Aller au contenu principal Activer le contraste adaptéDésactiver le contraste adapté
Fermer

Trump dit croire Zelensky prêt à renoncer à la Crimée à l'aube d'une "semaine cruciale"
information fournie par AFP 28/04/2025 à 09:28

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue américain Donald Trump à la Maison Blanche, le 28 février 2025 ( AFP / SAUL LOEB )

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et son homologue américain Donald Trump à la Maison Blanche, le 28 février 2025 ( AFP / SAUL LOEB )

Donald Trump a dit croire que Volodomyr Zelensky est prêt à renoncer à récupérer la Crimée occupée par la Russie, au moment où les négociations sur l'Ukraine entrent lundi dans une "semaine cruciale", selon Washington.

Bien que Kiev ait jusqu'à présent toujours exclu l'idée d'abandonner cette péninsule annexée par la Russie en 2014, le président américain a estimé dimanche que la position de son homologue ukrainien à ce sujet pourrait changer.

"Je pense que oui. La Crimée, c'était il y a 12 ans", a déclaré M. Trump à des journalistes au cours d'un déplacement dans le New Jersey, en réponse à la question de savoir s'il pensait que M. Zelensky était prêt à "abandonner" ce territoire dans le contexte d'un recul des troupes ukrainiennes sur le front.

La renonciation de l'Ukraine à la Crimée est régulièrement avancée par Washington comme étant une condition pour un plan de paix avec Moscou. Celui-ci comprendrait également un gel de la ligne de front dans les projets de l'administration américaine.

Le président américain a tenu ces propos après que Moscou eut affirmé avoir entièrement "libéré" la région russe de Koursk, dont l'Ukraine avait conquis plusieurs centaines de kilomètres carrés en août 2024 et que M. Zelensky avait dit vouloir monnayer dans le cadre d'un "échange" territorial.

MM. Trump et le chef de l'Etat ukrainien se sont depuis parlé en tête-à-tête à Rome en marge des funérailles du pape François samedi.

Dans ce contexte, le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a estimé dimanche que des progrès pourraient être accomplis dans les prochains jours.

Capture d'écran d'une diffusion vidéo du ministère de la Défense russe réalisée le 15 mars 2025 montrant des écritures sur la façade d'un bâtiment: "Pour le Donbass et la Crimée", à Soudja, dans la région russe de Koursk ( Russian Defence Ministry / Handout )

Capture d'écran d'une diffusion vidéo du ministère de la Défense russe réalisée le 15 mars 2025 montrant des écritures sur la façade d'un bâtiment: "Pour le Donbass et la Crimée", à Soudja, dans la région russe de Koursk ( Russian Defence Ministry / Handout )

"Nous sommes proches (d'un accord) mais pas assez proches", a-t-il dit à la chaîne de télévision NBC. "Je pense que cette semaine sera cruciale."

Il s'est également entretenu dimanche soir au téléphone avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, les deux responsables insistant sur "l'importance de consolider les prémisses pour entamer des négociations afin de se mettre d'accord sur un chemin fiable vers une paix durable à long terme", selon un communiqué de la diplomatie russe.

Donald Trump a toutefois exprimé des doutes ces derniers jours sur la volonté de Vladimir Poutine de mettre un terme à la guerre.

- "Asseyez-vous et signez !" -

"Je veux qu'il arrête de tirer. Asseyez-vous et signez l'accord", a lancé dimanche le président américain. "Nous avons les bases d'un accord, je crois, et je veux qu'il le signe", a-t-il ajouté.

Le ministre allemand de la Défense Boris Pistorius considère pour sa part que l'Ukraine ne devrait pas céder tous les territoires occupés par la Russie comme le voudrait M. Trump.

Photo diffusée par l'agence de presse d'Etat russe Sputnik montrant le président russe Vladimir Poutine (à gauche) en vidéoconférence avec le chef d'état-major de l'armée russe Valéri Guérassimov, le 26 avril 2025 à Novo-Ogariovo ( POOL / Alexander KAZAKOV )

Photo diffusée par l'agence de presse d'Etat russe Sputnik montrant le président russe Vladimir Poutine (à gauche) en vidéoconférence avec le chef d'état-major de l'armée russe Valéri Guérassimov, le 26 avril 2025 à Novo-Ogariovo ( POOL / Alexander KAZAKOV )

"L'Ukraine sait bien sûr depuis longtemps qu'un cessez-le-feu ou un accord de paix durable et crédible pourrait impliquer des concessions territoriales", a-t-il dit dimanche à la chaîne de télévision ARD. "Mais celles-ci n'iront certainement pas aussi loin (...) que la dernière proposition du président américain."

Trente-huit mois après avoir déclenché une invasion à grande échelle de l'Ukraine en février 2022, la Russie occupe environ 20% du territoire ukrainien, en incluant la Crimée.

Samedi, le chef d'état-major de l'armée russe, Valéri Guérassimov, avait assuré que la région de Koursk avait été entièrement "libérée" des troupes ukrainiennes.

