
Des membres de la Garde nationale de California et des unités spéciales dans le centre ville de Los Angeles le 12 janvier 2025. ( AFP / Robyn Beck )
Les premiers Marines dépêchés par Donald Trump à Los Angeles commencent leurs opérations sur le terrain vendredi, à la veille d'une journée de manifestations à travers les Etats-Unis pour protester contre la politique du président républicain jugée de plus en plus autoritaire par ses opposants.
Environ 200 membres de ces troupes d'élite, d'ordinaire déployées à l'étranger, assumeront à partir de la mi-journée des opérations de protection d'un immeuble fédéral qui héberge notamment le FBI, a expliqué le général Scott Sherman.
Ces unités équipées de matériel anti-émeutes font partie d'un groupe d'environ 700 Marines qui doivent rejoindre 4.000 réservistes de la Garde nationale dont le déploiement a été ordonné dans la deuxième ville des Etats-Unis par Donald Trump, contre l'avis des autorités démocrates locales.
Il s'agit d'une gradation supplémentaire de la réponse voulue musclée de l'administration du président républicain face aux manifestations de protestation contre les raids anti-migrants de la police de l'immigration (ICE) survenues ces derniers jours dans la mégalopole, où vit une importante population hispanique.

Manifestations à Los Angeles : l'armée envoyée ( AFP / Omar KAMAL )
Le gouverneur démocrate de la Californie, Gavin Newsom, a dénoncé le "fantasme fou d'un président dictatorial" et saisi la justice.
En première instance, un juge fédéral a estimé illégal jeudi l'ordre donné par le président de déployer la Garde nationale avant qu'un juge d'appel n'accorde un répit à Donald Trump, en lui laissant provisoirement le contrôle des militaires.
Ce bras de fer judiciaire survient au moment où les opposants à l'administration Trump se réuniront samedi dans tout le pays sous le slogan "No Kings" ("Pas de rois"). Des manifestations sont prévues dans une centaine de villes.
Le même jour, qui est aussi celui de son 79e anniversaire, Donald Trump présidera à Washington une grande parade militaire destinée à célébrer les 250 ans de l'armée.

Des agents des douanes et de la protection des frontières dispersent des manifestants devant le bâtiment fédéral de Los Angeles, le 12 juin 2025 en Californie ( AFP / RONALDO SCHEMIDT )
"Si je n'avais pas envoyé les militaires à Los Angeles, la ville serait en train de brûler complètement en ce moment", a réaffirmé vendredi le milliardaire républicain sur sa plateforme Truth Social.
- "Pour les sans voix"-
Figure centrale de l'opposition démocrate, M. Newsom, 57 ans, est considéré comme un possible candidat démocrate à la présidentielle de 2028.
Les tensions à Los Angeles ont éclaté le 6 juin quand des manifestants ont commencé à protester contre des raids musclés menés contre des sans-papiers.
"Pourquoi je suis ici? Pour les gens qui ont été arrêtés, ceux qui n'ont pas de voix", a confié à l'AFP Jasmine, qui n'a pas donné son nom de famille.
Largement pacifiques, les manifestations ont toutefois été marquées par des violences parfois spectaculaires, avec des voitures brûlées, des commerces pillés, des jets de feux d'artifices et une grande voie rapide bloquée.

Une pancarte "aucun être humain n'est illégal" lors d'un rassemblement à Los Angeles, le 12 juin 2025 en Californie ( AFP / RONALDO SCHEMIDT )
Les rassemblements se sont étendus ces derniers jours à d'autres villes américaines, dans des proportions limitées, comme à Las Vegas, Dallas, Austin, Chicago, Atlanta ou Boston.
Donald Trump a promis pendant sa campagne de s'en prendre aux "criminels venus de l'étranger". Mais ses efforts pour lutter contre l'immigration clandestine ont largement dépassé ce cadre et visé en particulier les immigrés latino-américains, indispensables à certains secteurs d'activité.
Sur le plan économique, il a admis devoir "faire quelque chose" rapidement pour préserver les nombreux travailleurs immigrés de l'agriculture et de l'hôtellerie.
Au Mexique, d'où sont originaires nombre de sans-papiers présents au Etats-Unis, la présidente Claudia Sheinbaum a expliqué avoir dit à un haut responsable américain qu'elle n'était "pas d'accord sur le fait de recourir à des descentes de police pour arrêter des personnes qui travaillent honnêtement".
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