
Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau à la sortie de l'Elysée, le 15 mai 2025 à Paris ( AFP / Thibaud MORITZ )
Les propositions du ministère de l'Intérieur destinées à lutter contre "l'entrisme" des Frères musulmans en France ont été "travaillées avec l'Elysée", a assuré jeudi une source au sein de l'entourage de Bruno Retailleau, après un recadrage d'Emmanuel Macron sur ce sujet.
"Nous sommes très surpris car les propositions du ministère de l'Intérieur ont été travaillées avec l'Elysée", a assuré cette source à l'AFP.
On a souligné en outre que la réunion - un Conseil de défense - consacrée à l'entrisme islamiste France était "interministérielle", signifiant que des propositions émanant d'autres ministères avaient été présentées.

Le président Emmanuel Macron à l'Elysée, le 21 mai 2025 à Paris ( POOL / Christophe PETIT TESSON )
De fait, le président Emmanuel Macron avait convoqué autour de lui à l'Elysée le Premier ministre François Bayrou et les ministres concernés, parmi lesquels Bruno Retailleau (Intérieur), Gérald Darmanin (Justice), Jean-Noël Barrot (Affaires étrangères) et Elisabeth Borne (Education nationale).
Ce Conseil a donné lieu à un recadrage de la part du chef de l'Etat qui a jugé que les propositions faites n'étaient pas à la hauteur de la "gravité des faits". Emmanuel Macron a demandé en conséquence au gouvernement "de formuler de nouvelles propositions", selon un communiqué de l'Elysée.
Si le président considère que les mesures proposées "ne sont pas assez musclées", il n'y a aucun problème, a commenté un proche de Bruno Retailleau, "ce n'est pas les idées qui manquent".
Selon plusieurs sources contactées par l'AFP, le chef de l'Etat n'a pas seulement dit aux ministres présents de revoir leur copie. Il s'est aussi agacé que le rapport qu'il avait lui-même demandé en 2024 sur les Frères musulmans et l'islamisme politique ait fuité dans la presse.

Le ministre de la Justice Gerald Darmanin (c) visite la prison de Rémire-Montjoly, le 19 mai 2025 en Guyane ( AFP / Ronan LIETAR )
Emmanuel Macron s'est en outre agacé de la proposition de Gérald Darmanin de créer un quartier de haute sécurité en Guyane pour "les têtes de réseau du narcotrafic".
"Entre un rapport classifié qui fuite opportunément et une proposition de prison de haute sécurité sortie de nulle part (...) franchement ce n'est pas sérieux", avait dénoncé mercredi une source au sein du camp présidentiel.
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