
Un enfant pleure au milieu de Palestiniens qui attendent de recevoir un repas chaud distribué par une association caritative locale à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 24 mai 2025 ( AFP / Eyad BABA )
La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé samedi la mort de neuf enfants d'un couple de médecins palestiniens tués dans un raid aérien israélien dans le sud du territoire assiégé et dévasté par la guerre.
L'armée israélienne a indiqué à l'AFP qu'un de ses aéronefs avait "frappé plusieurs individus soupçonnés d'opérer depuis une structure adjacente" à des soldats dans cette zone. "L'affirmation concernant les dommages causés à des civils non impliqués est en cours d'examen", a-t-elle ajouté.
Israël a intensifié à la mi-mai sa campagne aérienne et terrestre dans la bande de Gaza dans le but affiché d'anéantir le Hamas, de prendre le contrôle du territoire palestinien et de libérer les otages israéliens qui y sont retenus.
Ces derniers ont été enlevés lors de l'attaque sans précédent menée par des commandos du mouvement islamiste palestinien en Israël le 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre.

Un Palestinien récupère quelques biens dans une maison ciblée par une frappe israélienne dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 24 mai 2025 ( AFP / Eyad BABA )
"Hier, vendredi 23 mai 2025, nos équipes ont transféré (à l'hôpital) les corps de 9 enfants martyrs, dont certains étaient carbonisés, de la maison du Dr Hamdi Al-Najjar et de son épouse, Dr Alaa Al-Najjar", a déclaré à l'AFP Mahmoud Bassal, porte-parole de la Défense civile à Gaza, selon qui "l'occupation israélienne a ciblé (leur) maison (...) dans le quartier Gizan Al-Najjar à Khan Younès" (sud).
M. Bassal a précisé que le Dr Hamdi al-Najjar et leur dixième enfant, Adam, étaient tous deux "grièvement" blessés. Selon l'hôpital al-Nasser de Khan Younès, le seul enfant survivant de la fratrie est âgé de 10 ans.
- "Cibles terroristes" -
Mounir Albourche, directeur général du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas pour la la bande de Gaza, a déclaré sur X que la frappe s'était produite peu après que le mari de Mme Najjar, le docteur Hamdi Al-Najjar, l'avait amenée à son travail.
"Quelques minutes à peine après son retour, un missile a frappé leur maison", a-t-il relaté, ajoutant que le médecin était "actuellement en soins intensifs".
La Défense civile a publié une vidéo montrant ce qu'elle présente comme ses secouristes fouillant les décombres de la maison après la frappe. On les voit d'abord éteindre un incendie avant de récupérer plusieurs corps carbonisés d'enfants.

Des Palestiniens se rassemblent pour remplir leurs conteneurs d'eau à Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 24 mai 2025 ( AFP / Eyad BABA )
M. Bassal avait indiqué plus tôt qu'"au moins 15 Palestiniens dont des femmes et des enfants avaient péri dans les frappes israéliennes" samedi dans la bande de Gaza, où les quelque 2,4 millions d'habitants sont confrontés à de graves pénuries d'eau, de nourriture et de médicaments.
L'armée israélienne a affirmé que ses troupes avaient ces dernières 24 heures "éliminé des terroristes et démantelé des infrastructures terroristes y compris souterraines" à Gaza. L'armée de l'air "a frappé plus de 100 cibles terroristes".
Israël assiège la bande de Gaza depuis le début de la guerre et interdit l'accès du territoire aux journalistes venant de l'extérieur.

Des Palestiniens courent pour se mettre à l'abri lors d'une frappe de drone israélien à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza, le 23 mai 2025 ( AFP / Bashar TALEB )
Après une trêve de deux mois ayant permis le retour d'une trentaine d'otages israéliens (dont huit morts) en échange de la libération de quelque 1.800 prisonniers palestiniens, Israël a repris son offensive le 18 mars à Gaza.
Les négociations indirectes entre Israël et le Hamas, qui a pris le pouvoir à Gaza en 2007, sont au point mort.
- "Ma fille demande du pain" -

Une Palestinienne fait la queue pour recevoir un repas chaud à un point de distribution de nourriture dans le camp de réfugiés de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 24 mai 2025 ( AFP / Eyad BABA )
Face à une indignation croissante à l'international sur l'interdiction par Israël de l'entrée de l'aide humanitaire à Gaza depuis le 2 mars, Israël a commencé à laisser passer l'aide lundi, au compte-gouttes.
Les camions autorisés par Israël ne représentent "qu'une pincée d'aide alors qu'un déluge est nécessaire", a dit Antonio Guterres, le patron de l'ONU.
Samedi, la municipalité de Gaza-ville a lancé un appel à l'aide pour la réparation et la réhabilitation "des installations d'eau détruites", faisant état "d'une crise majeure de l'eau".
"Je lance un appel au monde pour qu'il nous aide. Nous avons besoin d'eau potable et de la nourriture. Ma fille demande du pain depuis ce matin et nous n'avons rien à lui donner", affirme Nady Nasrallah, une déplacée à Gaza-ville (nord).

Manifestation anti-gouvrnementale et pour réclamer la libération des otages retenus à Gaza, à Tel-Aviv le 24 mai 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
Comme chaque samedi à Tel-Aviv, des manifestants se sont rassemblés pour réclamer la libération des otages, portant une banderole géante sur laquelle on pouvait lire "Sauvez les otages, mettez fin à la guerre".
L'attaque des commandos du Hamas en Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP à partir de données officielles. Sur 251 personnes enlevées ce jour-là, 57 restent retenues dans Gaza, dont au moins 34 sont mortes, selon les autorités israéliennes.
Plus de 53.901 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués à Gaza par la campagne de représailles militaires israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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