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Sécheresse : "C'est très difficile pour les agriculteurs", s'inquiète la FNSEA
information fournie par Boursorama avec Media Services 11/05/2022 à 15:00

( AFP / PASCAL POCHARD-CASABIANCA )

( AFP / PASCAL POCHARD-CASABIANCA )

Lundi, le ministère de l'Agriculture a également prévenu que la sécheresse qui frappe l'ensemble de la France aura "un impact sur la production des céréales".

La France connaît une vague de chaleur, qui promet de durer. Ce mercredi 11 mai, Christiane Lambert, présidente de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles), a fait part de ses inquiétudes au micro de France Info. "Depuis 25 ans, nous n'avons jamais eu un tel déficit hydrique sur les premiers mois de l'année", s'est-elle alarmée.

"En janvier, février, mars, avril, nous avons eu entre moins 30% et moins 40% de pluviométrie, donc aujourd'hui nous sommes en moyenne à moins 33%. Cela affecte des départements du sud, mais également du nord de la Loire, comme le Maine-et-Loire, la Loire-Atlantique, les Deux-Sèvres et un certain nombre de départements s'inquiètent beaucoup d'ores et déjà - le Loiret, le Cher, l'Indre... C'est très difficile pour les agriculteurs parce que les jours qui viennent sont annoncés plutôt ensoleillés", a détaillé Christiane Lambert.

Cette sécheresse aura des conséquences sur les futures récoltes. "On sait que les cultures qui souffrent le plus sont les cultures de céréales - blé, orge - qui ont été implantées l'hiver, en octobre, novembre de l'année dernière. Elles sont en pleine montaison. (...) Si l'épi souffre de sécheresse, un stress hydrique, les grains seront moins nombreux, et moins de quantité, c'est moins de rendement à un moment où, on le sait, tout le monde attend que l'on produise un peu plus parce que l'Ukraine et la Russie ne livreront pas. Ce n'est pas bon pour le revenu des agriculteurs, car moins de rendement c'est aussi moins de ressources", a-t-elle continué.

Lundi, même son de cloche du côté du ministère de l'Agriculture. La sécheresse qui frappe l'ensemble de la France aura "un impact sur la production des céréales", a-t-on prévenu. "Les cultures d'hiver, comme le blé ou l'orge, qui sont aujourd'hui en phase de développement, commencent à connaître des situations qui vont affecter les rendements", a-t-on indiqué à l'issue de réunions des ministères de l'Agriculture et de la Transition écologique avec les agences de l'eau et les professionnels du monde agricole.

Météo-France évoque "un épisode de chaleur" qui, sans être inédit, est "remarquable par sa précocité, sa durabilité et son étendue géographique".

"Jusqu'à 40%" de perte de rendement

"C'est une période délicate pour les céréales : le blé a atteint sa taille adulte, l'épi s'est développé et on est maintenant au stade du grossissement du grain", a expliqué Joël Limouzin, en charge des situations d'urgence à la FNSEA.

Or, sans eau, l'engrais dont a besoin la plante pour produire un grain de qualité ne pourra monter dans la tige, "il restera dans le sol". Et les grains se flétriront, avec comme risque "une perte de rendement qui peut aller jusqu'à 40% si le temps reste sec pendant plusieurs semaines", met en garde Joël Limouzin, qui s'inquiète notamment pour les grandes plaines céréalières de Beauce et de Bourgogne.

L'absence de pluie, si elle perdure, affectera aussi les cultures de printemps, comme le tournesol, la betterave et le maïs, souligne le ministère, qui évoque aussi la situation délicate des fourrages alors que les pousses d'herbes, qui étaient jusqu'à présent plutôt meilleures que d'habitude, ralentissent.

Entre septembre et avril 2022, le déficit de précipitations est estimé à 19%, et le déficit de recharge des nappes phréatiques est de 20%, essentiellement dans le Grand-Est, dans le nord de la Nouvelle Aquitaine et l'ensemble du Sud-Est, a-t-on rapporté au ministère de la Transition écologique.

A l'issue des réunions de l'après-midi, les ministères ont annoncé que le guichet ouvert en avril pour aider les agriculteurs à faire face au changement climatique et initialement doté de 20 millions d'euros, allait être abondé "de 20 millions supplémentaires".

Face au risque de sécheresse cet été, le gouvernement avait par ailleurs annoncé fin avril que les agences de l'eau pourraient dépenser 100 millions d'euros supplémentaires pour aider les filières agricoles à s'adapter ou créer des retenues d'eau - une mesure contestée par des associations écologiques et certains syndicats paysans.

7 commentaires

  • 11 mai 16:47

    pas vu de syndicats paysans contre les retenues d eau ...


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