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Israël dit faire entrer plus d'aide dans la bande de Gaza
information fournie par Reuters 12/11/2024 à 14:36

par Nidal al-Mughrabi et James Mackenzie

L'armée israélienne a déclaré mardi avoir livré des centaines de colis alimentaires dans des secteurs du nord de la bande de Gaza isolés par les combats alors qu'approche la date butoir fixée par les Etats-Unis à l'Etat hébreu pour qu'il fasse parvenir davantage d'aide humanitaire sous peine d'une réduction de leur soutien militaire.

D'après le personnel médical palestinien, au moins 24 personnes ont été tuées dans des bombardements israéliens au cours de la nuit écoulée et durant la matinée de mardi, dont 10 dans une maison à Beit Hanoun et deux autres dans la localité voisine de Beit Lahiya.

L'armée israélienne a pour sa part annoncé la mort de quatre de ses soldats dans le nord de la bande de Gaza, qu'elle assiège depuis plus d'un mois pour empêcher le regroupement d'activistes du Hamas autour de la ville de Djabalia.

Israël, qui revendique la mort ou la capture de centaines de combattants palestiniens dans cette opération, est néanmoins soumis à une pression internationale croissante quant au désastre humanitaire subi par les civils pris au piège des combats depuis des semaines dans ce secteur.

"Nous observons des cas alarmants de malnutrition aussi bien chez les enfants que chez les adultes. Nous peinons à fournir ne serait-ce qu'un repas par jour au personnel de notre hôpital avec les graves pénuries de nourriture et de matériel médical", a dit Houssam Abou Safiya, directeur de l'hôpital Kamal-Adouane dans le nord de la bande de Gaza.

"Nous perdons des vies chaque jour en raison du manque de soins spécialisés et de ressources", a-t-il ajouté.

Un comité d'experts internationaux en sécurité alimentaire a mis en garde la semaine dernière contre la forte probabilité d'une famine imminente dans certains secteurs du nord de la bande de Gaza, ce qu'Israël conteste.

Alors qu'est sur le point d'expirer le délai de 30 jours donné par les Etats-Unis à Israël pour faire entrer plus d'aide humanitaire dans la bande de Gaza, en grande partie réduite à l'état de ruines après plus d'un an de guerre, les autorités israéliennes s'emploient à répondre à ces demandes mais on ignore si Washington se satisfera de ces efforts.

CINQUIÈME POINT DE PASSAGE

L'armée israélienne a dit mardi avoir ouvert un cinquième point de passage vers l'enclave palestinienne, l'une des exigences américaines, qui permettra selon elle l'acheminement de nourriture, d'eau, de matériel médical et d'abris vers le centre et le sud du territoire.

Des centaines de colis alimentaires et des milliers de litres d'eau ont été livrés lundi à des centres de distribution pour la population civile dans le secteur de Beit Hanoun, a-t-elle ajouté.

Elle a précisé que 741 camions chargés d'aide avaient atteint le nord de la bande de Gaza via le point de passage d'Erez depuis octobre et que 244 patients avaient été évacués des hôpitaux pour recevoir des soins appropriés.

Les organisations humanitaires internationales jugent toutefois ces efforts insuffisants alors qu'Israël poursuit son offensive.

Des habitants ont rapporté mardi que des chars israéliens avaient avancé dans Beit Hanoun et assiégé quatre familles de déplacés avant de leur ordonner d'évacuer vers la ville de Gaza.

L'armée israélienne, qui a ainsi expulsé des dizaines de milliers de Palestiniens du nord de la bande de Gaza, dément vouloir instaurer une zone tampon voire préparer le retour de colons juifs dans le secteur après la guerre.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, assure ne pas vouloir revenir sur le retrait de la bande de Gaza effectué en 2005 mais les membres les plus radicaux au sein de son gouvernement de droite religieuse et nationaliste ont publiquement évoqué cette hypothèse.

Son ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a exprimé l'espoir lundi que, avec le soutien de l'administration du futur président américain Donald Trump, Israël pourrait annexer certaines parties de la Cisjordanie occupée dès 2025, même si le gouvernement n'a pris aucune décision officielle en ce sens.

Ces propos ont été condamnés par le Qatar, qui a suspendu ses efforts de médiation pour parvenir à un cessez-le-feu à Gaza et à la libération des otages enlevés par le Hamas palestinien lors de son attaque du 7 octobre 2023 dans le sud d'Israël, tant que chaque camp ne ferait pas preuve de "volonté" et de "sérieux".

(Rédigé par Nidal al-Mughrabi, version française Bertrand Boucey, édité par Kate Entringer)

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