(Actualisé avec détails sur les frappes, témoignage)
Les forces israéliennes ont pilonné la banlieue sud de Beyrouth mercredi pour la deuxième journée consécutive alors que le Liban attend de connaître les propositions concrètes de cessez-le-feu de Washington après qu'un responsable américain a fait des remarques dans ce sens.
Plus de sept semaines après l'intensification de l'offensive d'Israël contre le Hezbollah, les frappes israéliennes ont rasé une demi-douzaine de bâtiments dans la banlieue de Dahiyé et tué six personnes dans un village au sud de la capitale Beyrouth.
"Avant, ils frappaient Dahiyé la nuit, maintenant ils le font en plein jour. La situation empire de jour en jour", a déclaré à Beyrouth Hassan Moussa, 40 ans. Les frappes aériennes se sont également étendues à des zones comme Aaramoun, un village au sud de Beyrouth, a-t-il ajouté.
L'armée israélienne a déclaré que ses forces avaient détruit neuf dépôts d'armes et centres de commandement utilisés par le Hezbollah lors d'une série de frappes dans la région de Beyrouth.
Selon l'armée israélienne, le mouvement chiite libanais a tiré mercredi 40 roquettes vers Israël.
Le Hezbollah a affirmé avoir utilisé des drones pour attaquer pour la première fois la base militaire de Hakirya à Tel Aviv. L'armée israélienne n'a fait aucune commentaire dans l'immédiat et aucune sirène n'a été signalée par l'armée à Tel Aviv.
L'émissaire de la Maison blanche, Amos Hochstein, a déclaré mardi au site d'informations américain Axios qu'il pensait qu'il existait "une opportunité" de parvenir prochainement à une trêve au Liban.
"J'ai bon espoir que nous puissions y parvenir", a-t-il dit.
ESPOIRS DE RÉSOLUTION
L'administration sortante du président américain Joe Biden continue d'espérer une résolution du conflit au Liban alors que les tentatives de cessez-le-feu dans la bande de Gaza sont au point mort après que le Qatar a mis fin à ses efforts de médiation.
Les États-Unis et d’autres pays affirment qu’un cessez-le-feu doit reposer sur la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’Onu, qui a mis fin à une guerre entre les deux parties en 2006. La résolution exige que les zones du sud du Liban proches de la frontière israélienne soient exemptes de combattants autre que ceux de l'armée libanaise.
Israël s'est longtemps plaint que cette résolution n'avait jamais été mise en œuvre, pointant du doigt la présence d'armes et de combattants du Hezbollah à la frontière. Le Liban a de son côté accusé Israël d'avoir violé la résolution, les avions de guerre israéliens passant régulièrement au-dessus de son espace aérien.
Le président du Parlement libanais, Nabih Berri, qui a l'assentiment du Hezbollah pour mener des négociations, a déclaré au journal Asharq el Awsat attendre des propositions de trêve concrètes, assurant que le Liban n'avait pas été informé officiellement d'une quelconque nouvelle proposition de cessez-le-feu.
"Ce qui est sur la table, c'est seulement la résolution 1701 et ses dispositions, qui doivent être mises en œuvre et respectées par les deux parties, et pas seulement par la partie libanaise", a déclaré Nabih Berri, qui a aidé à négocier la trêve de 2006.
Lundi, le ministre israélien des Affaires étrangères Gideon Saar a évoqué "certains progrès" dans les négociations de cessez-le-feu au Liban mais le nouveau ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a lui affirmé mercredi qu'il n'y aurait pas de cessez-le-feu au Liban tant qu'Israël n'aurait pas atteint ses objectifs dans ce pays, notamment le désarmement du Hezbollah et le retour des Israéliens évacués dans le nord d'Israël.
(Reportage Timour Azhari, Haidar Kadhim Nour et Joelle Kozaily à Beyrouth, James Mackenzie et Steven Scheer à Jérusalem, Clauda Tanios et Tala Ramadan à Dubaï, rédigé par Tom Perry ; version française Kate Entringer, édité par Blandine Hénault)
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