Le chancelier autrichien Karl Nehammer à Vienne, le 10 juillet 2024. ( AFP / ALEX HALADA )
L'Autriche a vu son économie stagner au deuxième trimestre, la Hongrie voisine affichant pour sa part un recul du PIB, selon des estimations publiées mardi, sur fond de morosité persistante dans les deux Etats d'Europe centrale.
Dans le pays alpin de 9,1 millions d'habitants, le produit intérieur brut (PIB) a fait du surplace comparé au début d'année 2024. "Il s'agit du huitième trimestre d'affilée affichant un faible dynamisme économique ou un déclin", a commenté dans un communiqué l'institut de référence Wifo.
Les secteurs de l'industrie et de la construction sont toujours à la peine, tandis que "du côté de la demande, le repli de la consommation des ménages (-0,5%) a assombri le tableau", ajoute-t-il.
L'inflation, qui s'était élevée à 7,7% en 2023, devrait refluer à 3,6% cette année, selon les dernières prévisions de la Commission européenne, mais elle continue à peser sur les dépenses des Autrichiens.
Du côté des échanges extérieurs, les exportations ne parviennent pas à redécoller, avec une chute de 2,7% liée notamment au marasme dans l'Allemagne voisine, son principal partenaire.
La Hongrie (9,6 millions d'habitants), qui commerce également en premier lieu avec Berlin et dispose sur son sol d'usines de constructeurs automobiles allemands, a également invoqué la "faiblesse des marchés extérieurs européens, en particulier allemand", pour expliquer la contraction de son économie au deuxième trimestre (-0,2% par rapport au premier).
Dans un communiqué, le ministre de l'Economie Marton Nagy a dit "ne pas entrevoir d'inflexion de la demande extérieure à ce stade", blâmant la guerre en Ukraine et "les problèmes de compétitivité de l'UE".
C'est un des leitmotivs du pays de Viktor Orban, qui a pris début juillet la présidence tournante du Conseil de l'Union et déplore sans cesse l'impact des sanctions prises contre la Russie et des dépenses des 27 pour aider militairement Kiev.
Sur l'ensemble de l'année, le gouvernement de Budapest parie désormais sur une croissance d'un peu plus de 2% mais espère un rebond en 2025, pariant sur la victoire à la présidentielle américaine du candidat républicain Donald Trump, qui apportera selon Budapest la paix en Ukraine.
Un objectif "difficile" à atteindre, ont cependant estimé les analystes d'ING Bank dans une note. Ils pointent "la stratégie économique imprévisible" des autorités hongroises, qui ont notamment imposé en 2022 aux entreprises des taxes décriées, et le discours politique anxiogène agitant le spectre d'un troisième conflit mondial, autant d'éléments de nature à "inciter les décideurs et les ménages à la prudence".
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