
Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet, le 4 juillet 2023 à l'Elysée, à Paris ( AFP / Ludovic MARIN )
Le maire écologiste de Lyon, Grégory Doucet, a lancé lundi une série de débats publics pour "rendre des compte" à ses administrés, assurant œuvrer pour améliorer leur cadre de vie et leur santé face aux doléances récurrentes sur les embouteillages provoqués par les travaux, le "tout cyclisme" et le déclin du petit commerce.
"Il y a des nuisances, oui, mais elles étaient nécessaires pour une transformation majeure de la ville (...) dans un contexte de transformation du climat à une vitesse considérable", a plaidé l'édile de 51 ans, qui briguera un second mandat en 2026.
Inconnu en politique avant de ravir la ville en 2020 à la tête d'une coalition EELV-LFI-PS-PCF, Grégory Doucet a inauguré devant 400 personnes une série de neuf "rencontres", une par arrondissement. Des débats publics qu'il présente comme un "exercice de transparence" sur son bilan, quand l'opposition dénonce une "campagne électorale déguisée", financée par l'"argent public" à dix mois des municipales.
"Non, ce n'est pas une campagne, c'est un exercice de redevabilité (...), le devoir démocratique auquel doit se plier tout élu", a martelé M. Doucet devant la presse avant d'entrer dans une salle comble majoritairement acquise à sa cause dans le 8e arrondissement, en grande partie composé de quartiers populaires.
-"On détruit du bitume"-
Ailleurs, le maire pourrait subir de plus rudes apostrophes, notamment de commerçants, riverains et automobilistes en colère. Au diapason de l'opposition macroniste et des droites, ils pestent chaque jour contre l'"insécurité", les nombreux chantiers et leurs embouteillages, les zones à 30 km/h, à faible émission ou à trafic limité, la piétonnisation d'une partie du centre-ville... et les incivilités de certains cyclistes et trottinettistes.
La même petite musique qu'entendue depuis dix ans dans le Paris d'Anne Hidalgo alliée aux Verts et, depuis 2020, dans les autres grandes villes remportées par les écologistes: Bordeaux, Strasbourg et Grenoble, entre autres.
"La majorité des chantiers vont bientôt s'achever", à l'automne, a-t-il promis. "On a hâte, comme vous", a encore lancé Grégory Doucet, avant de s'enorgueillir des "10.000 arbres plantés". "On a gagné 14 hectares de nature en cinq ans, le bitume a cessé de progresser et on en détruit même pour des espaces verts", s'est-il réjoui, chaudement applaudi par le public.
La mairie vante une baisse de "11% des particules fines" et "22% de consommation d'énergie en moins" depuis 2020.
A ceux qui l'accusent de "tuer" le petit commerce notamment en piétonnisant "à outrance", il a rétorqué œuvrer "à donner envie aux gens de se déplacer chez leurs commerçants plutôt que de cliquer sur leur ordinateur", allusion à l'e-commerce qui condamne, à Lyon comme ailleurs, bien des boutiques à baisser le rideau.
- Plus de mixité -
La mairie souligne aussi la note maximale (AA) de l'agence de notation financière Morningstar DBRS, qui saluait en mars les "solides performances financières" de Lyon, son "endettement très modéré" et sa "gestion budgétaire de qualité".

Le maire écologiste de Lyon Grégory Doucet relâché de garde à vue, le 9 avril 2025 à Lyon ( AFP / Olivier CHASSIGNOLE )
Mais les débats, très policés, ont surtout tourné lundi soir autour d'une nécessaire augmentation des logements, notamment sociaux, et "plus grande mixité".
Ces rencontres sont lancées alors que la candidature de M. Doucet a pu apparaître fragilisée: d'une part par une garde à vue de 8 heures le 30 avril, dans une enquête sur 24 agents municipaux affectés "illégalement" à des "missions politiques" selon la Chambre Régionale des Comptes. D'autre part par une candidature de plus en plus probable de Jean-Michel Aulas, l'ex-patron du club de foot Olympique lyonnais, en passe de rassembler derrière lui la macronie et LR.
M. Doucet affirme qu'il s'agissait bien de "vrais emplois (...) d'agents administratifs", déjà présents sous la mandature de ses prédécesseurs.
Quant à la possible candidature de M. Aulas, 310e fortune de France selon le magazine Challenges, il y a encore loin des urnes à la mairie: dans un récent sondage Elabe-BFM, l'homme d'affaires ne devancerait l'actuel patron de la ville d'une courte tête au premier tour (24% contre 22%) que dans le cas d'une gauche et d'une opposition toutes deux divisées. Dans toutes les autres hypothèses, le maire sortant le précède de 4 à 9 points.
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