Le général avait en particulier rendu hommage à l'"héroïsme" des soldats nord-coréens combattant pour la Russie - c'était la première fois que Moscou reconnaissait leur participation au conflit.

- Futur monument à Pyongyang -

Photo diffusée le 26 avril 2025 par l'agence de presse d'Etat nord-coréenne KCNA montrant le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un à Nampo ( KCNA VIA KNS / STR )

Photo diffusée le 26 avril 2025 par l'agence de presse d'Etat nord-coréenne KCNA montrant le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un à Nampo ( KCNA VIA KNS / STR )

La Corée du Nord a elle aussi confirmé lundi, rompant avec son silence jusqu'alors sur cette question, la présence d'un contingent de ses soldats en Russie pour participer "aux opérations de libération des zones de Koursk" dans le cadre de l'accord de défense mutuelle entre les deux pays.

"Ceux qui se sont battus pour la justice sont tous des héros et des représentants de l'honneur de la patrie", a déclaré le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un, cité par l'agence de presse officielle KCNA. Il a ajouté qu'un monument commémorant les "exploits de la bataille" serait bientôt érigé dans la capitale Pyongyang.

L'Ukraine a cependant affirmé dimanche que ses forces poursuivaient les combats en territoire russe.

"Notre armée continue de mener des opérations dans les régions (frontalières russes) de Koursk et Belgorod", a assuré dimanche M. Zelensky dans son discours du soir.

Un commandant russe dans la région de Koursk a admis que les militaires russes y réalisaient toujours des opérations, selon une émission de la télévision d'Etat diffusée dimanche.

Le président ukrainien a appelé à faire davantage pression sur Moscou afin de créer les opportunités d'une "véritable diplomatie".

"La situation sur les lignes de front et les activités actuelles de l'armée russe prouvent que les pressions exercées en ce moment sur la Russie pour arrêter cette guerre sont insuffisantes", a-t-il jugé.

Parallèlement aux combats, les deux belligérants se livrent quasi quotidiennement à des attaques aériennes. Dans la nuit de dimanche à lundi, une personne, un civil, a été tuée et une autre blessée dans une "attaque massive de drones ukrainiens" sur la ville russe de Briansk, au sud-ouest de Moscou, a signalé le gouverneur local Alexandre Bogomaz.

Les forces russes ont affirmé quant à elles lundi avoir abattu dans la nuit 115 drones ukrainiens au-dessus de plusieurs régions russes.

11 commentaires

  • 28 avril 11:50

    La Russie qui piétine depuis 3 ans malgré l’aide massive des pires dictatures (Iran, Chine, Corée du Nord) avec des troupes au sol venues au secours d’une armée russe incapable de reconquérir seule la région de Koursk, n’a en rien gagné: elle bénéficie seulement d’une trahison de Trump qui rejoint le camp de la dictature néo-soviétique pour des raisons vénales… Et malgré cela, l’Ukraine tient bon!


Signaler le commentaire

Fermer

A lire aussi

  • Photo diffusée par le service de presse du Service d'urgence de l'État ukrainien, le 24 mai 2025, de pompiers éteignant un incendie dans un immeuble résidentiel après une frappe russe à Kiev ( Service de presse du Service d'urgence de l'État ukrainien / Handout )
    information fournie par AFP 24.05.2025 11:47 

    Une attaque massive de drones et de missiles russes sur Kiev a fait au moins 15 blessés tôt samedi matin, jour où les deux belligérants doivent procéder à la deuxième phase d'un échange record de prisonniers. "La capitale et sa région subissent à nouveau une attaque ... Lire la suite

  • Un employé compte l'argent dans un bureau de change à Damas, le 21 mai 2025 ( AFP / LOUAI BESHARA )
    information fournie par AFP 24.05.2025 11:45 

    Le pouvoir syrien a salué samedi la levée formelle des sanctions américaines imposées au pays, en proie à une grave crise économique après plus de 13 ans de guerre civile. Le président Donald Trump a créé la surprise en annonçant lors d'une visite à Ryad le 13 ... Lire la suite

  • Le Premier ministre François Bayrou le 14 mai 2025 devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale, à Paris ( AFP / ALAIN JOCARD )
    information fournie par AFP 24.05.2025 11:39 

    Le Premier ministre François Bayrou a publié samedi sur un site internet dédié l'ensemble des pièces qu'il avait produites lors de son audition à l'Assemblée nationale sur l'affaire Betharram, affirmant qu'elles prouvent "l'inanité" des accusations qui le visent. ... Lire la suite

  • Le président américain Donald Trump à la base Andrews, dans le Maryland, avant d'embarquer à bord d'Air Force One à destination du New Jersey, le 23 mai 2025 ( AFP / SAUL LOEB )
    information fournie par AFP 24.05.2025 11:39 

    La décision de l'administration Trump de révoquer l'accueil d'étudiants étrangers à l'université Harvard, emblème du rayonnement des Etats-Unis dans le monde, risque d'écorner un peu plus le "soft power" américain. Depuis son retour au pouvoir en janvier, le président ... Lire la suite