Aéronautique: l'UE autorise le rachat de Spirit AeroSystems par Boeing information fournie par Boursorama avec AFP 14/10/2025 à 17:24
L'Union europénne a donné mardi son feu vert au rachat par le constructeur aéronautique américain Boeing de son sous-traitant Spirit Aerosystems, assorti de plusieurs conditions destinées à préserver la concurrence et à éviter qu' Airbus ne soit lésé.
Dans un communiqué, la Commission européenne a souligné qu'elle avait "des préoccupations quant à la transaction qui, telle qu'elle a été initialement notifiée, aurait significativement réduit la concurrence sur les marchés mondiaux des structures aéronautiques et des grands avions commerciaux".
En effet, si ce rachat intervenait tel qu'envisagé au départ, l'entité fusionnée "aurait la capacité et l'incitation à cesser de fournir des structures aéronautiques, ou du moins à détériorer les conditions d'approvisionnement, aux fabricants de grands avions commerciaux, en particulier Airbus".
Elle pourrait aussi "accéder à des informations commercialement sensibles concernant Airbus et les utiliser à son avantage".
En réponse aux inquiétudes soulevées par la Commission, Boeing a proposé plusieurs solutions pour y remédier, notamment en proposant de revendre à Airbus "toutes les activités de Spirit qui fournissent actuellement" le groupe européen en structures aéronautiques.
En outre, Boeing s'est engagé à céder le site de Spirit situé à Subang en Malaisie à un nouvel entrant dans le secteur, le groupe malaisien CTRM.
"Ces engagements structurels répondent pleinement aux préoccupations de concurrence identifiées par la Commission" car ils permettront à Airbus de "sécuriser sa chaîne d'approvisionnement" tandis que l'arrivée de CTRM dans le secteur va renforcer la concurrence.
Spirit AeroSystems est l'un des plus importants fournisseurs au monde de structures pour avions commerciaux, comme les fuselages ou les ailes. Il était né en 2005 de la scission par Boeing de certaines de ses activités.
Mais en juillet 2024, le constructeur américain - en proie à une crise profonde causée par des problèmes de qualité de sa production, en particulier sur les fuselages reçus de Spirit - avait annoncé le rachat du fournisseur, pour 4,7 milliards de dollars.
En avril, Airbus a conclu un accord final prévoyant le rachat d'activités de Spirit AeroSystems, dans le cadre de cette transaction, dont la production de sections de fuselage de l'A350 à Kinston (Etats-Unis) et à Saint-Nazaire (France).