Boeing anticipe une flotte commerciale mondiale en 2044 lésée par les approvisionnements information fournie par Boursorama avec AFP 16/06/2025 à 08:59
La flotte commerciale mondiale devrait être composée d'un peu moins de 50.000 avions en 2044, dont près de 44.000 fabriqués d'ici là, selon les prévisions du constructeur américain Boeing , qui l'a légèrement revue à la baisse par rapport à l'année précédente.
Les problèmes d'approvisionnement "ont joué un petit rôle dans notre légère réduction des livraisons au cours des vingt prochaines années", a reconnu Darren Hulst, vice-président de Boeing chargé du marketing de la branche aviation commerciale (BCA), lors d'une présentation à la presse mardi, avant le crash d'un 787 Dreamliner d'Air India.
L'avionneur publie depuis 1961 un Commercial Market Outlook (CMO), des prévisions à vingt ans, en amont des grands salons aéronautiques du Bourget (France) et de Farnborough (Royaume-Uni), qui alternent chaque année.
En 2025, c'est le tour du plus ancien et du plus grand rendez-vous aérospatial au monde, près de Paris, à partir de lundi.
Kelly Ortberg, patron de Boeing, et Stephanie Pope, responsable de BCA, ont annulé leur présence après l'accident en Inde qui a fait au moins 279 morts.
"Redémarrer la chaîne d'approvisionnement (après la pandémie de Covid-19) s'est révélé être plus difficile que la reprise du trafic" aérien, a ajouté M. Hulst, estimant le déficit actuel d'avions neufs entre 1.500 et 2.000 pour répondre à la demande existante.
Selon lui, ce n'est que "vers la fin de la décennie" actuelle que les usines devraient parvenir à produire au rythme nécessaire pour satisfaire cette appétit.
A ce stade, les carnets de commande des deux grands constructeurs - Boeing et son rival européen Airbus - affichant complet au moins jusqu'au début de la prochaine décennie, "ce déficit continue de se creuser".
Boeing a estimé à 43.600 le nombre de nouveaux avions devant être fabriqués d'ici 2044, dont 21.100 pour remplacer des appareils en exploitation actuellement et 22.500 pour la croissance du trafic (passagers et fret), qui devrait émaner à 50% de Chine et d'Asie du Sud et Sud-Est.
En 2004, la flotte mondiale était de 16.780 avions. Quarante ans plus tard, elle devrait être de 49.640. Le CMO précédent anticipait plus de 50.000 dès 2043.
Environ 72% de la flotte devrait être constituée de monocouloirs (66% en 2024), profitant de l'essor des vols domestiques et régionaux dans les marchés émergents (+5%) plus rapide que dans les économies développées (+3%).
Les liaisons entre marchés émergents devraient également grossir plus rapidement (+6%) que celles entre émergents et développés (+3%) et qu'entre marchés développés (+2%).
Dans vingt ans, marchés émergents et marchés développés "seront quasiment de la même taille", a relevé M. Hulst, constatant que le secteur était aussi "de plus en plus concurrentiel".
Ainsi, en 2000, les dix plus importantes compagnies aériennes cumulaient 45% des capacités mondiales. En 2025, ce n'est plus que 30% du fait en particulier de l'apparition des compagnies du Moyen-Orient, qui se taillent une belle part.
"Depuis vingt-cinq ans, le trafic de passagers a triplé mais la flotte a doublé", a pointé Darren Hulst.
Les prévisions tablent sur une hausse annuelle de 4,2% jusqu'en 2044.
Au niveau mondial, précise le rapport, le secteur aérien représente 4.000 milliards de dollars, soutient 87 millions d'emplois et charrie 33% de la valeur des marchandises pour le transport de seulement 1% du volume.