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Pratiques d'enquête contestées: la cheffe de l'office anti-stupéfiants de Marseille et son adjoint mis en examen
information fournie par AFP 26/06/2025 à 19:23

La cheffe et son adjoint de l'Office anti-stupéfiants (Ofast) de Marseille ont été mis en examen à Paris dans le cadre d'une enquête sur une livraison surveillée en 2023 de cocaïne suspectée d'avoir connu de graves dérives ( AFP / JULIEN DE ROSA )

La cheffe et son adjoint de l'Office anti-stupéfiants (Ofast) de Marseille ont été mis en examen à Paris dans le cadre d'une enquête sur une livraison surveillée en 2023 de cocaïne suspectée d'avoir connu de graves dérives ( AFP / JULIEN DE ROSA )

Séisme à l'Office anti-stupéfiants (Ofast) de Marseille: sa cheffe et son adjoint ont été mis en examen à Paris dans le cadre d'une enquête sur une livraison surveillée en 2023 de cocaïne suspectée d'avoir connu de graves dérives.

Ces commissaires ont été mis en examen, respectivement mercredi et jeudi, par les juges d'instruction de la Juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (Junalco), notamment pour "complicité de faux en écriture publique par une personne dépositaire de l'autorité publique" et "violation du secret d'une enquête portant sur la criminalité organisée", a indiqué le parquet de Paris, confirmant à l'AFP une information de sources proches du dossier.

Les deux hauts gradés sont aussi mis en examen pour "complicité d'atteinte à l'intimité par captation d'images et de paroles", selon le ministère public.

"Ils ont été placés sous contrôle judiciaire avec interdiction d'exercer des fonctions et missions de police judiciaire, de se rendre dans tous les locaux de police des Bouches-du-Rhône, interdiction d'entrer en relation avec d'autres personnes apparaissant dans le dossier", a ajouté la même source.

"Après deux jours de garde à vue, ma cliente, cheffe de l'Ofast Marseille, n'est ni mise en examen pour corruption, ni (...) pour trafic de cocaïne, ni (...) pour importation de stupéfiants en bande organisée", a relevé auprès de l'AFP son avocat, Louis Cailliez.

- "Instrumentalisation" -

"Elle conteste vigoureusement toute infraction pénale de sa part et défendra son honneur et sa probité en dépit des tentatives d'instrumentalisation de ce dossier", a-t-il affirmé.

En avril, deux policiers de l'Ofast de Marseille avaient déjà été mis en examen, puis placés en détention provisoire, eux pour trafic de stupéfiants en bande organisée, blanchiment ou encore association de malfaiteurs. Puis en juin, un autre avait à son tour été mis en examen.

Car l'enquête dirigée par la Junalco a révélé, selon le ministère public, de possibles "échanges entre des policiers et d'autres personnes, portant sur la cession d'au moins 360 kg de cocaïne, en dehors de tout contrôle hiérarchique, et sur la dissimulation des quantités réelles arrivées sur le territoire".

Pour Me Cailliez, la garde à vue cette semaine de la cheffe de l'Ofast a justement "permis de lever les doutes sur l'absence de connaissance (et donc de validation) hiérarchique du déroulement réel du dossier Trident", nom de l'opération de livraison de cocaïne surveillée dans le viseur de la justice.

"Tel est également le cas de certaines pratiques de ses effectifs, combattues et dénoncées par elle, et pour lesquelles elle a pourtant été mise en examen", a-t-il insisté.

"Avec ma consœur, Marie Cornanguer, nous nous réjouissions de la légitime mise hors de cause du commissaire X du cœur de ce dossier concernant des faits de trafic de stupéfiants", a réagi de son côté auprès de l'AFP Me Vanessa Bousardo, avocate de l'adjoint.

- "Lanceurs d'alerte" -

"Sa mise en examen résiduelle alors même qu'il est l'auteur du signalement à l'origine de cette procédure sera contestée par toutes les voies de droit à notre disposition. Une telle mise en cause adresse d'ailleurs un très mauvais signal aux lanceurs d'alerte", a-t-elle estimé.

Selon elle, "ce fonctionnaire intègre, qui ne s'est jamais départi de sa probité, conteste catégoriquement les faits qui lui sont lui imputés". "Une requête en nullité sera déposée prochainement à l'encontre de sa mise en examen et des irrégularités relevées", a-t-elle ajouté.

Les investigations initiales dans ce dossier, parties d'un renseignement anonyme en février 2023, portaient sur une arrivée de cocaïne au port de Marseille en container depuis la Colombie et à destination de la région parisienne.

Sauf qu'il s'est "avéré que cette livraison a permis l'entrée sur le territoire de près de 400 kg de cocaïne", selon le parquet. "Plusieurs acteurs du dossier s'étaient par ailleurs étonnés de la difficulté avec laquelle ces stupéfiants auraient été écoulés à Marseille, laissant entendre que la surveillance policière était éventée".

2 commentaires

  • 20:39

    Pendant ce temps là, les criminels courent toujours..


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