Chasseurs F-15 et F-18, drones, missiles : grève massive à Boeing Defense, plusieurs chaines de montage à l'arrêt? information fournie par Boursorama avec Media Services 04/08/2025 à 10:37
Le mouvement social, mené par le puissant syndicat des travailleurs de l'aérospatial, concerne plusieurs sites industriels dont le hub de la division Défense de Boeing , situé à Saint-Louis, dans le Missouri.
Quelque 3.200 ouvriers qui assemblent les avions de chasse de Boeing aux Etats-Unis ont entamé lundi 4 août un mouvement de grève, a annoncé leur syndicat. Le puissant IAM (International Association of Machinists and Aerospace Workers) dénonce des "promesses en l'air" après le rejet, la veille, d'une proposition de contrat révisée.
Menace de paralysie sur des emblèmes de la puissance militaire américaine
"Environ 3.200 membres hautement qualifiés (...) se sont mis en grève à minuit (dans la nuit de dimanche à lundi) parce que trop, c'est trop. C'est une question de respect et de dignité", a écrit le syndicat IAM. Les ouvriers concernés travaillent dans des usines du Missouri et de l'Illinois, dans le centre des Etats-Unis. Selon Bloomberg, la précédente grève du puissant syndicat de Boeing remonte à 1996, et avait alors duré 99 jours.
Les ouvriers en grève exercent notamment sur les chaînes de montage de deux emblèmes de l'aviation militaire américaine, le F-15 Eagle et le F/A-18 Super Hornet, ainsi que sur le MQ-25, un drone de ravitaillement aérien développé par l'US Navy, selon le Financial Times et The Guardian . Les sites concernés produisent également divers systèmes d'armement, missiles et munitions.
Le syndicat réclame un contrat "à la hauteur des contributions" des ouvriers de Boeing Defense
La proposition initiale de Boeing, rejetée une semaine plus tôt, comprenait notamment une hausse des salaires de 20% sur quatre ans et plus de congés. La nouvelle offre prévoyait une hausse de 40%, selon Boeing. "Les membres de la section 837 d'IAM se sont exprimés haut et fort: ils méritent un contrat qui reflète leurs compétences, leur dévouement et le rôle essentiel qu'ils jouent dans la défense de notre nation", avait souligné la veille dans un communiqué Tom Boelling, un représentant du syndicat. "Notre syndicat est fondé sur la démocratie, et nos membres ont tout à fait le droit d'exiger un contrat à la hauteur de leurs contributions", a ajouté dimanche Brian Bryant, le président de l'organisation. Le syndicat avait prévenu que si aucun accord n'était trouvé dans les sept jours, la section 837 d'IAM pourrait déclencher une grève.
"Nous sommes déçus que nos employés aient rejeté une offre qui prévoyait une augmentation salariale moyenne de 40% et qui résolvait leur principale préoccupation concernant les horaires de travail flexibles", a réagi Dan Gillian, vice-président de Boeing Air Dominance et patron du site de Saint-Louis (Missouri). Dans une déclaration communiquée à l'AFP, il a indiqué que le groupe était "prêt à faire face à une grève", et qu'un "plan d'urgence" avait été mis en oeuvre afin de garantir que le "personnel non gréviste puisse continuer à assister" les clients de Boeing.
Boeing traverse une crise profonde depuis l'an dernier en raison de problèmes de qualité de sa production et d'une grève de plus de cinquante jours qui a déjà paralysé ses deux principales usines. IAM représente environ 600.000 membres actifs et retraités dans les secteurs de l'aérospatiale, la défense, les compagnies aériennes, la construction navale, les chemins de fer, les transports, la santé, l'automobile et d'autres industries aux États-Unis et au Canada.