
Des pompiers interviennent sur un incendie dans des maisons endommagées par une frappe russe dans la région de Kiev, le 25 mai 2025 en Ukraine ( AFP / Sergei SUPINSKY )
L'Ukraine a subi une nouvelle attaque aérienne massive tôt dimanche matin, qui a fait au moins 12 morts, quelques heures avant un dernier échange de prisonniers qui s'est tenu entre la Russie et l'Ukraine.
Il s'agit de la deuxième nuit d'attaques importantes contre l'Ukraine, après quelque 250 drones et 14 missiles balistiques détectés dans la nuit de vendredi à samedi par les forces aériennes ukrainiennes, ciblant en majorité la capitale.
Cette fois, l'armée de l'air ukrainienne a affirmé que le pays avait subi dans la nuit de samedi à dimanche une attaque combinée de 367 projectiles, dont 69 missiles et 298 drones.
Elle a dit avoir abattu 45 de ces missiles, ainsi que 266 drones. "Des attaques aériennes ennemies ont été signalées dans 22 endroits, et des chutes de débris de missiles et de drones abattus dans 15 endroits", a-t-elle précisé.
"Sans pression vraiment forte sur les dirigeants russes, cette brutalité ne peut être stoppée. Les sanctions aideront certainement", a réagi dimanche le président ukrainien Volodymyr Zelensky, en appelant à cibler notamment "les faiblesses de l'économie russe" qui, selon lui, "sont connues" du monde entier.
Il a demandé aux Etats-Unis, aux pays européens et "tous ceux cherchant la paix" à faire preuve de "détermination" pour pousser son homologue russe Vladimir Poutine à "terminer la guerre".
Pour sa part, comme la veille, l'armée russe a déclaré dans un communiqué avoir frappé pendant la nuit des entreprises du "complexe militaro-industriel" ukrainien.
Depuis mi-février, l'administration américaine de Donald Trump multiplie les appels à un cessez-le-feu et s'est rapprochée pour cela de Moscou, mais sans résultat probant pour l'heure.
- "Nuit de terreur" -
Les secours ukrainiens ont décrit dimanche une "nuit de terreur dans la région de Kiev" où les attaques russes ont fait quatre morts et 23 blessés, selon un bilan actualisé de la police.

Des pompiers interviennent sur un incendie dans des maisons endommagées par une frappe russe dans la région de Kiev, le 25 mai 2025 en Ukraine ( AFP / Sergei SUPINSKY )
"On a vu que toute la rue était en feu", témoigne auprès de l'AFP Tetiana Iankovska, une retraitée de 65 ans qui a survécu à des tirs ayant endommagé le village de Markhalivka, au sud-ouest de Kiev.
Oleksandre, 64 ans, également retraité, a également eu la vie sauve et dit ne pas croire aux tractions diplomatiques en cours.
"On a pas besoin de négociations, mais d'armes, de beaucoup d'armes pour les stopper. Parce que la Russie ne comprend que la force", lâche-t-il.
Selon les services d'urgence ukrainiens, un homme est mort par ailleurs dans la région méridionale de Mykolaïv, fauché par une frappe de drone, et quatre autres dans la région de Khmelnytskyi, ville de l'ouest de l'Ukraine.
Deux enfants âgés de 8 et 12 ans, ainsi qu'un adolescent de 17 ans, ont perdu la vie dans un bombardement russe dans la région de Jytomir (nord-ouest).
Selon M. Zelensky, outre Kiev, ces "attaques délibérées sur des villes ordinaires" ont ciblé douze régions.
A Moscou, le maire Sergueï Sobianine a fait état de plus d'une dizaine de drones ukrainiens au dessus de la capitale russe, mais n'a pas signalé de victimes.
Quatre aéroports moscovites, dont le principal, Cheremetievo, ont été temporairement fermés puis rouverts tôt dimanche, selon l'agence nationale de l'aviation Rossaviatsia.
L'armée russe a annoncé avoir neutralisé 110 drones ukrainienne au-dessus du pays pendant la nuit.
- Nouvel échange -
Ces bombardements sont intervenus peu avant la tenue, dimanche, de la troisième et dernière étape d'un vaste échange de prisonniers au format 1.000 pour 1.000, seul résultat tangible des pourparlers directs entre Russes et Ukrainiens mi-mai à Istanbul.
Le président Zelensky et le ministère russe de la Défense, dans des communiqués séparés, ont annoncé dimanche que 303 prisonniers de guerre de chaque camp avaient été échangés.

Image diffusée par le ministère russe de la Défense, le 24 mai 2025, montrant des prisonniers de guerre après leur libération par l'Ukraine, à un endroit indéterminé au Bélarus ( Ministère russe de la Défense / - )
L'échange de prisonniers et de corps de militaires tués au combat reste l'un des derniers domaines de coopération entre Kiev et Moscou, alors que la Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien.
Le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov, avait indiqué vendredi que Moscou travaillait sur un document exposant "les conditions d'un accord durable" pour régler le conflit, qui sera transmis à Kiev une fois l'échange de prisonniers finalisé.
Mais sur le front, les affrontements se poursuivent sans relâche et l'armée russe, plus nombreuse et mieux équipée, continue de grignotter du terrain dans certains secteurs, malgré de lourdes pertes.
Dimanche, elle a ainsi revendiqué la prise d'un petit village ukrainien, Romanivka, dans la région orientale de Donetsk, l'épicentre des combats.
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