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Thames Water: la dette annuelle se creuse encore malgré un retour aux bénéfices
information fournie par Boursorama avec AFP 09/07/2024 à 14:00

( AFP / BEN STANSALL )

( AFP / BEN STANSALL )

Le plus grand distributeur d'eau du Royaume-Uni, Thames Water, en grandes difficultés financières, a vu sa dette s'alourdir l'an dernier, a-t-il annoncé mardi, à deux jours de la publication par le régulateur du secteur Ofwat d'un premier avis sur son plan de financement à cinq ans.

La dette de Thames Water s'est creusée de près d'1,3 milliard de livres, à 15,2 milliards de livres (près de 18 milliards d'euros) au total lors de son exercice annuel achevé fin mars, a indiqué le groupe dans un communiqué.

Pour autant, l'entreprise qui sert 16 millions de clients à Londres et dans la vallée de la Tamise a renoué avec un résultat positif sur la période, affichant un bénéfice net de 75,4 millions de livres contre une perte de 30,1 millions un an plus tôt.

L'Ofwat doit donner jeudi un premier avis sur le plan de financement à cinq ans de Thames Water, dans lequel l'entreprise propose d'investir 19,8 milliards de livres, mais demande en contrepartie l'autorisation d'augmenter les factures de quelque 45% d'ici 2030 par rapport à la facture moyenne 2022/23.

"Au 30 juin 2024, nos liquidités s'élevaient à 1,8 milliard de livres, suffisantes pour financer nos opérations pour les 11 prochains mois jusqu'à fin mai 2025", a précisé Thames Water.

L'entreprise prévient qu'elle devra trouver de nouveaux capitaux au-delà, mais précise que les discussions avec des investisseurs et créanciers potentiels n'aboutiraient pas avant la décision finale de l'Ofwat, attendue en décembre.

"Thames Water se maintient à flot, mais sa bouée de sauvetage se dégonfle alors que les efforts pour lever des fonds auprès des actionnaires s'avèrent difficiles", a commenté Susannah Streeter, analyste chez Hargreaves Lansdown.

La situation précaire du groupe alimente depuis des mois les spéculations sur la nécessité d'un potentiel très coûteux plan de sauvetage public si l'entreprise ne parvient pas à trouver les financements privés dont elle a besoin.

Il n'y a "pas de programme de nationalisation pour le secteur de l'eau", a assuré mardi Jim McMahon secrétaire d'Etat au logement et collectivités du nouveau gouvernement travailliste, qui a toutefois reconnu qu'"il existe toujours un plan d'urgence" et appelé Thames Water à "mettre de l'ordre" dans sa situation.

Les problèmes de Thames Water se sont accélérés depuis qu'il a annoncé fin mars ne pas avoir reçu un investissement attendu de 500 millions de livres de ses actionnaires, comprenant plusieurs fonds étrangers.

La maison mère de Thames Water a fait défaut sur un paiement d'intérêts de dette début avril.

Le secteur, privatisé en 1989, est sous le feu des critiques depuis plusieurs années pour le déversement de quantités importantes d'eaux usées dans les cours d'eau et en mer, en raison notamment d'un manque d'investissements dans le réseau d'égouts qui date de la fin du XIXe siècle.

Les critiques accusent aussi les actionnaires successifs chez Thames Water d'avoir utilisé l'endettement pour se verser de généreux dividendes.

L'entreprise a annoncé mardi une hausse de la pollution l'an dernier, pointant des précipitations moyennes plus élevées. Elle a versé près de 196 millions de livres de dividendes en 2023-24, quatre fois plus qu'un an plus tôt.

"Les défis auxquels nous sommes confrontés sont bien documentés, mais nos performances opérationnelles et financières l'année dernière montrent de bons progrès", a fait valoir Chris Weston, directeur général de Thames Water.

1 commentaire

  • 09 juillet 14:08

    Honteux


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