millions de commissions pour les récentes M&A
* Lazard en passe d'être numéro un en Europe pour la
première fois
* UBS grimpe à la 2e place sur les transactions annoncées en
EMEA
* Deutsche Bank tombe au dixième rang mondial
par Sophie Sassard
LONDRES, 7 novembre (Reuters) - Le montant des opérations de
fusion-acquisition (M&A) entre sociétés britanniques a chuté de
62%, à son niveau le plus bas depuis 30 ans, depuis le vote du
pays pour sortir de l'Union européenne, montrent lundi les
données de Thomson Reuters.
Le total des transactions depuis le référendum du 23 juin
s'élève à tout juste un milliard de dollars (904 millions
d'euros) dans le pays.
Les rachats d'entreprises britanniques par des groupes
étrangers ont également reculé, de 69%, malgré la chute de la
livre sterling.
Ces statistiques contrastent avec le rebond récent des
acquisitions dans le reste de l'Europe et aux Etats-Unis.
Rien que sur le mois écoulé, l'opérateur télécoms américain
AT&T T.N a annoncé le rachat de son compatriote Time Warner
TWX.N pour 85,4 milliards de dollars , le
fabricant de puces Qualcomm QCOM.O s'est offert le néerlandais
NXP Semiconductors NXPI.O pour 38,5 milliards de dollars
et le conglomérat américain General Electric GE.N
a décidé de fusionner ses activités dans le pétrole et le gaz
avec son compatriote Baker Hughes BHI.N .
Ces trois transactions devraient apporter aux banques
d'affaires des commissions de 475,91 millions de dollars, selon
les données compilées par Thomson Reuters et Freeman & Co.
Elles ont fait grimper les commissions mondiales découlant
des M&A à 21 milliards de dollars cette année, un chiffre en
baisse de 7% par rapport à la même période en 2015.
2015 avait été une année record pour les fusions et
acquisitions au niveau mondial avec plusieurs transactions
d'importance impliquant des sociétés cotées au Royaume-Uni.
Anheuser-Busch Inbev ABI.BR a racheté SABMiller pour 110,3
milliards de dollars et Royal Dutch Shell RDSa.L
a bouclé l'acquisition de BG Group pour 53 milliards de dollars
.
Le rachat en juillet par Softbank 9984.T du concepteur
britannique de puces ARM Holdings a ravivé l'espoir
que la chute de la livre allait entraîner de nouvelles
transactions mais peu d'autres opérations de fusion-acquisition
se sont matérialisées depuis.
Au niveau mondial, la banque d'affaires américaine Goldman
Sachs reste le principal bénéficiaire des opérations de M&A,
selon Thomson Reuters.
En Europe, c'est la banque Lazard LAZ.N qui occupe la
première place depuis le début de l'année, devant Rothschild
ROTH.PA , grâce notamment à son rôle dans la fusion entre
Johnson Controls JCI.N et Tyco International TYC.N pour 32
milliards de dollars
La banque suisse UBS se classe en deuxième position pour les
transactions annoncées cette année en Europe, au Moyen-Orient et
en Afrique (EMEA), juste derrière Goldman Sachs.
L'allemande Deutsche Bank DBKGn.DE , qui est en pleine
révision stratégique, est passé du sixième rang au dixième dans
les accords annoncés cette année au niveau mondial.
(Claude Chendjou pour le service français, édité par Véronique
Tison)