Casino, dégradé par S&P, étend son partenariat avec Amazon

information fournie par Reuters 23/04/2019 à 14:41
    * Casino dégradé à BB- par S&P, avec perspective négative
    * Des consignes Amazon dans 1000 magasins du groupe Casino
    * La marque propre de Casino vendue sur le site Amazon.fr
    * Le service Amazon Prime/Monoprix étendu à la province
    * Baisse du titre en Bourse

 (Actualisé avec, précisions, commentaires, cours)
    par Pascale Denis
    PARIS, 23 avril (Reuters) - Casino  CASP.PA , dont la note
de crédit vient d'être dégradée par Standard & Poor's, a annoncé
mardi étendre son partenariat avec Amazon  AMZN.O  avec
l'installation de consignes Amazon dans ses magasins et la vente
de sa marque propre sur le site du groupe américain.
    Comme Moody's début avril, l'agence S&P estime que le
fardeau de la dette du distributeur français reste élevé malgré
d'importantes cessions d'actifs et que ses flux de trésorerie
sont insuffisants.
    S&P, qui a elle aussi une perspective négative sur la note
de Casino, anticipe des cash flows toujours négatifs au cours
des deux prochains exercices, en raison de ses besoins liés à
des charges financières élevées, à ses dépenses d'investissement
et aux dividendes à verser à sa maison-mère Rallye  GENC.PA .
    Moody's avait déjà abaissé la note de Casino à Ba3 le 2
avril pour cause de génération de trésorerie insuffisante et
d'endettement toujours élevé de Rallye.  
    Avec Amazon, Casino dit vouloir "renforcer sa stratégie
omnicanale", développer ses ventes en ligne et le trafic dans
ses magasins.
    D'ici la fin de l'année, des consignes 'Amazon lockers' vont
être installées dans quelque 1.000 magasins Monoprix, Monop',
Leader Price ou Spar, ainsi que dans les hypermarchés Géant, où
le groupe déploie déjà des "corners" de sa filiale CDiscount,
pour doper le trafic dans les magasins.
    Interrogé sur le risque de concurrence directe entre
CDiscount et Amazon dans les hypermarchés, un porte-parole de
Casino a déclaré que les services étaient "complémentaires", les
consignes d'Amazon étant limitées à des colis de 4,5 kilos.
    Par ailleurs, environ 3.500 références de produits de marque
Casino seront vendues sur le site Amazon.fr et sur l'application
mobile du groupe américain, tandis que le service existant de
livraison express de produits Monoprix, via Amazon Prime Now,
sera étendu dans plusieurs grandes villes de province.
 
    
    LE MARCHE SCEPTIQUE
    Aucune indication sur les modalités financières de ces
accords ou sur des objectifs de ventes n'a été donnée.
    "De cette manière, le groupe Casino poursuit sa stratégie
digitale en ajoutant un nouveau canal de distribution pour ses
produits de marque propre", a souligné Casino.
    Malgré cette annonce, le titre Casino cède du terrain (-0,4%
à 37,90 euros) à 14h40 la Bourse de Paris, où le CAC 40  .FCHI 
recule de 0,1%. 
    La valeur, qui avait plongé de 28% en 2018 et avait repris
des couleurs début 2019 avant les résultats annuels du groupe,
s'est à nouveau orientée à la baisse après des chiffres mal
accueillis le 14 mars.  
    A son actuel niveau de cours, elle chute de 21% par rapport
à un plus haut de 47,58 euros touché le 1er mars.
    "Ces annonces ne changent pas le fond du problème pour
Casino, qui reste celui de la génération de cash flow", commente
un analyste pour qui "aucun partenariat de ce type déjà noué par
Amazon avec d'autres acteurs en Europe ne n'est traduit par une
réelle accélération des ventes".
    Les investisseurs se focalisent sur la capacité de Casino à
générer de la croissance et à dégager de la trésorerie de façon
intrinsèque, sans l'aide de cessions de magasins déficitaires,
et sur les conséquences des ventes de ses murs de magasins.
    Le groupe qui bataille pour rassurer les investisseurs sur
sa dette et a porté à 2,5 milliards d'euros son programme de
cessions d'actifs, a annoncé lundi de nouvelles ventes de murs
pour 470 millions d'euros.  
    Les analystes de Bernstein, Barclays ou Morgan Stanley
estiment que ces cessions de murs et le coût des loyers qu'elles
engendrent sont synonymes de fuite en avant et ne constituent
pas une stratégie durable dans le temps.   et
 

 (Avec Matthieu Protard et Dominique Vidalon, édité par
Catherine Mallebay-Vacqueur et Benoît Van Overstraeten)