
LE CONSEIL D'ENGIE VOTE CONTRE LA RECONDUCTION DE KOCHER COMME DG
PARIS (Reuters) - Le conseil d'administration d'Engie s’est prononcé jeudi contre le renouvellement du mandat de directrice générale d'Isabelle Kocher, qui prend fin en mai, apprend-on de deux sources au fait du dossier.
Une direction générale par intérim va être nommée, mais Jean-Pierre Clamadieu, président du conseil, ne va pas cumuler la présidence et les fonctions de directeur général, ajoute-t-on.
Le vote qui a conduit à l'éviction d'Isabelle Kocher n'a pas été unanime, a-t-on également appris.
Selon deux sources de Reuters, les représentants de l'Etat, qui détient 24% d'Engie, ont décidé de ne pas renouveler le mandat de la directrice générale. [ nL8N2A67GV ]
Engie devait à l'origine se prononcer fin février sur la reconduction ou non de la dirigeante, en poste depuis 2016.
Mais, selon plusieurs sources au fait du dossier, les relations entre Isabelle Kocher et Jean-Pierre Clamadieu se sont dégradées à un tel point ces dernières semaines que le groupe a décidé d'accélérer sa décision.
Des sources internes à Engie et des observateurs du groupe indiquent que l'Etat, qui peut se désengager du capital depuis le vote de la loi Pacte, reproche à Isabelle Kocher de s'être entourée d'une équipe dirigeante manquant d'envergure et d'avoir informé trop tardivement le conseil de certaines décisions et orientations stratégiques.
La progression du cours de Bourse de l'entreprise sous son mandat (+13% environ), jugée trop modeste, est elle aussi invoquée comme motif de son éviction.
Alors que des rumeurs sur son éviction potentielle ont commencé à circuler fin 2019, des salariés du groupe ont publiquement pris position en faveur de son maintien et, plus récemment, des personnalités du monde politique et des affaires lui ont apporté leur soutien - dont Anne Hidalgo, Xavier Bertrand ou encore Cédric Villani et Aurore Bergé -, ce que la présidence d'Engie et l'Etat auraient très mal perçu.
Isabelle Kocher, après avoir déjà entretenu des relations tendues avec l'ancien président d'Engie Gérard Mestrallet, a régulièrement estimé ces dernières années qu'elle était la cible de critiques en raison du virage stratégique qu'elle a fait prendre au groupe.
Sous sa direction, Engie a procédé à quelque 15 milliards d'euros d'actifs sur la période 2016-2018, principalement dans la production d'électricité à partir de charbon et dans l'amont pétrolier et gazier, et a donné la priorité aux énergies renouvelables, aux infrastructures gazières et aux services.
(Benjamin Mallet, Leigh Thomas et Gwénaëlle Barzic, édité par Jean-Stéphane Brosse)
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