(Actualisé avec porte-parole paragraphes 4 et 5)
Volodimir Zelensky a relancé lundi l'idée controversée, avancée en février par Emmanuel Macron, de déployer des troupes européennes sur le territoire ukrainien, dans l'attente de l'intégration du pays dans les rangs de l'Otan.
"Nous pouvons réfléchir et travailler sur la position d'Emmanuel. Il a suggéré que des troupes d'un pays soit présentes sur le territoire de l'Ukraine, ce qui nous garantirait une sécurité tant que l'Ukraine n'est pas dans l'Otan", a déclaré le président ukrainien lors d'une conférence de presse commune avec le conservateur Friedrich Merz, le chef de l'opposition allemande venu à Kyiv.
"Mais nous devons avoir une appréciation claire de quand l'Ukraine sera dans l'Union européenne et de quand l'Ukraine sera dans l'Otan", a-t-il souligné.
Un porte-parole de la présidence ukrainienne a indiqué plus tard que Kyiv entendait organiser en décembre un sommet réunissant ses principaux alliés européens pour coordonner une position commune.
La réunion, dont la liste des participants est en cours d'élaboration, aura aussi pour objectif d'assurer que l'Ukraine soit en position de force pour d'éventuelles négociations et sur le champ de bataille, a-t-il dit.
A l'issue d'une conférence internationale de soutien à l'Ukraine, en février dernier à Paris, le président français Emmanuel Macron avait estimé que l'envoi de troupes occidentales au sol en Ukraine ne devait pas "être exclu" à l'avenir, concédant l'absence "de consensus" à ce stade.
Ses déclarations avaient suscité de vives réactions de la part des alliés, notamment des Etats-Unis, du Royaume-Uni et de l'Allemagne, qui avait martelé qu'il n'y aurait "aucune troupe au sol, aucun soldat envoyé ni par les Etats européens ni par les Etats de l’Otan sur le territoire ukrainien".
Le président ukrainien Volodimir Zelensky a annoncé lundi son intention d'appeler dans les prochains jours le président américain en exercice, Joe Biden, afin de discuter de la demande de Kyiv de rejoindre l'Otan.
Il a estimé que le sujet devait être abordé avec l'actuel locataire de la Maison blanche puisque le président élu, Donald Trump, ne prendra ses fonctions que le 20 janvier. Volodimir Zelensky s'est entretenu avec Emmanuel Macron et Donald Trump durant le week-end à Paris en marge des cérémonies de réouverture de la cathédrale Notre-Dame.
"Si nous disposions d'une invitation, sans être dans l'Otan, il y aurait une pause, donc qui garantirait notre sécurité?", s'est interrogé le président ukrainien.
Il a précisé que près de 800.000 soldats russes étaient actuellement déployés en Ukraine, selon l'agence Interfax-Ukraine.
Le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Andriy Sybiha, a adressé en novembre une lettre à ses homologues de l'Otan pour les presser d'inviter Kyiv à intégrer l'Alliance atlantique, première étape vers l'adhésion formelle.
Le traité de l'Otan souligne que l'alliance est ouverte à l'adhésion de tout "Etat européen susceptible de favoriser le développement des principes du présent Traité et de contribuer à la sécurité de la région de l’Atlantique Nord".
Les Etats "intéressés", à l'instar de l'Ukraine, doivent manifester leur volonté d'adhésion et attendre en retour une invitation qui doit être acceptée à l'unanimité des membres de l'Otan.
Si l'unanimité est acquise, les négociations d'adhésion peuvent débuter.
(Reportage Andreas Rinke à Kyiv, avec Yuliia Dysa, rédigé par Thomas Escritt, version française Claude Chendjou et Kate Entringer, édité par Sophie Louet)
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