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Pouvoir d'achat : le patronat veut privilégier les augmentations individuelles plutôt qu'une hausse généralisée des salaires
information fournie par Boursorama avec Media Services 24/05/2022 à 08:46

Dominique Métayer, président de l'Union des entreprises de proximité (U2P). ( AFP / ERIC PIERMONT )

Dominique Métayer, président de l'Union des entreprises de proximité (U2P). ( AFP / ERIC PIERMONT )

"On a des entreprises qui sont fragilisées", a averti Dominique Métayer, président de l'Union des entreprises de proximité (U2P).

Bercy a appelé à répartir "équitablement" les efforts de lutte contre l'inflation entre Etat et entreprises. De son côté, le patronat écarte toute hausse généralisée des salaires, privilégiant plutôt des primes ou des augmentations individuelles.

"Il n’y aura pas de hausse de salaire uniforme (...). Vous aurez autant de situations que d’entreprises différentes", a affirmé lundi 23 mai sur Franceinfo François Asselin, président de la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME).

"On a des entreprises qui sont fragilisées, donc il faut faire attention, ne pas handicaper l’avenir, qui est incertain", a averti auprès de l'AFP Dominique Métayer, président de l'Union des entreprises de proximité (U2P).

Les deux représentants des chefs d'entreprise se sont exprimés à quelques heures d'une réunion des principales organisations patronales interprofessionnelles et sectorielles au ministère de l'Economie. Prévu à 18 heures, le rendez-vous convoqué par le ministre Bruno Le Maire visait à "faire un point sur la situation économique et en particulier sur la lutte contre l’inflation, ainsi qu'à travailler sur les priorités du quinquennat en matière économique et financière".

A l'issue de cette réunion, le ministre a affirmé : "Je pense que c'est bien que les salaires puissent augmenter dans les entreprises qui en ont la possibilité", a-t-il déclaré, ajoutant qu'"il faut nos compatriotes se disent, 'ça me rapporte de travailler', et pas 'ça me coûte cher'" à cause du prix de l'essence.

"Le retour de l'inflation est une source de préoccupation et d'inquiétude, d'angoisse pour des millions de compatriotes", a expliqué Bruno Le Maire. S'adressant aux patrons, il a souhaité "que tous ensemble nous puissions apporter des réponses à cela", tout en rejetant "des augmentations générales, partout, décidées par l'administration" car "ce n'est pas comme ça que ça marche et ce n'est pas cela qui serait efficace".

"Tout ne doit pas reposer sur l'Etat"

Le combat contre l'inflation, mesurée à 4,8% sur un an en avril, est érigé en "priorité" depuis la formation du nouveau gouvernement, comme l'a martelé Bruno Le Maire au cours du week-end. Un budget rectificatif comportant des mesures de soutien au pouvoir d'achat est d'ailleurs promis pour après les élections législatives.

"On peut faire des mesures de court terme sur le pouvoir d’achat", lui a répondu lundi matin sur BFM Business le coprésident du Mouvement des entreprises de taille intermédiaires (Meti), Frédéric Coirier. Mais "c’est le long terme qu’il faut regarder et le plein emploi", a-t-il insisté. "Il ne faut pas que le coût du travail vienne percuter encore un peu plus les entreprises".

Autre argument du patronat : l'inflation ne touche pas que les salariés. Face à la hausse des prix notamment stimulée par la guerre en Ukraine, "les entreprises ont la même pression", rappelle François Asselin.

"Nous voyons flamber nos prix d’approvisionnement en matières premières, l’énergie en premier. Et lorsqu’on ne peut pas répercuter (ces hausses des prix de production, NDLR) sur les prix de vente, c’est compliqué", a expliqué le patron de la CPME. Ce dernier ne veut pour autant pas rester sourd aux revendications salariales.

"Les entreprises de taille intermédiaire ont fait des efforts importants"

Face aux tensions de recrutement, "beaucoup d’entreprises ont fait des augmentations individuelles" de salaires, a assuré François Asselin, afin de "garder leurs effectifs et leurs compétences".

En outre, "environ 50% des TPE/PME ont versé à leurs salariés la prime 'Macron'" créée fin 2018, défiscalisée et dont le montant maximal devrait tripler au cours du quinquennat, selon une promesse de campagne du président Macron.

Pour inciter davantage d'entreprises à franchir le pas, François Asselin suggère d'ailleurs au gouvernement de les autoriser à verser la prime en plusieurs traites, de façon à contourner d'éventuelles difficultés passagères de trésorerie. "Les entreprises de taille intermédiaire ont fait des efforts importants", renchérit Frédéric Coirier.

"Les salaires ont augmenté de plus de 3% dans les dernières négociations annuelles obligatoires et (...) l’intéressement et la participation vont certainement beaucoup augmenter aussi, puisque les résultats 2021 sont plutôt bons", anticipe-t-il.

Pour redonner du pouvoir d'achat aux salariés, François Coirier mise sur la baisse annoncée des impôts de production. "Il faut revenir à la moyenne (européenne), pour restaurer les marges de nos entreprises. A partir du moment où elles ont des marges, elles investissent, elles créent de l’emploi et elles peuvent augmenter les rémunérations des salariés", développe-t-il.

Un retour à la moyenne continentale qui équivaudrait à 35 milliards d'euros de baisse des impôts de production, précise-t-il à l'AFP. Soit cinq fois plus que les 7 milliards d'impôts de production que l'exécutif s'est engagé à faire disparaître en supprimant la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises.

11 commentaires

  • 24 mai 15:39

    qd IG metal obtenait les 32 heures forcement en France on voulait un petit 35 heures ... en 1936 les alsaciens avaient des congés payés ... forcement le francais voulait la meme chose ... la france suis ... ce n est pas une pionniere ...


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