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Jugé pour meurtre, le conspirationniste Martial Lanoir nie tout motif raciste
information fournie par AFP 17/06/2025 à 17:05

Le procès du conspirationniste Martial Lanoir, jugé pour le meurtre en 2022 d'un Français d'origine marocaine s'est ouvert devant la cour d'assises de Paris ( AFP / JACQUES DEMARTHON )

Le procès du conspirationniste Martial Lanoir, jugé pour le meurtre en 2022 d'un Français d'origine marocaine s'est ouvert devant la cour d'assises de Paris ( AFP / JACQUES DEMARTHON )

Il se présente comme "patriote" mais "pas nationaliste". Le conspirationniste Martial Lanoir, jugé aux assises de Paris pour le meurtre en 2022 d'un Français d'origine marocaine, a assuré mardi ne pas avoir voulu tuer la victime, et encore moins pour un motif raciste.

L'accusé, visage allongé, cheveux grisonnants et petit bouc, est jugé jusqu'à vendredi pour homicide volontaire, commis sur Eric Casado Lopez, un Français aux origines marocaine et espagnole qui était âgé de 27 ans. Il encourt 30 ans de réclusion.

La juge d'instruction n'a pas retenu dans son ordonnance de mise en accusation le mobile raciste, estimant qu'"aucun élément de la procédure" ne permettait d'accréditer la thèse d'appréciations résultant "de l'origine ou de la couleur de peau des intéressés", au grand dam des parties civiles.

La nuit du 13 au 14 mai 2022, Martial Lanoir, né en février 1972, roule dans sa BMW boulevard de Clichy à Paris. Il dit avoir aperçu une dispute et une tête dépasser des buissons. Il décrit des agresseurs qui ont l'air de type nord-africain, ordonne de lâcher l'homme au sol.

Sur le terre-plein central entre place de Clichy et Pigalle, figure notamment Eric Casado Lopez, un intérimaire qui arrosait ce soir-là la signature d'un CDI et qui en serait venu aux mains avec un autre homme.

L'un des participants à la rixe intime à l'automobiliste de "dégager". Le conducteur sort une arme de poing, tire une balle en pleine tête, et reprend le volant.

Martial Lanoir a reconnu devant les enquêteurs être l'auteur du tir. Il mentionnera un geste réflexe ou la peur d'être agressé. L'instruction évoque au contraire, au vu de sa gestuelle - les deux mains sur le revolver -, l'intention de tuer.

Après le coup de feu, Martial Lanoir prend la fuite, se rend chez lui. Quand la police arrive sur place, il porte des bagages dans chaque main, prêt à les charger dans son véhicule. Il sort de nouveau son arme et une course-poursuite s'engage à pied avant qu'il finisse par se laisser interpeller, à bout de souffle.

- "Complotiste" -

Invité à préciser sa version des faits après la lecture par le président de la cour d'assises du résumé du dossier d'instruction, l'accusé s'adresse d'abord à la famille de la victime. Sur les bancs des parties civiles sont assis notamment le père et la mère d'Eric Casado Lopez, qui tient sur ses genoux un portrait montrant le jeune homme arborant un large sourire.

"Je regrette ce qui s'est passé mais j'espère que mon procès va pouvoir vous faire comprendre qu'en plus d'une chose qui est terrible pour votre fils, la presse a utilisé votre douleur pour dire que j'ai tué par racisme", débute-t-il, assurant ne pas être raciste.

"Je vous demande pardon", poursuit-il, indiquant ensuite que le coup était "parti tout seul" et qu'il n'avait "jamais eu l'intention de tuer".

"Je suis un patriote mais je déteste le nationalisme, je suis cosmopolite", affirme ensuite cet homme qui a eu deux filles de deux femmes japonaises, et qui est présenté au cours de l'enquête par plusieurs proches plutôt comme un "complotiste" particulièrement virulent pendant la crise sanitaire du Covid-19, qui pressentait une "guerre civile".

Pourtant, peu avant les faits, le même soir, un message appelant à "éliminer les cafards" et ajoutant "Qui est le peuple de la haine ? qui est ce peuple ?... le peuple juif et son talmud de merde !" avait été posté sur un groupe Telegram qu'il animait, nommé les "anti-smith".

"Vous n'êtes pas l'auteur de cette publication?", lui demande le président de la cour d'assises. "Non, non, non", répond Martial Lanoir, qui ajoute plus tard: "Je ne dis pas que c'est pas ma voix", mais "aujourd'hui il y a l'intelligence artificielle".

"Manifestement, personne n'arrive à faire la démonstration de ma haine envers les gens en raison de leur couleur, ou leur origine", estime l'accusé.

Appelé à témoigner à la barre, le directeur d'enquête a indiqué ne pas avoir eu lors des investigations d'élément qui faisait penser à un crime raciste.

2 commentaires

  • 17 juin 18:44

    Un fou dangereux qui se balade avec une arme et qui tire sans réfléchir. Un meurtrier qui doit prendre 30 ans ferme que du patriotisme ou du nationalisme...


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