( AFP / PATRICIA DE MELO MOREIRA )
L'économie portugaise devrait afficher une croissance de 2% environ à la fin de l'année, a estimé le ministre des Finances Joaquim Miranda Sarmento dans un entretien publié jeudi dans la presse.
"Notre prévision de croissance pour l'économie portugaise cette année tourne autour de 2%", a déclaré le ministre au quotidien Publico.
Cette prévision est supérieure aux précédentes estimations du gouvernement qui tablait sur une croissance de 1,5% dans son programme de stabilité pour la période 2024-2028 remis en avril à Bruxelles.
La nouvelle estimation est en ligne avec celle de la Banque du Portugal qui table sur 2% en 2024.
Au deuxième trimestre, la croissance portugaise a toutefois ralenti, avec un produit intérieur brut (PIB) en légère hausse de 0,1%, après +0,8% au cours des trois premiers mois de l'année, selon une première estimation publiée mardi par l'Institut national des statistiques (Ine).
En 2023, la croissance au Portugal avait atteint 2,3%, parmi les plus fortes de l'Union européenne, portée notamment par le secteur du tourisme, principal moteur de son économie.
L'année dernière, le tourisme "a contribué, de manière directe et indirecte, à hauteur de 12,7% au PIB", soit 33,8 milliards d'euros, selon des données publiées jeudi par l’Ine.
Ce secteur "a été déterminant" pour l'économie "représentant près de la moitié de la croissance du PIB enregistrée en 2023", souligne l'office portugais des statistiques.
Le nouveau gouvernement minoritaire de droite modérée, issue des élections législatives anticipées de mars dernier, est actuellement contraint de négocier le budget de l'Etat pour 2025 avec les partis de l'opposition.
Les négociations, qui ont débuté fin juillet, doivent reprendre en septembre.
Pris en étau par des socialistes évincés du pouvoir après huit ans aux affaires et une extrême droite en forte progression, le Portugal n'est pas assuré de pouvoir se doter d'un budget à l'automne, mais les observateurs s'accordent à dire que ni le gouvernement ni les oppositions n'ont pour l'instant intérêt à provoquer de nouvelles élections.
"La marge de négociation est étroite", a prévenu le ministre des Finances, précisant que l'objectif du gouvernement est d'afficher en 2025 "un excédent budgétaire entre 0,2 et 0,3%" du PIB.
La dette publique, qui était repassée au-dessus des 100% en début d'année, s'est toutefois encore creusée au second trimestre. Elle représentait fin juin 101,5% du PIB, d'après les données publiées jeudi par la Banque du Portugal.
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