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L'âge de la retraite revient doublement dans le débat
information fournie par AFP 11/06/2025 à 20:21

Des syndicalistes de la CGT manifestent le 16 octobre 2015 à Paris ( AFP / PATRICK KOVARIK )

Des syndicalistes de la CGT manifestent le 16 octobre 2015 à Paris ( AFP / PATRICK KOVARIK )

L'âge de la retraite, fixé à 64 ans par la réforme Borne de 2023, continue de constituer un point de blocage majeur dans les discussions des partenaires sociaux sur les retraites, les syndicats estimant n'avoir toujours pas obtenu le "bougé" qu'ils réclament.

Pour l'instant "aucune porte n'a été ouverte" par la partie patronale, a regretté Yvan Ricordeau, le négociateur de la CFDT, à l'issue d'une nouvelle réunion mercredi du conclave sur les retraites.

Mardi, le Medef a officialisé son refus de tout retour en arrière sur l'âge légal de 64 ans, en proposant deux mesures visant à atténuer les effets de la réforme Borne : il propose de rendre plus favorable le calcul de la pension des femmes ayant eu des enfants, et un départ avancé d'un an pour certaines personnes en invalidité.

Mais pour les syndicats, le compte n'y est pas encore, loin de là.

Mardi prochain, jour de fin prévue des travaux, "ça va être très compliqué d'avoir 5 signatures", a confirmé Pascale Coton, la négociatrice de la CFTC.

"S'il n'y pas de bougé" du patronat sur l'âge, ainsi que sur le financement du système, et la prise en compte de la pénibilité, "ça va être compliqué" de parvenir à un accord mardi, a averti de son côté Yvan Ricordeau.

La CFDT veut notamment obtenir que la pénibilité puisse être prise en compte pour obtenir un départ anticipé en retraite, une demande que pour l'instant le patronat se refuse à accepter.

Sur le financement du régime des retraites, les syndicats reprochent au Medef de n'avoir fait aucune proposition pour que les entreprises contribuent au financement du retour à l'équilibre du système en 2030, objectif imposé par le Premier ministre François Bayrou.

La marche est haute, puisque pour l'instant, un déficit de 6,5 milliards est prévu.

Des propositions demandant des efforts aux retraités existent dans le "document martyr" qui recense les propositions faites pour parvenir à un accord, et qui a été rédigé par l'animateur des discussions, Jean-Jacques Marette.

Le document mentionne par exemple des scénarios aboutissant à une augmentation de la CSG pour les retraités, ou bien à une sous-indexation des retraites par rapport à l'inflation.

Mais s'il n'y a pas "d'effort partagé", c'est à dire si les entreprises ne participent pas financièrement au retour à l'équilibre, "je n'ai pas de mandat pour signer", a averti Pascale Coton.

- "66,5 ans en 2070" -

La question de l'âge était déjà revenue dans le débat public par un biais surprise. Le 6 juin, au lendemain d'une séance du conclave, plusieurs médias, dont l'AFP, ont eu connaissance d'une version de travail du rapport du Conseil d'orientation des retraites (COR).

Contrairement aux usages, ce texte, élaboré sous la houlette de Gilbert Cette, économiste et soutien d'Emmanuel Macron lors de la présidentielle 2017, ne se contente pas de lister les leviers possibles. Le pré-rapport flèche ainsi une option: repousser l'âge du départ à 64,3 ans en 2030, 65,9 ans en 2045 et 66,5 ans en 2070.

Cette piste est la seule "expansive", augmentant la production de richesse du pays, selon ce document, contrairement aux autres voies - accroître les cotisations salariales ou patronales ou peser sur le niveau des retraites - jugées "récessives", freinant la production de richesses.

Les syndicats sont logiquement vent debout. Cette projection en 2070, "c'est une peau de banane lancée aux discussions" du conclave, juge Marylise Léon, évoquant une "sortie prématurée d'un rapport" qui n'est pas définitif.

Un manifestant porte une casquette "Non à la retraite à 64 ans", le 5 juin 2025 à Rennes ( AFP / Damien MEYER )

Un manifestant porte une casquette "Non à la retraite à 64 ans", le 5 juin 2025 à Rennes ( AFP / Damien MEYER )

La CGT entend "modifier" cette "synthèse pas acceptable", a également insisté sur franceinfo TV la semaine dernière Sophie Binet, sa secrétaire générale.

Ce texte sera soumis jeudi aux 41 membres du COR: des partenaires sociaux, parlementaires, associations familiales et de retraités, administrations et "personnalités qualifiées" (statisticiens, économistes, etc.). Le COR parviendra-t-il à une rédaction consensuelle ?

20 commentaires

  • 11 juin 23:05

    Les entreprises rejettent les seniors ...


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