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Une aide alimentaire commence lentement à revenir à Gaza
information fournie par Reuters 22/05/2025 à 18:55

Des fournitures du Programme alimentaire mondial à la frontière entre Israël et Gaza

Des fournitures du Programme alimentaire mondial à la frontière entre Israël et Gaza

par Nidal al-Mughrabi

Une aide alimentaire, notamment de la farine, a commencé jeudi à atteindre les secteurs de la bande de Gaza les plus exposés au risque de famine après le feu vert israélien à l'entrée de camions dans l'enclave, un geste toutefois largement insuffisant pour combler les pénuries provoquées par 11 semaines de blocus, ont déclaré des responsables palestiniens.

Beaucoup de camions restent bloqués à la frontière, a dit le Croissant-Rouge palestinien, en exprimant la crainte de violences et de pillages lors de l'arrivée des véhicules de la part d'une population impatiente de recevoir une aide.

Israël, soumis à une forte pression internationale, a annoncé avoir autorisé mercredi l'entrée dans la bande de Gaza de 100 camions chargés d'aide alimentaire, notamment de la farine et de la nourriture infantile, et d'équipements médicaux.

L'Etat hébreu a imposé début mars un blocus total sur l'approvisionnement de la bande de Gaza en accusant le Hamas de détourner cette aide pour ses combattants, ce que le mouvement islamiste armé dément.

"De la farine est arrivée via le Programme alimentaire mondial et nous nous sommes mis immédiatement au travail", a dit Ahmed al Banna, boulanger à Deïr al Balah, tandis que des galettes avançaient sur un tapis derrière lui.

Les boulangeries dans le sud du territoire palestinien ont rallumé leurs fours éteints depuis deux mois, a-t-il ajouté. "Si Dieu le veut, les boulangeries du nord de Gaza reprendront bientôt le travail", a-t-il dit.

Le Pam a déclaré qu'une poignée de boulangeries dans le sud et le centre du territoire avaient repris une activité.

Les Nations unies estiment qu'un quart de la population de Gaza, qui compte 2,3 millions d'habitants, est exposé à un risque de famine.

"UNE GOUTTE D'EAU DANS L'OCÉAN"

Le ministère palestinien de la Santé a déclaré jeudi que 29 enfants et personnes âgées étaient morts ces derniers jours à Gaza des conséquences de la faim.

Israël, qui entend maintenir son contrôle sur l'acheminement de l'aide alimentaire, juge exagérées les alertes des organisations humanitaires sur un risque de famine et dément provoquer des pénuries.

La distribution de pain devait commencer d'ici la fin de la journée, d'après le directeur du réseau des organisations non-gouvernementales palestiniennes à Gaza. Amdjad al Chaoua a déclaré à Reuters que seulement 90 camions avaient pu entrer dans l'enclave.

"Pendant le cessez-le-feu, 600 camions entraient chaque jour, ce qui signifie que la quantité actuelle est une goutte d'eau dans l'océan, rien", a-t-il dit.

Le pain va être fabriqué par des boulangeries soutenues par le Programme alimentaire mondial et distribué par le personnel de l'agence onusienne. Ce système est censé permettre un meilleur contrôle qu'auparavant, lorsque le pain était vendu directement par les boulangers, selon Amdjad al Chaoua.

Environ 90 camions ont livré de la farine, des médicaments et d'autres biens indispensables en multiples points de la bande de Gaza, a déclaré le porte-parole des Nations unies, Stephane Dujarric.

LES BOMBARDEMENTS ISRAÉLIENS SE POURSUIVENT

Le président du Croissant-Rouge palestinien, Younis al Khatib, a toutefois affirmé jeudi après-midi aux journalistes que beaucoup de camions d'aide étaient toujours bloqués à la frontière de Gaza, à Karem Shalom, et qu'aucune aide n'avait été distribuée à la population civile.

Il a dit craindre des violences et des pillages au regard de la faiblesse de l'aide autorisée à entrer.

Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a pour sa part déclaré n'avoir obtenu qu'un camion d'équipements médicaux pour son hôpital de campagne à Rafah, ce qui est "terriblement insuffisant".

Parallèlement à l'arrivée de cette première aide depuis début mars, Israël a poursuivi ses bombardements sur la bande de Gaza jeudi, tuant au moins 50 Palestiniens, selon les autorités sanitaires locales.

L'armée israélienne ne s'est pas exprimée dans l'immédiat sur ses opérations militaires du jour. Elle affirme de manière constante s'employer à épargner les civils et à ne prendre pour cibles que les combattants.

A Beit Lahiya, dans le nord du territoire, un obus de char a frappé une pharmacie de l'hôpital Al Aouda qui a pris feu, a dit le ministère gazaoui de la Santé. Des secouristes ont essayé pendant des heures d'éteindre l'incendie, a-t-il ajouté.

Des chars sont stationnés à l'extérieur de l'établissement et en bloquent l'accès de fait, selon le personnel médical.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, s'est dit mercredi ouvert à un cessez-le-feu s'il permettait le retour des otages toujours retenus dans la bande de Gaza après leur enlèvement lors de l'attaque menée par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023. Si ces otages n'étaient pas libérés, ou leurs dépouilles rendues, Israël poursuivrait sa campagne militaire à Gaza jusqu'à la prise de contrôle de l'ensemble du territoire, a menacé le président du gouvernement israélien.

"Netanyahu continue d'essayer de gagner du temps et insiste sur la poursuite de la guerre. Tout accord ne mettant pas fin de manière permanente aux massacres à Gaza n'a aucune valeur", a réagi Sami Abou Zouhri, un dirigeant du Hamas.

(Rédigé par Nidal al-Mughrabi, avec Ramadan Abed à Gaza, Emma Farge à Genève et Michelle Nichols aux Nations unies; version française Bertrand Boucey, édité par Kate Entringer)

3 commentaires

  • 20:32

    Ou,i quand c 'est pas eux qui vont faire les distributions


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