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Les Etats-Unis vont révoquer des visas d'étudiants chinois, condamnation de Pékin
information fournie par AFP 29/05/2025 à 14:33

Rassemblement des étudiants de Harvard pour la liberté en soutien aux étudiants internationaux sur le campus de l'université à Boston, dans le Massachusetts, le 27 mai 2025 ( AFP / Rick Friedman )

Rassemblement des étudiants de Harvard pour la liberté en soutien aux étudiants internationaux sur le campus de l'université à Boston, dans le Massachusetts, le 27 mai 2025 ( AFP / Rick Friedman )

La Chine a condamné jeudi la décision "déraisonnable" du gouvernement américain de révoquer "avec fermeté" des visas d'étudiants chinois, dans le cadre de la suspension par l'administration Trump du traitement des visas d'étudiants étrangers.

Il s'agit de la dernière mesure en date prise par l'administration américaine dans son offensive contre les universités, visant notamment Harvard qui organise jeudi sa cérémonie annuelle de remise des diplômes.

Le gouvernement américain va "révoquer avec fermeté les visas pour les étudiants chinois, notamment ceux ayant des liens avec le Parti communiste chinois ou étudiant dans des filières sensibles", a affirmé mercredi le chef de la diplomatie américaine Marco Rubio dans un communiqué.

"Nous allons aussi revoir les critères pour renforcer l'examen de toutes les prochaines demandes de visa venant de la Chine et de Hong Kong", a ajouté le secrétaire d'Etat.

La Chine a condamné cette mesure jeudi. "Les États-Unis ont révoqué de manière déraisonnable les visas des étudiants chinois sous prétexte d'idéologie et de (protection des) droits nationaux", a déploré devant la presse la porte-parole du ministère des Affaires étrangères Mao Ning.

Plus de 277.000 Chinois étaient inscrits dans les universités américaines pour l'année 2023-2024, seulement dépassés par les étudiants indiens, selon un rapport approuvé par le département d'Etat.

Les étudiants chinois représentent l'une des sources de revenus les plus importantes pour les universités aux Etats-Unis.

"Cette décision, qui semble expéditive, a un impact dévastateur incommensurable", a fustigé Bi Jingxin, un étudiant de 21 ans interrogé à Pékin par l'AFP.

"Si nous, les Chinois, voulons étudier aux États-Unis, c'est surtout pour les enseignants et les excellents résultats académiques", a poursuivi Bi. "Il semble que Trump et son équipe agissent (...) sans se soucier des conséquences."

Sur le campus de l'Université des études internationales de Pékin (BFSU) -- l'une des plus prestigieuses du pays -- l'atmosphère était également morose.

"Si (les États-Unis) nous ciblent si fortement, cela réduit mes meilleures options",estime Zhang Yue, 23 ans, qui avait envisagé de s'inscrire dans une université américaine mais qui pourrait opter pour l'Europe désormais.

- Suspension des visas -

Depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, Donald Trump s'est lancé dans une vaste campagne contre des universités qu'il accuse de propager une idéologie "woke".

Part d'étudiants étrangers dans les universités américaines d'au moins 1000 étudiants inscrits à l'automne 2023, selon les données du Centre national américain des données statistiques sur l'éducation ( AFP / Nalini LEPETIT-CHELLA )

Part d'étudiants étrangers dans les universités américaines d'au moins 1000 étudiants inscrits à l'automne 2023, selon les données du Centre national américain des données statistiques sur l'éducation ( AFP / Nalini LEPETIT-CHELLA )

Il leur reproche notamment leurs politiques de promotion de la diversité ou encore d'avoir laissé se multiplier les manifestations contre la guerre à Gaza, qu'il associe à de l'antisémitisme.

Lors de son premier mandat (2017-2021), le républicain avait surtout pris pour cible les étudiants chinois dans les filières jugées sensibles, soupçonnés de liens avec les renseignements chinois.

L'administration Trump, décidée à imposer son idéologie nationaliste et conservatrice, avait ordonné mardi la suspension du traitement des visas pour les étudiants étrangers, dont elle veut passer au crible les réseaux sociaux.

Dans un document interne consulté par l'AFP, le département d'Etat demande désormais aux ambassades et consulats américains de ne pas autoriser de "rendez-vous pour de nouveaux visas étudiants ou de programmes d'échange", en attendant la publication de "directives sur l'examen approfondi des réseaux sociaux pour toutes les demandes de ce type".

Depuis janvier, des centaines d'étudiants étrangers ont déjà vu leurs visas révoqués, tandis que des étudiants en situation régulière sur le sol américain ayant participé à des manifestations propalestiniennes ont été arrêtés et menacés d'expulsion.

Manifestation en soutien aux étudiants internationaux sur le campus de l'université de Harvard à Boston, le 27 mai 2025 dans le Massachusetts ( AFP / Rick Friedman )

Manifestation en soutien aux étudiants internationaux sur le campus de l'université de Harvard à Boston, le 27 mai 2025 dans le Massachusetts ( AFP / Rick Friedman )

A Harvard, "un nombre incalculable d'étudiants étrangers se sont renseignés sur la possibilité d'un transfert vers une autre" université, ainsi que sur "leur situation et leurs options", a écrit mercredi la directrice des services d'immigration de la prestigieuse université américaine, Maureen Martin, dans un dépôt d'acte judiciaire.

- "Censure des Américains" -

L'offensive de M. Trump a provoqué "une peur profonde", de "la confusion" et "une détresse émotionnelle" parmi les étudiants et les chercheurs étrangers, a-t-elle ajouté.

La charge de Donald Trump va au-delà des étudiants, l'administration américaine ayant annoncé mercredi qu'elle refuserait des visas aux responsables étrangers qui "censurent" les Américains sur les réseaux sociaux.

Les lettres Harvard sur le campus de l'Université à Boston, le 27 mai 2025 dans le Massachusetts ( AFP / Rick Friedman )

Les lettres Harvard sur le campus de l'Université à Boston, le 27 mai 2025 dans le Massachusetts ( AFP / Rick Friedman )

M. Rubio - blâmé par certains pour avoir revoqué des visas de personnes ayant critiqué Israël - a estimé qu'il existait des "actions flagrantes de censure" à l'étranger contre des entreprises américaines.

Il a annoncé mercredi, en guise de représailles, "une nouvelle politique de restriction des visas qui s'appliquera aux responsables étrangers et aux personnes qui se rendent complices de la censure des Américains", sans citer de noms.

7 commentaires

  • 29 mai 16:51

    Bon en attendant c est les etudiants indiens les plus nombreux desormais.. qui sait dans 20 ans qd l Inde menacera de prendre la premiere place de l economie mondiale on risque de voir les USA prendre des mesures ... peu importe la nation qui leur fait de l ombre ... democratie ou regime autoritaire.. ce n est pas le PB .. le PB des chinois c est qu ils restent attaché à leur pays .. c est un peu comme nos patriotes qui aiment la France .


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