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L'Ukraine dit lancer des contre-offensives, la Russie évoque des compromis possibles
information fournie par Reuters 16/03/2022 à 11:40

L'UKRAINE DIT LANCER DES CONTRE-OFFENSIVES, LA RUSSIE ÉVOQUE DES COMPROMIS POSSIBLES

L'UKRAINE DIT LANCER DES CONTRE-OFFENSIVES, LA RUSSIE ÉVOQUE DES COMPROMIS POSSIBLES

par Pavel Polityuk, Natalia Zinets et Omer Berberoglu

LVIV, Ukraine (Reuters) - L'Ukraine a affirmé mercredi avoir lancé des contre-offensives contre l'armée russe en plusieurs endroits de son territoire tandis que la Russie faisait état de compromis susceptibles d'être atteints rapidement sur certains points des négociations entre les deux pays.

Les efforts pour tenter d'évacuer les civils des zones de combat se poursuivent parallèlement, notamment à Marioupol, port du sud-est de l'Ukraine assiégé et bombardé depuis deux semaines par l'armée russe, où plus de 2.500 habitants sont déjà morts selon les autorités ukrainiennes.

Environ 20.000 personnes ont pu quitter la ville à bord de voitures particulières, a déclaré le ministère ukrainien de l'Intérieur, mais au moins 10 fois plus d'habitants, privés d'eau potable, de chauffage, d'électricité et de ravitaillement, devraient être évacués en urgence.

Des incertitudes demeurent sur la réouverture d'un couloir humanitaire ce mercredi pour poursuivre l'évacuation de civils de Marioupol, a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne.

Dans une vidéo, Irina Verechtchouk a aussi déclaré que l'armée russe contrôlait depuis mardi un hôpital de la ville où, selon elle, elle retient en otage 400 patients et membres du personnel, ce que Reuters n'a pas été en mesure de vérifier.

Quasiment trois semaines après le début de l'invasion russe, que Moscou présente comme une "opération militaire spéciale" destinée à assurer la sécurité de la Russie et à empêcher un "génocide" des populations russophones d'Ukraine, des arguments qualifiés de prétextes fallacieux par Kiev et ses soutiens occidentaux, l'armée ukrainienne a lancé des contre-offensives sur "plusieurs théâtres d'opération", a écrit le conseiller présidentiel Mikhaïlo Podolyak sur Twitter.

"Cela change radicalement les dispositions de chaque camp", a-t-il ajouté sans fournir de précisions.

Reuters n'a pas été en mesure de vérifier ces affirmations de source indépendante.

TROIS MILLIONS DE RÉFUGIÉS UKRAINIENS

L'état-major de l'armée ukrainienne a pour sa part souligné l'"intensité élevée des hostilités", mais sans préciser où les combats étaient les plus violents.

L'offensive russe s'est déroulée jusqu'à présent sur trois fronts principaux: dans l'est de l'Ukraine proche de la Russie, dans le nord en direction de la capitale Kyiv et dans le sud le long du littoral de la mer Noire et de la mer d'Azov.

Les services de secours de la région de Kharkiv, dans l'Est, ont affirmé mercredi que plus de 500 habitants de la ville avaient été tués depuis le début du conflit.

Dans le Nord, le gouverneur de la région de Tchernihiv a dit que la ville et d'autres localités du secteur étaient privées d'électricité. Viatcheslav Tchaus a cependant assuré que l'armée ukrainienne "est puissante et assène chaque heure des coups puissants à l'ennemi russe".

Irina Venediktova, procureure générale d'Ukraine, a pour sa part écrit sur Facebook que la guerre avait déjà coûté la vie à 103 enfants et que les forces russes avaient bombardé plus de 400 structures éducatives, dont 59 ont été détruites.

Trois millions d'Ukrainiens ont déjà fui leur pays.

Au terme de sa troisième semaine d'offensive, l'armée russe n'est pour l'instant pas parvenue à prendre le contrôle d'une seule des 10 plus grandes villes d'Ukraine, même si elle semble se rapprocher de Kyiv, bombardée mardi.

Le président ukrainien Volodimir Zelensky a déclaré mercredi que les négociations entre son pays et la Russie semblaient prendre une tournure plus réaliste. "Les réunions se poursuivent et je suis informé que les positions dans les négociations semblent déjà plus réalistes. Mais il faut encore du temps pour que les décisions aillent dans l'intérêt de l'Ukraine", a-t-il dit dans un message vidéo.

NOUVELLE RÉUNION DE L'OTAN

Dans un signe apparent d'ouverture, Volodimir Zelensky avait auparavant déclaré que l'Ukraine était prête à accepter des garanties en termes de sécurité de la part des pays occidentaux quitte à renoncer à son objectif de long terme d'une adhésion à l'Otan, une perspective que la Russie juge inacceptable.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a déclaré mercredi qu'un accord était proche sur certains éléments d'un possible accord de paix maintenant que l'Ukraine acceptait de discuter de son éventuelle neutralité.

"Un statut de neutralité est désormais sérieusement discuté parallèlement, bien sûr, à des garanties de sécurité", a dit Sergueï Lavrov au groupe de média russe RBC.

"Maintenant, cette chose très précise est discutée dans les négociations, il y a des formulations absolument précises qui de mon point de vue sont proches de faire l'objet d'un accord", a-t-il ajouté, tout en soulignant que les négociations n'étaient pas faciles mais qu'existait "un espoir de parvenir à un compromis".

S'ils ont imposé plusieurs trains de lourdes sanctions économiques et financières à la Russie, les Etats-Unis et les pays européens excluent toute intervention militaire directe en Ukraine.

Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, a déclaré mercredi à son arrivée à Bruxelles pour une réunion avec ses homologues de l'Otan que les membres de l'Alliance atlantique allaient continuer à fournir des armes défensives à l'Ukraine et qu'ils étaient unanimes dans leur soutien à Kyiv.

Selon des responsables et des diplomates, les commandants militaires de l'Otan vont recevoir mercredi pour instruction d'élaborer de nouveaux plans de dissuasion face à la Russie pour la convaincre de ne pas lancer d'autre opération militaire, notamment via l'envoi de renforts en troupes et le déploiement de systèmes de défense antimissiles en Europe de l'Est.

(Rédactions de Reuters, version française Bertrand Boucey, édité par Jean-Michel Bélot)

18 commentaires

  • 16 mars 14:22

    Heureusement les Français voient très bien l'ignominie de vos assertions comme « Le seul objectif de l'ukraine depuis 15 jours est de causer le plus de dommages possible dans les zones civiles » qui vous disqualifient toujours plus.


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