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La fin des moteurs thermiques est un "sabotage industriel" européen, juge Luc Chatel
information fournie par Boursorama avec Media Services 09/06/2022 à 15:10

Le Parlement européen a fixé le cap sur 2035 pour atteindre l'objectif "zéro émission" des véhicules neufs. Avec des conséquences massives sur les constructeurs, appelés à accélérer leur transformation.

Luc Chatel, en 2015, à Paris (illustration) ( AFP / THOMAS SAMSON )

Luc Chatel, en 2015, à Paris (illustration) ( AFP / THOMAS SAMSON )

L'avenir des véhicules roulant à l'essence et au diesel s'inscrit désormais en pointillés en Europe, à la suite d'un vote historique des eurodéputés qui ont ouvert la voix à la fin des moteurs thermiques. Le Parlement européenn a ainsi approuvé la proposition de Bruxelles de réduire à zéro les émissions des automobiles neuves à partir de 2035, n'autorisant de facto que la vente de véhicules électriques.

Ce vote serré, par 339 pour et 249 voix contre, détermine la position des eurodéputés avant leurs négociations avec les États membres pour finaliser un compromis. Les voitures représentent au moins 12% des émissions de CO2 dans l'UE.

Si elle demeure symbolique, la décision est loin de faire l'unanimité. "L'interdiction du thermique, c'est un grand saut dans le vide et un sabordage industriel", a ainsi jugé l'ancien ministre Luc Chatel, aujourd'hui président de la Plateforme automobile (PFA).

Un "boulevard pour l'industrie chinoise", selon Chatel

"L'Europe, qui a inventé l'automobile et porte l'innovation de l'automobile depuis 100 ans, décide unilatéralement de mettre fin à une technologie que toutes les autres grandes nations automobiles vont continuer !". "Les constructeurs européens vont cesser de développer de nouveaux modèles. Mais les Chinois vont continuer à faire de nouvelles voitures thermiques. Ca va être un boulevard pour l'industrie chinoise !" , a t-il jugé, à l'antenne de BFM Business , jeudi 9 juin.

L'ex-ministre détaille par ailleurs ce qu'il voit comme une équation aux multiples inconnues. "Je ne sais pas si on aura les clients pour ces voitures électriques. Une voiture électrique, ça vaut 50% plus cher qu'une voiture thermique. On a déjà du mal à vendre nos voitures aujourd'hui", fait-il valoir. Luc Chatel s'inquiète également du nombre de bornes de recharge. "On a 60.000 bornes de recharge aujourd'hui. D'ici 2030, il en faudrait près d'un million!". "Pour atteindre le débit proche d'une pompe à essence, il faudrait 70 bornes ultra-rapides pour avoir le débit suffisant"." On a un sujet d'infrastructures considérable!" , estime t-il, s'inquiétant par ailleurs de l'impact environnemental lié à la production de l'électricité, et des batteries.

"C'est une décision contre le marché, contre l'innovation et les technologies modernes, sans admettre qu'il n'y a pas suffisamment d'infrastructures de recharge dans une grande partie de l'Europe" pour les voitures électriques, avait pour sa part fustigé Hildegard Müller, présidente de la puissante fédération des constructeurs allemands VDA.

29 commentaires

  • 10 juin 12:35

    La décision de l'UE était attendue depuis longtemps. Les constructeurs automobiles ont joués la montre. Pendant ce temps, les constructeurs asiatiques ont pris une avance importante sur les véhicules électriques. Au lieu se plaindre, M. Chatel devrait mettre ses troupes en orde de bataille pour rattraper le retard accumulé.


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