
Un billet de 20 euros
par Balazs Koranyi
L'inflation en zone euro s'est maintenue stable en avril à un niveau légèrement supérieur à l'objectif de 2% de la Banque centrale européenne (BCE), mais les pressions sous-jacentes sur les prix ont augmenté plus que prévu, montrent les données publiées vendredi par l'office statistique de l'Union européenne (UE).
Cette situation est susceptible d'inquiéter certains responsables de politique monétaire, bien que la guerre commerciale déclenchée par l'administration américaine puisse justifier de nouvelles réductions des taux d'intérêt.
La croissance de l'indice des prix à la consommation calculé aux normes européenne (IPCH) dans les 20 pays partageant l'euro ressort à 2,2% en rythme annuel en avril, comme en mars, alors que les analystes s'attendaient à un léger ralentissement à 2,1%, montrent les données préliminaires publiées vendredi par Eurostat.
Cette hausse est due notamment à une remontée des prix des services, qui a fait progresser l'inflation de base excluant les prix plus volatils de l'alimentation, l'énergie, l'alcool et le tabac, de 2,4% à 2,7%, contre un consensus de 2,5%.
Les décideurs de la BCE attachent généralement une grande importance aux chiffres de l'inflation, en particulier à la hausse des prix sous-jacents, mais la guerre commerciale des Etats-Unis contre leurs principaux partenaires commerciaux pourrait devenir le principal sujet à l'approche de la réunion de politique monétaire du 5 juin prochain.
La forte hausse des prix des services est toutefois susceptible de renforcer les appels des "faucons", partisans d'une politique monétaire restrictive, à ralentir le rythme de l'assouplissement monétaire enclenché en juin dernier.
À l'heure actuelle, les économistes estiment à 80% la probabilité d'une nouvelle baisse des taux en juin et d'au moins une autre avant la fin de l'année, car la guerre commerciale pèse sur les prix et pourrait même faire passer l'inflation en dessous de l'objectif fixé.
Les tensions commerciales, qui ralentissent l'activité économique et freinent les investissements, ont déjà fait baisser les prix de l'énergie et renforcé l'euro, rendant les importations moins chères.
Ce contexte a provoqué des changements dans la communication de la BCE, qui ne s'attendait pas à ce que l'inflation revienne à son niveau cible avant 2026, mais dont les responsables affirment désormais que l'objectif a été atteint pour l'essentiel.
(Rédigé par Balazs Koranyi, version française Diana Mandiá, édité par Blandine Hénault)
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