
Le président élu du Gabon Brice Clotaire Oligui Nguema (Centre) lève les doigts au ciel, le 13 avril 2025 à Libreville, lors de l'annonce des résultats de l'élection présidentielle qui a mis fin à 19 mois de transition dans le pays ( AFP / Daniel BELOUMOU OLOMO )
Le président Brice Clotaire Oligui Nguema a prêté serment samedi dans un stade près de Libreville devant environ 40.000 personnes, mettant fin à son rôle de chef de la transition, 19 mois après la destitution du président Ali Bongo.
M. Oligui, général de brigade qui a mis fin à plus de 55 ans de règne de la famille Bongo sur le pays, a prêté serment sur la nouvelle constitution approuvée par référendum pendant la transition en novembre 2024.
Le général-président, plébiscité le 12 avril avec 94,85% des voix, avait fait son entrée dans le stade vers 13H30 (12H30 GMT) saluant la foule debout à l'arrière d'une voiture au toit ouvert, en costume civil sombre, écharpe rouge sur le torse. Il prend officiellement les commandes du pays pour un mandat de sept ans.
Avant un retour complet à l'ordre constitutionnel, le Gabon devra encore organiser des élections législatives, prévues avant la fin de l'été.
Dès 07H00 (06H00 GMT), des encombrements étaient visibles dans les rues de Libreville et aux abords du stade à Akanda, au nord de la capitale, ont constaté des journalistes de l'AFP.
-"Transition réussie"-
Les spectateurs, arborant t-shirts et drapeaux à l'effigie du président, ont attendu une grande partie de la journée dans une ambiance festive le remplissage progressif des tribunes.
Le stade d'Angondjé ou stade de l'amitié sino-gabonaise, au nord de la capitale, a accueilli les Gabonais munis de billets d'entrée distribués gratuitement. C'est la première fois au Gabon qu'une cérémonie de prestation de serment présidentielle a lieu devant un public aussi large.
Plusieurs chefs d'Etat du continent africain sont arrivés dans la capitale gabonaise dès vendredi soir. Parmi eux, Umaro Sissoco Embalo (Guinée Bissau), Adama Barrow (Gambie), Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Faustin-Archange Touadéra (Centrafrique) ou encore Teodoro Obiang Nguema Mbasogo (Guinée équatoriale).
Le président de la République démocratique du Congo (RDC) Félix Tshisekedi a fait son entrée au stade samedi à la mi-journée, peu avant le chef de l'Etat rwandais Paul Kagame. Kigali et Kinshasa sont actuellement en pourparlers pour tenter de mettre fin au conflit dans l'Est de la RDC.
Et le général Mamadi Doumbouya, qui a pris le pouvoir par la force en septembre 2021 en Guinée, est arrivé vêtu d'habits traditionnels africains, comme le président tchadien Mahamat Déby.

Le candidat-président de la transition au Gabon, Brice Oligui Nguema, fait un geste du pouce lors d'un rassemblement politique de campagne présidentielle le 29 mars 2025 au stade d'Angondjé près de Libreville ( AFP / Nao Mukadi )
"Désormais, le Gabon est membre à part entière des Etats démocratiques et sera à tout jamais un modèle type de transition réussie", a dit M. Touadéra dans une allocution en tant que facilitateur de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEAC) pour la transition gabonaise.
La France est représentée à Libreville par son ministre délégué chargé de l'Europe, Benjamin Haddad.
Dès mardi soir, dans un ultime communiqué, les militaires et membres des forces de sécurité du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), l'organe mis en place après la chute du régime d'Ali Bongo, ont annoncé leur dissolution.
-"Militaires dans les casernes"-
"La prestation de serment par le président de la République élu (...) mettra fin à la présidence de transition et conduira au retour à l'ordre constitutionnel civil", a déclaré dans un communiqué vidéo le colonel Ulrich Manfoumbi, porte-parole du CTRI, officialisant le "retour des militaires dans leurs casernes".
Pendant plusieurs jours dans la capitale gabonaise, des centaines d'ouvriers se sont employés à nettoyer et repeindre les abords des principaux axes entre le centre de la ville et le stade.
De sérieux défis attendent désormais M. Oligui Nguema à la tête du Gabon, un pays riche en pétrole, mais dont l'économie est en difficulté.
Parmi les principales préoccupations, le réseau d'électricité vieillissant occasionne de nombreuses coupures d'électricité, le chômage des jeunes avoisine les 40%, les infrastructures routières sont absentes ou dégradées et la dette du pays devrait atteindre les 80% du PIB en 2025.
Durant la transition, le président Oligui Nguema s'est présenté comme un "bâtisseur" en lançant ou relançant de nombreux chantiers de construction au Gabon. Il a également promis de "sévir" contre la corruption.
Selon la nouvelle Constitution, le président élu prendra la tête du pays avec des pouvoirs élargis. Le poste de Premier ministre a été supprimé à la faveur de la création d'un poste de vice-président.
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