
Après une frappe israélienne sur la bande de Gaza, le 27 mai 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a affirmé mercredi qu'Israël avait tué Mohammed Sinouar, considéré comme le chef du Hamas dans le territoire palestinien dévasté par une guerre entrée dans son 600e jour.
L'émissaire spécial du président américain Donald Trump pour le Moyen-Orient, Steve Witkoff, a de son côté fait part à Washington d'"un très bon ressenti" sur la possibilité de parvenir à "un cessez-le-feu temporaire à Gaza et une solution à long terme". "Nous sommes sur le point d'envoyer une nouvelle proposition", a-t-il ajouté.
Mais à Gaza, Bassam Daloul, 40 ans, ne voit aucun espoir: "Six cents jours ont passé et rien n'a changé. La mort continue et les bombardements israéliens n'arrêtent pas", déplore-t-elle.

Inscription sur la plage de Tel-Aviv pour marquer le 600e jour de guerre dans la bande de Gaza et réclamer le retour des otages encore détenus, le 28 mai 2025 ( AFP / Jack GUEZ )
"Nous avons (...) éliminé des dizaines de milliers de terroristes, éliminé (...) Mohammed Sinouar", a déclaré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, au Parlement.
Selon des médias israéliens, ce dirigeant du Hamas à Gaza avait été visé par une frappe israélienne le 13 mai à Khan Younès, dans le sud de Gaza.
Mohammed Sinouar dirigeait, d'après les experts, la branche armée du Hamas, les Brigades al-Qassam, considérées, au même titre que leur pendant politique, comme une organisation terroriste par les Etats-Unis et l'Union européenne notamment.
Son frère Yahya Sinouar - l'ex-chef suprême du Hamas dépeint comme le principal architecte de l'attaque sanglante du Hamas contre Israël du 7 octobre 2023, qui a déclenché la guerre - avait été tué à Gaza en octobre 2024.
- "Hordes de gens affamés" -
Mercredi soir, une foule de Palestiniens a pillé un entrepôt du Programme alimentaire mondial (PAM) à Deir el-Balah (centre), ont constaté des journalistes de l'AFP.
Selon des images de l'AFP, la foule n'a rien laissé, emportant sacs de nourriture, palettes de bois, madriers...
Des hordes de gens affamés ont fait irruption dans l'entrepôt", a déploré le PAM, appelant à un "accès humanitaire sûr et sans entraves" dans la bande de Gaza.
Plus tôt, le responsable de l'agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), Philippe Lazzarini, avait fustigé le nouveau système promu par Israël et les Etats-Unis, déléguant la distribution d'aide à une société privée, après une distribution chaotique de nourriture ayant fait 47 blessés la veille.
L'armée israélienne a démenti avoir ouvert le feu mardi sur la foule en marge lors de cet épisode à Rafah (sud), dans un nouveau centre tenu par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une société privée.
L'opération a tourné au chaos lorsque des milliers de Palestiniens se sont rués sur le site, selon des journalistes de l'AFP.
"Toutes les boites d'aide ont été déchiquetées et chacun prenait ce qu'il voulait", raconte un habitant, Qasim Chalouf, qui a pu s'emparer de "cinq sacs de pois chiches et cinq kilos de riz".
"Environ 47 personnes ont été blessées", "la plupart par balles", tirées par l'armée israélienne, selon le Bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'Homme dans les Territoires palestiniens occupés.
L'armée israélienne a reconnu des "tirs de sommation en l'air" de ses soldats, "à l'extérieur" du centre de la GHF, mais "en aucun cas vers les gens".
La GHF a aussi démenti tout tir vers la foule. Elle a indiqué avoir ouvert un nouveau site de distribution, et s'est targuée d'avoir acheminé huit camions d'aide et distribué plus de 840.000 repas mercredi.

Une femme emporte un carton d'aide distribué par la Fondation humanitaire de Gaza, à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, le 27 mai 2025 ( AFP / - )
Israël a partiellement levé la semaine dernière le blocus total de l'aide à Gaza imposé depuis le 2 mars, officiellement pour contraindre le Hamas à relâcher ses derniers otages. Depuis, le pays dit avoir laissé passer plusieurs centaines de camions humanitaires.
- Soutien aux otages -
Sur le terrain, la Défense civile a fait état de 16 personnes tuées par des frappes israéliennes mercredi.
A Tel-Aviv, des milliers de personnes se sont rassemblées mercredi soir pour réclamer un cessez-le-feu avec le Hamas qui permettrait la libération des otages, détenus depuis 600 jours, en point d'orgue d'une mobilisation entamée dès le matin.

Des Israéliens participent à une marche pour les droits humains et la paix à Jérusalem le 28 mai 2025 ( AFP / JOHN WESSELS )
A l'appel du Forum des familles, des centaines de personnes s'étaient réunies à des carrefours à travers le pays à 06h29 (03h29 GMT), heure du début de l'attaque du Hamas.
L'attaque du 7 octobre a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles.
Sur 251 personnes alors enlevées, 57 restent retenues à Gaza, dont au moins 34 mortes, selon les autorités israéliennes.
Plus de 54.084 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués par la campagne de représailles israéliennes, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l'ONU.
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